Philippines: les corps transportés vers des fosses communes

De nombreux corps, beaucoup non identifiées, sont transportés jeudi vers des fosses communes, une tâche macabre mais essentielle pour assainir une ville des Philippines quasi rasée par le typhon, où les survivants implorent qu'on les aide.  

Philippines: les corps transportés vers des fosses communes

Le 14 novembre 2013 à 10h56

Modifié 14 novembre 2013 à 10h56

De nombreux corps, beaucoup non identifiées, sont transportés jeudi vers des fosses communes, une tâche macabre mais essentielle pour assainir une ville des Philippines quasi rasée par le typhon, où les survivants implorent qu'on les aide.  

L'arrivée prévue jeudi du porte-avions George-Washington et de ses 5.000 marins, avec son escorte de deux croiseurs et d'un destroyer, totalisant des dizaines d'avions et d'hélicoptères et d'immenses capacités de production d'eau potable, apporte de l'espoir pour les survivants qui manquent de tout.

Parce que bientôt une semaine après le passage d'Haiyan dont le bilan devrait se chiffrer en milliers de morts, l'aide arrive toujours trop lentement. "J'ai le sentiment que nous avons abandonné les gens", a simplement reconnu jeudi la chef des opérations humanitaires de l'ONU Valerie Amos au lendemain d'une visite à Tacloban, capitale de l'île de Leyte particulièrement meurtrie. "Les gens ont désespérément besoin d'aide. Nous devons leur apporter de l'aide maintenant. Ils disent déjà qu'elle prend trop longtemps à arriver. Assurer une distribution plus rapide est notre (...) priorité immédiate", a-t-elle ajouté.

Jeudi à Tacloban, au lendemain du report d'un enterrement collectif en raison de coups de feu, des dizaines de corps enveloppés dans des sacs mortuaires ont été déposés au fond d'une immense fosse commune, appelée à en accueillir tant d'autres avant d'être refermée par la terre.

"Tellement de cadavres, ça fait peur"

"Il y a encore tellement de cadavres dans tellement d'endroits. Ca fait peur", a commenté le maire Alfred Romualdez, alors que flotte dans l'air l'odeur persistante de décomposition des corps qui jonchent encore les rues de sa ville, faisant peser des risques sanitaires. "Quand il y a une demande d'une communauté pour qu'on collecte cinq ou dix corps, quand nous arrivons, il y en a quarante".

La municipalité estime avoir déjà collecté 2.000 corps, alors qu'estimer le bilan du typhon reste difficile.

Des empreintes pour identifier les corps

L'ONU a évoqué la mort possible de 10.000 personnes dans la seule ville de Tacloban, mais le président philippin Benigno Aquino a estimé ce chiffre "trop élevé", parlant de "2.000 à 2.500" morts. Le dernier bilan officiel provisoire fait quant à lui état de 2.357 morts et 77 disparus.

A Tacloban, les opérations de récupération des corps s'organisent petit à petit mais les autorités locales ont besoin d'aide, pour ça aussi, a plaidé Romualdez, réclamant "plus d'hommes et plus d'équipement". "Je ne peux pas utiliser un camion pour collecter les cadavres le matin et l'utiliser pour distribuer de l'aide l'après-midi".

Le gouvernement philippin a reconnu avoir été dépassé par le nombre de morts, dont la collecte avait été ralentie par un manque de sacs mortuaires, désormais comblé. Désespérés par la lenteur de l'aide, des centaines de sinistrés se pressent chaque jour à l'aéroport en ruines de Tacloban, espérant pouvoir obtenir une place sur un des rares vols en partance.

"Des gens ont marché pendant des jours sans manger, pour arriver ici et attendre des heures ou des jours", même sous la pluie, a raconté Efren Nagrama, un responsable de l'aviation civile. "Les gens sont poussés vers leur point de rupture. Ils voient des avions d'aide arriver mais ils ne peuvent pas obtenir de nourriture ou partir. C'est le chaos".

Le chaos

Un chaos aggravé par des actes de pillages commis notamment par des habitants affamés. Huit personnes sont mortes mardi écrasées lors de l'effondrement du mur d'un entrepôt de riz en train d'être pillé par des survivants non loin de Tacloban, où armée et police ont été déployées pour rétablir l'ordre.

Alors que de nombreux blessés ont toujours besoin d'être soignés, les experts s'inquiètent également des risques liés au manque d'eau potable, qui peut provoquer des diarrhées particulièrement dangereuses pour les enfants. Les nombreux pays, ONG et agences internationales ont annoncé d'importantes aides financières et matérielles.

En plus du George-Washington, les Etats-Unis, qui ont promis 20 millions de dollars, ont déjà déployés une avant-garde de Marines épaulés par des avions de transport et des Ospreys, appareils qui peuvent voler comme un avion et atterrir comme un hélicoptère.

Alors que l'ONU a réclamé 301 millions de dollars pour faire face à l'urgence, le président américain Barack Obama a de son côté mercredi lancé un appel à la générosité de ses concitoyens. "Avec tant de familles et de collectivités nécessitant une aide d'urgence de nourriture, d'eau, d'abris et de médicaments, même les plus petites contributions peuvent faire la différence et aider à sauver des vies", a-t-il plaidé.

Un responsable américain a de son côté estimé que les travailleurs humanitaires allaient pouvoir mieux déployer l'aide grâce à l'ouverture d'une route entre l'aéroport de Tacloban et le port. L'effort initial était "comme de presser une orange à travers une paille", a-t-il indiqué lors d'une conférence téléphonique. "Nous avons plus de pailles maintenant, si vous voulez, de plus grosses pailles".

(par AFP)

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