Le PPS célèbre ses 70 ans: Du marxisme à la «realpolitik»
Le Parti du Progrès et du Socialisme, ex-parti communiste du Maroc, célèbrera en grande pompe à Casablanca le 25 novembre le 70è anniversaire de sa fondation, et continue à revendiquer haut et fort son héritage marxiste.
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Samir El Ouardighi
Le 21 novembre 2013 à 17h32
Modifié 11 avril 2021 à 2h35Le Parti du Progrès et du Socialisme, ex-parti communiste du Maroc, célèbrera en grande pompe à Casablanca le 25 novembre le 70è anniversaire de sa fondation, et continue à revendiquer haut et fort son héritage marxiste.
Les 70 ans d’existence du PPS méritent de revenir sur l’histoire de ce parti qui se veut progressiste mais qui n’a pas manqué de susciter l’ire de ses anciens alliés depuis son union avec le PJD au gouvernement.
Ce parti qui s’inscrit dans la continuité du mouvement socialiste a milité pour l’indépendance du Maroc et a survécu aux années de plomb et on peut donc affirmer qu’il a traversé l’histoire.
On ne peut évidemment parler du PPS sans évoquer la figure tutélaire de Ali Yata qui sera resté 48 ans secrétaire général de cette formation politique.
Il fut le théoricien de la ligne du parti et l’artisan de sa légalisation jusqu’à le transformer en un des acteurs du paysage politique marocain.
Pour rappel, l’ancêtre du PPS, le Parti communiste du Maroc avait été fondé par Léon Sultan et fut rebaptisé en 1945 Parti communiste marocain par Ali Yata. Interdit après l’indépendance, il réapparut en 1968 en tant que Parti de la libération et du socialisme (PLS) jusqu’en 1969 où de nouveau interdit, il entamera une longue traversée du désert avant de se réincarner en 1974 en Parti du progrès et du socialisme.
Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts et le parti a fait son entrée au parlement puis son baptême du feu au premier gouvernement d’alternance Youssoufi en 1998.En 35 ans, il est passé de 1 seul député à 18 actuellement.
Sa patiente ascension vers le pouvoir l’a conduit à bousculer voire brouiller l’image que certains s’en faisaient. Ainsi, sa participation aux côtés du gouvernement islamiste PJD a fait grincer beaucoup de dents, y compris dans sa propre famille politique.
Il est vrai que les anciens marxistes-léninistes ont mis de l’eau dans leur vin et ont fait des compromis incompris par certains qui les accusent même de compromissions. A leur décharge, ce n’est pas la première fois que les ex-communistes font leur aggiornamento vu qu’en 1966, ils avaient déjà décidé de jeter aux orties l’athéisme en vigueur pour tout marxiste qui se respecte afin d’intégrer le référentiel musulman dans leur culture politique.
Ahmed Zaki membre du BP du PPS nous confie que son parti ne renie pas ses origines marxistes bien au contraire mais que le dogmatisme n’a plus droit de cité. Ainsi les nationalisations seraient de l’histoire ancienne et il faut maintenant aller de l’avant.
Il faut reconnaître qu’il est des domaines considérés par certains comme étrangers à la culture marocaine et à ses traditions, et où ce parti a été à la pointe de la revendication ; et on peut citer à cet égard l’égalité des sexes, les droits individuels, la diversité culturelle et en général les principes relevant de la sphère des libertés individuelles…
Ainsi l’ancien membre du bureau politique Said Saâdi tant décrié par les conservateurs était considéré comme un révolutionnaire pour son combat en faveur des femmes.
Si ce parti se considère comme essentiel et incontournable sur l’échiquier politique marocain, il faut tempérer cet optimisme par le fait qu’il y a une vraie contradiction entre son identité de base et le référentiel conservateur voire réactionnaire du PJD qui préside le gouvernement dont il fait partie.
L’attelage contrenature d’une formation qui prétend avoir la fibre sociale avec une autre ultra-capitaliste s’expliquerait par Nabil Benabdellah par la volonté du PPS de jouer un rôle de modérateur et de régulateur. Il nous assure qu’il est plus facile d’être dans l’opposition primaire qu’au gouvernement et que l’alliance PPS-PJD est uniquement politique et non idéologique.
Le choix de la participation aurait été dicté sur la base de convergence sur la bonne gouvernance, la moralisation de la vie publique, la lutte contre la corruption et la précarité.
A la question de savoir si la koutla PPS-USFP-Istiqlal est définitivement enterrée, le ministre et patron du PPS nous répond sans ambages que malgré les attaques de ses ex-alliés, son parti ne veut pas insulter l’avenir.
A méditer …
Évolution du PPS depuis sa création en 1974 |
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Législatives |
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Nombre de sièges |
1/264 |
2/306 |
10/333 |
9/325 |
11/325 |
17/325 |
18/395 |
Rang |
8e |
10e |
8e |
11e |
10e |
7e |
8e |
Participation au gouvernement |
non |
non |
non |
oui |
oui |
oui |
oui |