Benkirane fait son show de fin d’année devant les députés
En ce dernier jour de l’année 2013, le chef du gouvernement a sacrifié aux questions des députés sur le dialogue social. Après un démarrage calme et convenu, le débat a viré au pugilat verbal avec l'Opposition. Pour Benkirane, le Maroc se porte très bien.
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Samir El Ouardighi
Le 31 décembre 2013 à 14h18
Modifié 31 décembre 2013 à 14h18En ce dernier jour de l’année 2013, le chef du gouvernement a sacrifié aux questions des députés sur le dialogue social. Après un démarrage calme et convenu, le débat a viré au pugilat verbal avec l'Opposition. Pour Benkirane, le Maroc se porte très bien.
C’est dans un hémicycle pratiquement vide que le chef du gouvernement s’est livré à son exercice favori de questions-réponses avec les députés de l’opposition.
Il acommencé par défendre son bilan qu’il juge satisfaisant en égrenant une longue liste de chiffres qui prouverait que le dialogue social se porte mieux qu’à son arrivée au pouvoir. Il a répété que «la situation des secteurs sociaux au niveau national s’améliore sans pour autant atteindre les résultats escomptés».
Il a aussi mis en avant la prochaine réforme de la caisse de retraite qui devrait devenir effective dès 2015 en relevant dans un 1er temps le seuil de la retraite à 62 ans. Pour arriver au plafond des 65 ans que son gouvernement préconise, il a prévu de rajouter un semestre par an jusqu’en 2021.
La séance qui a duré pratiquement trois heures s’est brusquement animée dans la dernière heure. Les représentants de l’opposition ont commencé à attaquer violemment son action gouvernementale et ne l’ont pas épargné sur le dialogue social empêtré dans un blocage qu’ils attribuent à sa seule personne.
C’est l’Istiqlal et l’USFP qui, comme il se devait, ont été les plus virulents à l’égard de Benkirane.
Ce dernier ne s’est pas démonté pour autant mais a déchaîné les passions en narguant allègrement ses interlocuteurs dans ses réponses aux questions des députés. Pour les groupes d’opposition, le gouvernement a failli à ses engagements et la situation sociale est explosive car tous les indicateurs économiques sont au rouge.
Le chef du gouvernement a démenti en affirmant la stabilité du Maroc, en citant l’appréciation du FMI et des agences internationales de notation. Le ton est brusquement monté quand il a commencé à parsemer ses réponses de piques à l’égard de ses questionneurs et immanquablement, cela a débouché sur un clash général.
Dans les travées clairsemées de l’opposition, le ton est monté et Karim Ghallab, président de la chambre des Représentants, a malgré tous ses efforts échoué à rétablir l’ordre sur les bancs de l’opposition. Il faut dire que Benkirane ne l’a pas beaucoup aidé en se moquant ouvertement des députés de l’USFP et de l’Istiqlal.
Eclats de rires, grimaces, Benkirane s’est véritablement lâché comme s’il était dans une cour d’école. Narguant ostensiblement l’assistance, le chaos s’est installé et face à cette situation inextricable, il n’a eu d’autre choix que de conclure brusquement son monologue moqueur en clôturant l’année 2013 en fanfare.