Oléiculture : les surfaces progressent mais l’huile manque de compétitivité

La filière oléicole marocaine poursuit son développement avec près d’un million d’hectares plantés d’oliviers, mais les exportations d’huile sont encore limitées. L’huile d’olive du Maroc est peu compétitive par rapport celle produite par les pays concurrents.  

Oléiculture : les surfaces progressent mais l’huile manque de compétitivité

Le 12 novembre 2013 à 12h45

Modifié 27 avril 2021 à 22h23

La filière oléicole marocaine poursuit son développement avec près d’un million d’hectares plantés d’oliviers, mais les exportations d’huile sont encore limitées. L’huile d’olive du Maroc est peu compétitive par rapport celle produite par les pays concurrents.  

Le ministère de l’Agriculture vient de diffuser les chiffres concernant la filière de l’olivier au Maroc. A fin septembre, le Maroc compte 933.475 ha en 2013 contre 736.000 ha en 2007. Cette expansion géographique est le fruit de la mise en œuvre du Plan Maroc Vert qui fixe comme objectif l’atteinte de 1,2 million d’ha de superficie plantée d’ici 2020.

Des montagnes aux zones arides et sahariennes, l’olivier est la principale espèce fruitière plantée au Maroc. Sa vocation est économique et sociale.

Malgré les orientations stratégiques pour le développement de la filière visant à diversifier le verger national en faisant de la menara et la haouzia les variétés les plus plantées, 96% de la superficie actuelle est réservée à la picholine.

La filière oléicole représente 5% du PIB agricole et 15% des exportations agroalimentaires.

Une consommation locale très faible

En termes de production, la filière oléicole a connu une nette croissance entre 2007 et 2013 passant de 765.377 tonnes à 1,3 million de tonnes en 2013, avec un pic de 1,5 million de tonnes en 2010.

75% de cette production est destinée à la production d’huile d’olive, principalement, pour le marché national. Elle répond, en effet, à 16% des besoins de la consommation des huiles alimentaires. 25% de la production est destinée à l’export, notamment les olives de tables.

Même si l’huile d’olive est un des aliments les plus populaires et répandues chez les Marocains, sa consommation demeure, toutefois, très faible par rapport aux autres pays du contour méditerranéen. Ainsi, en 2012, le Grec a consommé 26,4kg, l’Espagnol 15,8kg, l’Italien 12,8kg et le Marocain 2,5kg seulement !

Le défi aujourd’hui est de convertir une partie de la consommation de l’huile végétale en huile d’olive, chose qui reste très tributaire à la baisse des prix de ce dernier.

Des prix qui ont fortement augmenté ces dernières années. Ainsi, si le prix du litre en vrac se situait entre 25 et 30 DH, en 2013, par exemple, il a grimpé jusqu’à 40 DH en moyenne et a même 50 DH dans certaines régions.

Une qualité à revoir

Autre contrainte, l’analyse de la filière montre que la qualité d’huile d’olive extraite au Maroc demeure faible. Ceci est certainement dû à l’absence de contrôle qualité au niveau des unités de production, notamment dans les unités traditionnelles, appelé les maâsara.

Face à ce constat, l’Institut national de la recherche agroalimentaire (Inra), en partenariat avec les directions régionales de l’agriculture contribue à l’organisation de concours à la qualité à l’échelle régionale et nationale. Le concours à la qualité est le moyen privilégié pour fonder une vraie notoriété pour les huiles d’olive marocaine et un appui pour une reconnaissance à l’échelle nationale et internationale.

Des exportations encore limitées

Pour le moment, les exportations marocaines restent concentrées sur deux principaux marchés : l’Union européenne et les Etats-Unis. Brute ou raffinée, les exportations ont chuté au titre de la saison 2012 s’établissant ainsi à 15.640 t contre 38.172 t en 2011. Près d’un tiers de ce volume est constitué d’huile d’olive extra vierge.

Entre 2010 et 2011, la conjoncture internationale du marché de l’huile d’olive est marquée par l’agressivité de certains producteurs espagnols qui ont mis sur le marché une grande partie de leur production pour réduire les coûts de stockage.

D’autres producteurs mondiaux, comme les Etats-Unis, ont considérablement augmenté leurs volumes de production conduisant ainsi à une chute des cours mondiaux de l’huile d’olive en pleine période d’exportation.

Ainsi, le prix de l’huile d’olive à l’international était de 18 DH le kilo contre 25 DH sur le marché local!

En termes d’importations, l’Espagne, la France et la Tunisie sont les principaux fournisseurs du marché national avec 3.500 t courant 2012. Les volumes des importations ont beaucoup reculé entre 2010 et 2012 par rapport à 2009.

A l’international, la production mondiale de la campagne actuelle (2012-2013) est inférieure de 26% à celle de 2011-2012 où elle avait atteint un pic historique de 3.377.500 t.

Derrière cette chute, une baisse de production de 62% en Espagne par rapport à la campagne précédente. Le voisin du nord est, rappelons-le, le principal producteur de l’UE avec 62% de la production globale de l’UE.


 

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