Espionnage : la France et le Mexique montent au créneau

Suite à d’accablantes révélations dans la presse, pointant du doigt les activités d’espionnage de la NSA, les gouvernements français et mexicain demandent des comptes à Washington.  

Espionnage : la France et le Mexique montent au créneau

Le 21 octobre 2013 à 10h42

Modifié le 21 octobre 2013 à 10h42

Suite à d’accablantes révélations dans la presse, pointant du doigt les activités d’espionnage de la NSA, les gouvernements français et mexicain demandent des comptes à Washington.  

Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a annoncé lundi avoir « convoqué immédiatement » l'ambassadeur des Etats-Unis à Paris après avoir reçu des informations selon lesquelles l'Agence de sécurité nationale américaine (NSA) a intercepté massivement des communications en France. « Ce type de pratiques entre partenaires qui portent atteinte à la vie privée est totalement inacceptable. Il faut s'assurer, très rapidement, qu'en tout cas, elles ne sont plus pratiquées », a ajouté M. Fabius devant la presse, à son arrivée à une réunion européenne à Luxembourg.

Il réagissait à des informations du site internet du quotidien français Le Monde, selon lequel la NSA a effectué 70,3 millions enregistrements de données téléphoniques de Français sur une période de trente jours, entre le 10 décembre 2012 et le 8 janvier 2013. Le site du Monde cite des documents de l'ancien consultant de l'agence américaine Edward Snowden, à l'origine de révélations en juin. M. Fabius a indiqué que la France avait déjà réagi à cette époque. « Visiblement, il faut aller plus loin », a-t-il ajouté lundi avant de se réunir avec ses homologues de l'Union européenne.

La NSA dispose de plusieurs modes de collecte, indique Le Monde. Quand certains numéros de téléphone sont utilisés en France, ils activent un signal qui déclenche automatiquement l’enregistrement de certaines conversations. Cette surveillance récupère également les SMS et leur contenu en fonction de mots-clés. Enfin, de manière systématique, la NSA conserve l'historique des connexions de chaque cible, précise le journal. Les documents donnent suffisamment d’explications pour penser que les cibles de la NSA concernent aussi bien des personnes suspectées de liens avec des activités terroristes que des individus visés pour leur simple appartenance au monde des affaires, de la politique ou à l’administration française. Le graphique de la NSA montre une moyenne d'interceptions de 3 millions de données par jour avec des pointes à presque 7 millions les 24 décembre 2012 et 7 janvier 2013, précise le quotidien.

L'ex-président Felipe Calderon pris pour cible

Le magazine Der Spiegel jette également un pavé dans la mare. En citant des documents fournis par l'ancien analyste de la CIA Edward Snowden, indiquant que la NSA a surveillé les communications du gouvernement mexicain pendant des années, le magazine allemand attise l’ire du Mexique. « Le gouvernement mexicain réitère sa condamnation catégorique des violations de la confidentialité des communications des institutions et des citoyens mexicains », a indiqué dimanche le ministère mexicain des Affaires étrangères dans un communiqué. « Cette pratique est inacceptable, illégitime et contraire au droit mexicain et au droit international », a ajouté le ministère, réclamant une enquête « le plus rapidement possible ». En mai 2010, la NSA est parvenue à prendre connaissance des courriels de l'ex-président Calderon et d'autres responsables mexicains, selon les affirmations du Spiegel publiées dimanche sur son site internet. « Dans une relation entre voisins et partenaires, il n'y a pas de place pour les pratiques alléguées », a déclaré le ministère des Affaires étrangères.

La présidente brésilienne Dilma Roussef avait suspendu le mois dernier une visite officielle aux Etats-Unis après des révélations sur des cas d'espionnage américain sur ses propres communications, celles de proches collaborateurs et d'entreprises telles que le géant public pétrolier Petrobras. Ces révélations avaient amené les pays latino-américains à convoquer les ambassadeurs américains dans la région pour exiger des explications. Le président américain Barack Obama s'était alors engagé à ouvrir une enquête. Selon le Spiegel, l'opération d'espionnage du président mexicain « pourrait provoquer des tensions entre le Mexique et les Etats-Unis » surtout du fait que l'ancien président Calderon « était, parmi les dirigeants mexicains, celui qui avait la relation de travail la plus étroite avec les Etats-Unis ».

L'hebdomadaire allemand a aussi affirmé qu'en août 2009, la NSA avait intercepté les courriers électroniques de plusieurs hauts fonctionnaires du département de la Sécurité impliqué dans la lutte contre le trafic de drogue et la traite des êtres humains. Edward Snowden a affirmé la semaine dernière au New York Times n'avoir emporté aucun document classifié dans sa fuite en Russie, où il est réfugié depuis le mois de juin. Washington a réclamé à plusieurs reprises l'extradition de l'ex-consultant de la NSA vers les Etats-Unis, où il a été inculpé d'espionnage.  

(Avec AFP)

 

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