Harcèlement sexuel, des Marocaines s’engagent dans la durée
La jeunesse marocaine se rebelle contre le harcèlement sexuel. Film documentaire, débat passionné et surtout engagement sur le long terme. Le combat ne s'arrêtera pas là.
Harcèlement sexuel, des Marocaines s’engagent dans la durée
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Amine Belghazi
Le 29 décembre 2013 à 10h43
Modifié 29 décembre 2013 à 10h43La jeunesse marocaine se rebelle contre le harcèlement sexuel. Film documentaire, débat passionné et surtout engagement sur le long terme. Le combat ne s'arrêtera pas là.
En marge de la projection du film documentaire «Breaking the silence about sexual harassement: Moroccans speak out» (rompre avec le silence sur le harcèlement sexuel : les Marocaines parlent), les membres ont animé un débat passionné autour des revendications du mouvement Woman Choufouch, et par extrapolation, de celles de toutes les femmes marocaines.
Les films est produit par Global Girl Media, collectif de filles et de jeunes femmes réparti sur tout le territoire national. Elles sont 24 à animer des ateliers et des tables rondes pour sensibiliser le public au problème. Elles déplorent aussi l’absence de chiffres qui indiqueraient l’ampleur et la gravité du fléau.
Loin d’avoir la prétention d’apporter des solutions, le film projeté pointe du doigt le malheur que les Marocaines vivent au quotidien, dans la rue ou dans leur lieu de travail. L’un des intervenants faisant partie du public n’a d’ailleurs pas manqué de le rappeler, «le rôle du cinéma est de poser le problème, et pas d’apporter des solutions.»
Les discussions ont permis d’éclairer certains aspects. Notamment, le traitement médiatique du projet de loi contre le harcèlement sexuel présenté comme «loi contre la drague», biaisant ainsi le combat de ces jeunes femmes. «Il faut distinguer la séduction du harcèlement» estime Majdouline Lyazidi, membre du collectif Woman Choufouch, pour qui «le harcèlement est clairement défini par l’absence de consentement de l’une des deux parties. Il constitue une violence pour la personne qui le subit.»
Une autre idée, et pas des moindres, a été exprimée lors du débat: «qu’il s’agisse de politique, de religion ou du monde du travail, le harcèlement n’est pratiqué que sur les plus vulnérables. Ainsi, ce sont les femmes qui en paient le prix» a déclaré une personne faisant partie du public, citant au passage les dernières déclarations du chef du gouvernement pour qui «en couple, les femmes intelligentes sont difficiles à vivre.» Quelle sagesse !
Pour l’heure, le collectif s’apprête à dresser le bilan de l’année 2013 et à préparer le plan d’action pour l’année 2014. En effet, Global Girl Media a de la suite dans les idées.
Lamyaa Achary, membre de Woman Choufouch a déclaré : «nous continuerons à défendre la cause à travers plusieurs médias. Car au final, le cinéma n’est qu’un moyen parmi d’autres.» Un projet à suivre de près…