Au 8 novembre, la pluviométrie depuis le début de la saison n’a pas dépassé les 27 mm contre 160 mm lors de la campagne agricole précédente.

Pour Aziz Akhannouch, ministre de l’Agriculture, il ne s’agit pas d’un cas exceptionnel. Lors de son discours du 12 novembre au parlement, il explique que «sur les 25 dernières années, 11 campagnes agricoles ont connu de faibles précipitations (moins de 40 mm), ce qui n’a pas empêché les bonnes récoltes».

C’est le cas de la campagne agricole 1990-1991 qui a enregistré 81 millions de quintaux avec seulement 37 mm de pluies à fin octobre, ou encore celle de 1995/1996 avec 97 millions de quintaux pour 24 mm de précipitations au cours de la même période.

Les surfaces labourées jusqu’ici sont également inférieures à celles de la campagne précédente: 1,5 million d’hectares contre 2,3 millions. Seulement 60.000 hectares ont été plantés, contre 500.000 hectares l’année dernière. Rien d’alarmant pour le ministère: les petits agriculteurs attendent toujours les premières pluies pour semer et de toutes les façons, les pluies de novembre et décembre sont les plus déterminantes sur les semailles.

Un anticyclone bloque l'arrivée des pluies

La direction météorologique nationale (DMN) dresse un bilan tout aussi rassurant: «L’anticyclone des Açores qui couvre presque toute la Méditerranée bloque les pluies dans le Nord de la France et les îles britanniques ; lorsqu’il s’affaiblira, les perturbations passeront. Ce n’est pas une situation inquiétante pour le moment», assure Lhoucine Youabd, chef de service de communication à la DMN.

Pour contrer ce retard, le Ministère mise sur les engrais: 380.000 tonnes d’engrais phosphatiques ont été distribués, contre 353.000 l’année dernière. Il a également mis à disposition 2 millions de quintaux de semences sélectionnées, soit 25% de plus qu’en 2012. En outre, l’Etat subventionne 17 nouvelles variétés arboricoles à hauteur de 60 à 100% de leur prix d’acquisition, et renforce son soutien aux semences monogermes avec des subventions de 700 DH/l’unité pour la betterave sucrière et 6000 DH/ha pour la canne à sucre. 

Si le bilan n’est pas catastrophique, il faut tout de même noter une baisse des températures à venir: selon la direction météorologique nationale, la région de l’Oriental et le Moyen Atlas perdront 5 degrés, et une baisse de 3 degrés sera enregistrée sur les plaines atlantiques au cours des prochains jours.