Naufrage à Lampedusa: les recherches toujours suspendues

Les recherches des corps étaient toujours suspendues samedi en raison d'une mer agitée à Lampedusa, après le naufrage deux jours plus tôt d'un bateau de migrants dont le bilan pourrait dépasser les 300 morts.  

Naufrage à Lampedusa: les recherches toujours suspendues

Le 5 octobre 2013 à 7h48

Modifié 5 octobre 2013 à 7h48

Les recherches des corps étaient toujours suspendues samedi en raison d'une mer agitée à Lampedusa, après le naufrage deux jours plus tôt d'un bateau de migrants dont le bilan pourrait dépasser les 300 morts.  

La récupération des cadavres - 111 seulement ont été retrouvés - "est toujours suspendue", a indiqué à l'AFP Leonardo Ricci, un responsable de la police douanière. Des rafales de sirocco et une mer agitée par des vents de force 4 empêchaient les plongeurs d'opérer.

Parti des côtes libyennes, le bateau clandestin chargé de 450 à 500 migrants en majorité Erythréens a coulé après un incendie accidentel jeudi à l'aube, non loin des côtes de Lampedusa. Les secouristes (pêcheurs, garde-côtes, etc..) n'ont réussi à sauver que 155 personnes, ce qui ferait de ce naufrage le pire drame de l'immigration des dernières années.

"Il y a une obligation juridique et morale à récupérer tous les corps. Des centaines de familles attendent des nouvelles" de leurs proches, a souligné M. Ricci.

Une des hypothèses seraient de "remonter toute l'épave", selon lui, mais "il faut voir comment faire et les prochaines immersions (de plongeurs) serviront aussi à cela".

L'épave a été localisée et les premières explorations ont révélé des scènes choquantes: "c'est une horreur en bas, des dizaines de corps peut-être des centaines. Ils sont empilés les uns sur les autres, les plus chanceux sont ceux qui se sont noyés les premiers", a témoigné à l'agence Ansa, Rocco Canell, un plongeur d'une école privée.

Quatre bateaux de pêche se sont rendus sur le lieu du naufrage samedi: une couronne a été lancée au son des sirènes.

Toto Martello, président du consortium des pêcheurs, a "renvoyé à l'expéditeur les accusations selon lesquelles certains (pêcheurs, ndlr) n'auraient pas secouru les gens qui se noyaient".

Vendredi, tandis que l'Italie célébrait un deuil national, toute l'île de Lampedusa - qui vit de la pêche et du tourisme - s'était arrêtée pour un hommage aux victimes. Une émouvante marche aux flambeaux a aussi été organisée.

Les corps - dont ceux de nombreuses femmes et enfants qui ne savaient pas nager - ont été alignés dans un hangar de l'aéroport où les visages sont photographiés pour une possible identification ultérieure.

"Nous sommes habitués à faire de notre mieux pour sauver les gens, mais rien de tel n'était jamais arrivé", a souligné à l'AFP Michele Rossi, un commerçant de l'île sicilienne, devenue ces dernières années le principal port d'entrée des migrants venant d'Afrique.

Dans un geste inédit, le maire de gauche de Rome Ignazio Marino a décidé que les 155 rescapés seraient accueillis dans la capitale "en signe de rébellion contre la résignation et l'indifférence".

Une pétition pour décerner le prix Nobel de la paix à Lampedusa, lancée par l'hebdomadaire L'Espresso, a déjà recueilli près de 30.000 signatures.

"Cela ne peut pas continuer comme ça, nous espérons que les politiques vont changer, l'avenir de Lampedusa est directement lié aux politiques d'asile et d'immigration", a exhorté le maire de l'île Mme Giusi Nicolini.

Le Premier ministre italien Enrico Letta a annoncé que les victimes se verraient accordées la nationalité italienne, parlant de "honte" et demandant à l'Europe "d'accroître son niveau d'intervention" alors que l'Italie a connu un afflux de 30.000 migrants et réfugiés sur ses côtes depuis le début de l'année.

Selon l'OIM (Bureau international des migrations), pour ces traversées, ils payent "entre 1.200 et 2.000 euros" sur des bateaux "en très mauvais état".

Le pilote du bateau de pêche clandestin, parti de Misrata (Libye) était un Tunisien de 35 ans, qui a été arrêté, selon les autorités italiennes. Il avait été expulsé d'Italie en avril.

Le ministre italien de l'Intérieur Angelino Alfano a appelé à changer les règles européennes qui "font trop peser sur les pays d'entrée le fardeau de l'immigration clandestine" et à surveiller davantage les côtes en Tunisie et en Libye d'où partent les clandestins.

Selon le réseau d'ONG Migreurop à Paris, en vingt ans, 17.000 migrants sont morts en tentant de rallier l'Europe.

(Avec AFP)
 

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