Comme chaque nouvelle année, les langues vivantes s’enrichissent pour s’inscrire davantage dans leur époque. Ainsi les dictionnaires (rarement les dictionnaires arabes malheureusement) accueillent de nouveaux termes d’inspiration résolument contemporaine, urbaine voire argotique dans certains cas. Et le cru 2014 du Petit Robert n’échappe pas à cette règle.

L’année prochaine les francophones pourront donc, sans complexes, évoquer les «suiveurs» sur le réseau social Twitter ou «microblog», et diffuser des messages ou vidéos d’une extrême «viralité» (qui a un caractère viral, qui se propage rapidement par voie électronique). Espérons que ceux-ci ne les conduiront pas à les «clasher» (qui donne lieu à un conflit).

Vous l’aurez compris, le comité décideur des éditions du Robert puise dans le langage «parlé» pour intégrer des termes tels que «chelou» (louche, bizarre), «choupinet», « galoche» ou –moins élégant, voire vulgaire mais non moins usité – «bombasse».

Des anglicismes font également leur entrée dans l’édition 2014. Ainsi le dictionnaire de référence vous fournira la définition de «street-art» ou «low-cost», faute d’équivalents francophones adaptés.

Par ailleurs certains scandales qui ont éclaboussé la sphère politique française en 2013 ont suscité certes de nombreux remous mais ont également vu émerger des termes tels que «fadette» (relevé détaillé des factures téléphoniques). Une terminologie qui prend un sens autrement plus important depuis les affaires d’écoute et d’espionnage.

2014 verra également – nous l’espérons- la naissance de nombreux «droit-de-l’hommiste» ou de «palmé» - qui ne signifie pas une mutation génétique nous transformant en de parfaits amphibiens, mais définit les détenteurs d’une Palme d’Or au Festival de Cannes. En 2014, vous pourrez aussi être «kéké» ou «traîneux» (personne désœuvrée, désordonnée, qui tarde à agir) et partager votre «chialage» (action de se plaindre sans cesse) mais sans en faire un trop grand étalage, de grâce.

Dernière surprise pour les impotents de l’orthographe, vous aurez le loisir de faire «psychoter» (angoisser) vos anciens instituteurs de langue française en rédigeant, sans le moindre scrupule, «hénaurme» en lieu et place d’«énorme », avec l’émergence de cette nouvelle variante, sans craindre de faire une colossale bêtise.