Stratégie logistique, le contrat programme à peine lancé
La stratégie nationale de la logistique a accusé plus de deux années de retard. Mais les professionnels du secteur assurent qu’elle est aujourd’hui sur les rails grâce au démarrage effectif de l’Agence marocaine pour le développement de la logistique.
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Nabila Fathi
Le 26 septembre 2013 à 13h15
Modifié 26 septembre 2013 à 13h15La stratégie nationale de la logistique a accusé plus de deux années de retard. Mais les professionnels du secteur assurent qu’elle est aujourd’hui sur les rails grâce au démarrage effectif de l’Agence marocaine pour le développement de la logistique.
En dépit d’un contrat-programme conclu avec l’Etat en 2010, la stratégie nationale de la logistique (dont 70% de l’activité est exercée au noir) peine à montrer de sérieux signes d’avancement. Les opérateurs eux-mêmes le reconnaissent.
En effet, sur les 10 accords d’application censés accompagner le contrat-programme, un seul -celui relatif au transport- a été effectivement signé. Les neuf autres figurent toujours en liste d’attente. Il aura fallu que l’AMDL (Agence marocaine pour le développement de la logistique) voie enfin le jour en novembre dernier pour que les entreprises du secteur reprennent espoir.
«Le retard accusé au niveau du lancement effectif de l’AMDL a fatalement impacté le calendrier de la mise en œuvre de la stratégie sectorielle. Aujourd’hui, le processus est relancé», lance Mohamed Hifdi, président de la Fédération nationale du transport.
Et pour nuancer, il ne manque pas de se targuer du classement du Maroc dans la dernière version de l’IPL (Indice de la performance logistique) édité par la Banque mondiale. «Le Maroc est passé de la 94e position en 2007 à la 50e en 2012. Le pays a gagné 44 places. C’est très positif», ajoute-t-il.
Une montée en puissance due essentiellement à Tanger Med, reconnaît-on au sein de la FNT. Ce n’est donc pas un hasard si le premier chapitre de la stratégie logistique porte sur le développement d’un réseau national de zones logistiques multi-flux. Point positif : L’Etat vient de lui réserver une assiette foncière de 3.000 ha, dont le tiers est concentré au niveau de la région de Casablanca et de ses environs. Cette dernière constitue le projet pilote en matière de zones logistiques multi-flux.
Mais globalement, il faudra attendre un peu avant de pouvoir bénéficier de ce foncier, le temps qu’il soit épuré, nous confie un opérateur du secteur. «Une étude sur les besoins réels de ces zones logistiques est dans le pipe. Elle est financée par la BEI», précise Younès Tazi, directeur général de l’AMDL.
En attendant, les professionnels du secteur demeurent lucides. Point d’évolution dans la filière, tant que l’approche patrimoniale domine toujours. «Au Maroc, une entreprise de logistique a sa propre flotte, son propre entrepôt… Par la force des choses, la majorité de ces structures est microscopique. La quasi-totalité ne disposant généralement que d’un seul camion», lance Mohamed Talal, président de la commission logistique à la CGEM.
Et de poursuivre: «ce modèle de pensée est obsolète. Les entreprises du secteur doivent s’orienter vers l’externalisation de tout ce qui ne relève pas de leur corps de métier. L’objectif final est de gagner en flexibilité et en réactivité. Cette idée de professionnaliser la profession rejoint en effet deux autres axes de la stratégie sectorielle: d’un côté optimiser et massifier les flux d’entreprises et d’un autre développer un tissu d’acteurs du secteur».
Mais de l’avis de plusieurs opérateurs du secteur, le grand mal qui ronge l’activité, outre l’informel, consiste en le manque de profils formés aux techniques de la logistique. Le besoin en effectifs s’élève à 61.600 personnes en 2015 et 173.000 à l’horizon 2030, selon des études menées par la FNT. L’essentiel de ces postes concernent les opérateurs et techniciens spécialisés.
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