7,6 milliards de DH pour Tanger-Métropole: Qui paiera ?
Il s’agit d’un projet inédit au Maroc, dans son ampleur, son ambition, sa complexité et son montage financier. 7,6 milliards de DH d'investissements vont transformer la ville en vraie capitale du Nord et véritable porte d'entrée du Maroc et de l'Afrique.
7,6 milliards de DH pour Tanger-Métropole: Qui paiera ?
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Jamal Amiar
Le 3 octobre 2013 à 15h06
Modifié 3 octobre 2013 à 15h06Il s’agit d’un projet inédit au Maroc, dans son ampleur, son ambition, sa complexité et son montage financier. 7,6 milliards de DH d'investissements vont transformer la ville en vraie capitale du Nord et véritable porte d'entrée du Maroc et de l'Afrique.
Selon la wilaya de Tanger, 500 MDH seront engagés au cours du dernier trimestre de l’année 2013. L’essentiel de ce budget de 7,6 milliards de DH sera engagé en 2014 avec 2,3 milliards de DH puis, 1,8 milliards de DH en 2015, 1,7 milliards de DH en 2016 et 1,4 milliards de DH. Au total ce sont 20 ministères, collectivités locales et sociétés publiques qui sont financièrement sollicités.
Selon des sources bien informées, la mise au point de ce plan inédit qui anticipe sur le fort développement industriel et démographique de la ville a été rendu possible grâce à la conjonction de 3 éléments : la présence d’un wali qui connaît bien la région, les disponibilités financières publiques en cette fin d’année 2013 en raison de la crise gouvernementale qui a créé des retards dans les engagements financiers des administrations publiques et bien sûr, l’intérêt et l’attention que le roi porte au développement du Nord et aux grands projets comme Tanger-Med, TGV, port de Tanger-ville, Renault, et demain, Coca-Cola qui vient d’acquérir un terrain de 12 hectares à la Tanger Free Zone, Tanger Automotive City, la ville nouvelle de Chrafate et TétouanShore notamment.
Selon des chiffres officiels, sur la décennie écoulée, la région de Tanger-Tétouan connaît les plus forts taux de croissance économique et démographique annuels parmi les 16 régions du pays.
Gouverner, c’est anticiper
L’annonce du plan d’investissement de plus de 7,6 milliards de DH pour réorganiser la métropole tangéroise a pris de court de nombreux observateurs la semaine passée. Mais en tant qu’autorité locale à Tanger, en tant qu’ancien directeur général du Centre régional d’investissement de Tanger, puis en tant que gouverneur à Mdiq, puis à nouveau wali à Tétouan et à Tanger, Mohamed Yacoubi a acquis une forte expertise des dossiers du développement du Nord-Ouest marocain.
A Tanger depuis moins d’une année, ce commis de l’Etat a ainsi très vite su améliorer voies d’accès, voieries, éclairages et de nombreux espaces publics. Comme le faisait récemment remarquer un officiel en marge de la visite royale, «avec Yacoubi les bas-côtés des routes sont vite devenus des pelouses et les terrains vagues et non construits sont nettoyés les uns après les autres».
Le challenge de Tanger aujourd’hui est le fait que contrairement à Mdiq ou Fnideq, son activité économique n’est pas strictement saisonnière et que sa population frôle le million : 970.000 habitants exactement selon les chiffres du HCP à fin 2012. D’où l’anticipation avec le plan de Tanger-Métropole. En revanche, contrairement à Tétouan où l’économie informelle de la contrebande et du blanchiment domine, Tanger dispose d’une véritable base industrielle et d’infrastructures respectables.
4,9 milliards de DH sur 7,6 pour l’aménagement urbain
Sur l’enveloppe globale de 7,6 milliards de DH, 4,9 milliards de DH seront consacrés à l’aménagement urbain : rocade Atlantique-Méditerranée, voies de contournement, remodelage de la corniche de la baie de Tanger, déplacement des équipements publics tels que le marché de gros, le marché aux poissons et la gare routière vers la périphérie.
1,16 milliards de DH sont prévus pour les chantiers sociaux dont, une première, la construction de crèches, et la rénovation et la construction de nouvelles écoles.
1,025 milliards de DH seront consacrés aux chantiers économiques avec une multiplication des marchés de quartiers menée parallèlement avec une orientation des marchands ambulants vers des espaces fixes.
Enfin, 400 MDH seront consacrés au secteur culturel avec notamment la construction d’un théâtre, d’un Palais des arts et de maisons de quartiers. 400 autres millions de DH seront consacrés à la rénovation de mosquées et à la construction de nouveaux lieux de culte dont une grande nouvelle mosquée, plus imposante que celle de la place du Koweit.
Enfin, une cité des sports sur le modèle de ce qui existe aujourd’hui à Tunis ou à Dubai devrait voir le jour. Terrains de football, courts de tennis, piscine olympique et terrains de basket-ball et de volley-ball sont prévus sur un espace de 60 hectares.
A noter toutefois que Tanger, au cours des 24 derniers mois, a déjà été dotée d’un stade de football flambant neuf et d’une salle couverte (basket, volley, hand) multidisciplinaire. Sur le chapitre culturel, un important centre est actuellement en cours de finition sur l’ancien emplacement du marché de gros mitoyen au club de tennis municipal de la ville.
Le tramway, le Cervantès et le tourisme oubliés
En revanche en matière de transports en commun, Tanger-Métropole ne prévoit rien de spécifique : l’idée d’un tramway de plus en plus discutée en ville n’est pas abordée. Le problème du transport du personnel des zones industrielles en mini-vans à la conduite souvent dangereuse et polluants non plus, alors qu’il existe aujourd’hui des alternatives moins polluantes et moins dangereuses.
Autre oubli : alors que l’on projette un nouveau théâtre et un nouveau palais des arts, l’historique théâtre Cervantès (Voir médias24.com) continue d’être éloigné des préoccupations des autorités locales même si le bien immobilier appartient juridiquement à l’Etat espagnol.
Lieu de culture et monument historique de grande qualité, le théâtre Cervantès existe depuis 1913. En 2013, c’est une ruine qui a besoin de 60 MDH pour revivre. De l’imagination et de la bonne volonté devraient permettre à Tanger et au Maroc de récupérer ce lieu d’art et d’histoire.
En matière de tourisme, Tanger a aujourd’hui plus que jamais besoin d’une redéfinition de sa politique de promotion et de marketing. La prochaine construction d’un palais des congrès et de nouveaux espaces culturels couplée à l’augmentation de la capacité hôtelière qui doit atteindre les 14.000 lits à fin 2015 commandent qu’une attention plus soutenue soit portée à ce secteur.
Du côté du calendrier des travaux programmés, on indiquait à Médias 24 cette semaine tant à l’Agence urbaine qu’à la mairie de Tanger, qu’aucun calendrier précis n’avait encore été communiqué par la wilaya.
Outre plusieurs ministères sollicités financièrement (Intérieur, Habitat, Habous, Economie et Finances, Education nationale, Equipement, Jeunesse et Sport, Santé, Industrie et Commerce et Culture), la commune urbaine de Tanger, le conseil régional, le conseil préfectoral, la SAPT (Sté d’aménagement pour la reconversion du port de Tanger), l’ONCF, les Eaux et Forêts et les Autoroutes du Maroc figurent parmi les intervenants des projets de Tanger-Métropole.
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