En choisissant Airbus, JAL privilégie la raison économique

En choisissant Airbus au détriment de Boeing, Japan Airlines (JAL) a pris une décision économique qui prouve un changement de stratégie pour l’ex-compagnie nationale hier soumise à des pressions politico-diplomatiques.  

En choisissant Airbus, JAL privilégie la raison économique

Le 8 octobre 2013 à 9h37

Modifié 8 octobre 2013 à 9h37

En choisissant Airbus au détriment de Boeing, Japan Airlines (JAL) a pris une décision économique qui prouve un changement de stratégie pour l’ex-compagnie nationale hier soumise à des pressions politico-diplomatiques.  

«Le succès d’Airbus au Japon doit apparaître comme quelque chose de banal» et non comme un exploit, déclarait lundi à l’AFP le PDG du groupe européen, Fabrice Brégier après l’annonce d’une commande de 31 A350 (et 25 de plus en option) par JAL.

En clair, si les cartes ne sont pas truquées et que donc la compétition commerciale est honnête, il n’y a pas de raison qu’Airbus ne gagne pas autant d’appels d’offres au Japon qu’ailleurs dans le monde où il fait jeu égal avec Boeing.

Avant cette importante commande, l’ex-compagnie nationale nippone n’avait jamais acheté un seul Airbus, groupe dont la part de marché dans l’archipel plafonnait à 13%!

Hormis les petits appareils régionaux, la flotte de JAL était 100% Boeing et le géant de Seattle aurait bien aimé que cela continue, comme quand JAL achetait américain pour équilibrer une balance commerciale lourdement en faveur du Japon face aux Etats-Unis.

Mais c’est peut-être justement parce que les contingences politiques l’ont trop souvent emporté sur les calculs économiques que la compagnie a fini par déposer le bilan en janvier 2010.

Désormais, elle fait attention. Bien que sauvée il y a trois ans de cette faillite par les pouvoirs publics, JAL ne se sent pas pour autant liée par des enjeux diplomatiques et s’attache avant tout à gérer de façon plus rationnelle ses activités, notamment en faisant jouer la concurrence, ce qui permet de réduire les factures.

«Sur le plan de la compétitivité économique, l’offre d’Airbus était très bien placée», a assuré le patron de JAL, Yoshiharu Ueki, lors d’une conférence de presse.

«JAL a fait le choix du couple A350-900/A350-1000 car c’est celui qui remplit le mieux son cahier des charges», est convaincu M. Brégier.

Au prix catalogue, la facture totale des 31 A350 se monte à 9,5 milliards de dollars, mais «Airbus a consenti d’importantes réductions (...) pour emporter ce marché», selon une source anonyme japonaise citée par le groupe d’information économique Nikkei.

Le coup est d’autant plus rude pour Boeing que ces A350 sont destinés à remplacer une flotte de 46 Boeing 777, part importante des 214 avions que possède Japan Airlines.

«Nous sommes bien évidemment déçus», a déclaré à l’AFP un porte-parole de Boeing Japan qui proposait selon lui une suite logique: des 777X.

Mais ce successeur n’est encore qu’au stade de projet. Il doit entrer en service «à la fin de la décennie».

Peut-être échaudée par le retard de plus de trois ans dans la livraison des Boeing 787 et par les débuts mouvementés de cet appareil, JAL a sans doute aussi voulu minimiser les risques, d’autant qu’il faut convaincre des pourvoyeurs de fonds pour payer les nouveaux avions.

Si Airbus a donc réussi cette fois «une percée majeure» dans la chasse gardée de Boeing en espérant que ce n’est qu’un début, le concurrent américain va assurément redoubler d’efforts pour ne pas céder trop de terrain.

«Nous allons continuer à proposer des produits et services qui répondent aux exigences à long terme de Japan Airlines avec qui nous avons construit une relation forte au cours des 50 dernières années», prévient Boeing.

L’américain n’est en outre pas seulement le principal fournisseur de JAL et de sa rivale ANA, il est aussi le plus important client des fabricants japonais de pièces et composants aéronautiques. Or si ses ventes dans l’archipel chutent, cela pourrait rejaillir sur la part des avions Boeing confiée à ces sous-traitants nippons.

Avec le Boeing 787, cette proportion avait atteint 35%, au point que le Japon considère ledit Dreamliner comme un «programme national».

Pour les familiers du secteur, il est certain que le ministère de l’Industrie et les firmes concernées s’activeront pour éviter d’être écartées des futurs programmes Boeing si jamais l’avionneur juge que le marché nippon ne lui est plus assez fidèle.

(Par AFP)

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