Tiananmen: la police chinoise recherche 8 personnes du Xinjiang

La police chinoise élargissait mercredi ses recherches d'activistes ouïghours, deux jours après qu'une voiture a foncé dans la foule place Tiananmen, faisant cinq morts et une quarantaine de blessés, les soupçons se portant vers cette minorité musulmane rétive à la tutelle de Pékin au Xinjiang, l'immense région chinoise frontalière de l'Asie centrale.  

Tiananmen: la police chinoise recherche 8 personnes du Xinjiang

Le 30 octobre 2013 à 11h44

Modifié 30 octobre 2013 à 11h44

La police chinoise élargissait mercredi ses recherches d'activistes ouïghours, deux jours après qu'une voiture a foncé dans la foule place Tiananmen, faisant cinq morts et une quarantaine de blessés, les soupçons se portant vers cette minorité musulmane rétive à la tutelle de Pékin au Xinjiang, l'immense région chinoise frontalière de l'Asie centrale.  

Le bureau de la sécurité publique a envoyé à des hôtels de la capitale un avis de recherche identifiant huit suspects, ont déclaré à l'AFP deux salariés de ces établissements.

Cet avis précise: « Si vous voyez ces personnes, contactez immédiatement votre supérieur ». La police chinoise avait déjà envoyé tard lundi soir un message à des hôtels de la capitale leur demandant s'ils avaient remarqué des « clients suspects ».

Ce premier avis de recherche identifiait alors seulement deux Ouïghours, domiciliés dans deux districts distincts du Xinjiang.

La police avait identifié les deux hommes par les noms de Youssouf Oumarniaz et Youssouf Arputi, d'après une retranscription phonétique à partir du chinois.

L'un des deux suspects est originaire de Lukqun , une commune où, selon la version officielle, un commando de « terroristes » armés de couteaux avait attaqué fin juin à l'aube le poste de police et des bâtiments officiels, faisant 24 morts. Onze assaillants avaient été abattus et plusieurs capturés.

Trois condamnations à mort avaient été prononcées en septembre pour ces faits. Lukqun est distante de plus 3.000 km à l'ouest de Pékin et de quelque 250 km au sud-est d'Urumqi, la capitale régionale du Xinjiang.

Lundi, place Tiananmen, un véhicule de type 4x4 a percuté des touristes et policiers devant l'entrée de la Cité interdite, avant d'exploser sous le portrait de Mao Tsé-toung.Sans utiliser le mot d' « attentat », la police avait affirmé: « Un grave événement s'est produit ».

Le conducteur et les deux occupants du véhicule sont morts, ainsi qu'une touriste de nationalité philippine et un touriste de la province méridionale chinoise du Guangdong, selon la police.

Trente-huit personnes ont été blessées. Mercredi, un nombre inconnu de ces victimes restaient hospitalisées. Un journaliste de l'AFP a tenté d'entrer en contact mercredi avec certaines d'entre elles en se rendant à l'hôpital public Tongren de Pékin, mais s'y est vu refuser l'accès. « Tous les patients impliqués dans l'événement sont en voie de rétablissement et il ne serait pas commode que vous les rencontriez maintenant », lui a déclaré une infirmière.

Musulmans turcophones, les Ouïghours composent l'ethnie majoritaire du Xinjiang. Cette immense « région autonome », aux confins occidentaux de la Chine, est régulièrement secouée par des troubles en raison des fortes tensions entre Han, l'ethnie majoritaire en Chine, et Ouïghours. Les autorités accusent invariablement de « terrorisme » les militants ouïghours.

En août dernier, deux Ouïghours ayant participé à des heurts en avril dans la région de Kashgar, faisant 21 morts, dont six policiers, avaient été condamnés à mort.

Les autorités et l'ensemble de la presse officielle ont continué mercredi à refuser d'envisager explicitement que le cœur de Pékin ait pu être le théâtre d'un attentat.

Interrogée pour la troisième fois sur le sujet, Mme Hua Chunying, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a de nouveau renvoyé à l'enquête en cours, appelant à la « patience ». Une vaste censure se poursuivait en parallèle sur l'internet.

La place Tiananmen est le cœur névralgique du pouvoir en Chine. C'est dans cette zone sensible que le régime communiste a maté dans le sang au printemps 1989 le mouvement pour la démocratie.

Selon des articles de presse, dont l'AFP n'a pu confirmer la véracité, plusieurs hauts dirigeants du régime se trouvaient lundi à proximité immédiate de la place à l'heure de l' « accident ». Une organisation exilée a par ailleurs affirmé mercredi redouter une répression accrue visant les Ouïghours, après l'explosion de cette voiture qui a toutes les apparences d'un attentat. « Aujourd'hui j'ai peur pour l'avenir du Turkestan oriental et pour le peuple ouïghour comme jamais je n'ai eu peur », a confié dans un communiqué Rebiya Kadeer, la présidente du Congrès mondial ouïghour, une organisation de défense des Ouïghours basée à Munich, en Allemagne.

L'appellation « Turkestan oriental » est utilisée par les séparatistes ouïghours pour désigner la région autonome chinoise du Xinjiang.

Mme Kadeer a passé plusieurs années dans les geôles chinoises avant de prendre la route de l'exil.

(Avec AFP)

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