Abdellatif Jouahri : pas de commentaire sur l’indexation
Pour le gouverneur de la banque centrale du Maroc, l’indexation aura un impact sur l’inflation. Si tous les produits étaient indexés, elle pourrait même atteindre les 6%. Mais il a soigneusement évité de se prononcer sur le choix de ce dispositif.
Abdellatif Jouahri : pas de commentaire sur l’indexation
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Hajar Chafaï
Le 25 septembre 2013 à 16h28
Modifié 25 septembre 2013 à 16h28Pour le gouverneur de la banque centrale du Maroc, l’indexation aura un impact sur l’inflation. Si tous les produits étaient indexés, elle pourrait même atteindre les 6%. Mais il a soigneusement évité de se prononcer sur le choix de ce dispositif.
« Quand il y a un problème structurel, un jour ou l’autre, il faut se décider à prendre son courage à deux mains et de commencer à réformer, quitte à subir la pression sociale. Cela fait au moins cinq ans qu’on évoque le problème de la compensation et rien n’a jamais été fait. Plus on retarde les réformes, plus on le paie cher. Et si on ne fait pas le bon choix on le paie également cher », a déclaré mardi 24 septembre Abellatif Jouhari, le gouverneur de Bank Al-Maghrib.
Est-ce un bon choix ou un mauvais choix ? Abdellatif Jouahri ne veut pas donner de satisfecit, ni d’objection. « Il fallait bien commencer quelque part » s’est-il contenté d’indiquer.
« Nous ne sommes pas là pour critiquer une décision politique, mais pour mesurer l’impact sur la macroéconomie. »
M. Jouahri penche pour une réforme globale de la Caisse de compensation en mettant en place le ciblage. Un ciblage bien pointu : déterminer le produit de la compensation d’abord, ensuite la population concernée par cette compensation. Un mécanisme complexe.
Pour illustrer son idée, le gouverneur nous a raconté une anecdote : « j’ai un ami de nationalité étrangère, diplomate au Maroc, qui n’arrive pas à comprendre comment lui et son chauffeur achètent le pain au même prix ! ». Ce devrait être cela, le principe de la compensation.
Les équilibres macroéconomiques, seule préoccupation de Bank Al Maghrib
Le système d’indexation mis en place aura un impact sur l’inflation.
Si le baril de pétrole ne dépasse pas les 105 dollars, l’inflation augmentera de 0,2%. S’il atteint 110 dollars, l’inflation connaîtra une hausse de 0,4% et dernier scénario, si le baril dépasse les 120 dollars, l’inflation atteindra 0,7%.
En somme, Bank Al Maghrib prévoit une inflation de 2,2% au titre de l’année 2013. Ce qui ne représente pas une situation critique selon le gouverneur de BAM. « Même si on intègre l’indexation, l’inflation reste dans la limite acceptable, à savoir entre 2 et 3% » rassure M. Jouahri.
Le cas où l’inflation atteindra le stade critique, c’est le scénario où l’indexation sera appliquée pour l’ensemble des produits compensés et en même temps. Dans ce cas, l’inflation au Maroc pourra atteindre les 6%.
Près de 7 milliards de dollars d’économie pour le budget de l’Etat
La bonne nouvelle avec ce système, c’est que le Maroc va économiser près de 7 milliards de DH sur une année, si on calcule sur la base de 120 dollars le baril de pétrole. Et pour ce qui reste de 2013, avec l’entrée de l’indexation en septembre, le Maroc économisera à fin décembre près de 1,7 milliard de DH. Le calcul a été fait sur la base de 110 dollars le baril, soit le coût moyen du baril en cette période.
Sur la situation macroéconomique, le gouverneur de Bank Al Maghrib est confiant. Les indicateurs sont encourageants : les réserves de change couvrent 4 mois et 4 jours d’importations, le déficit commercial est en recul, le déficit budgétaire sera ramené à 5,5 % du PIB…
Mais il faut rester réaliste : M. Jouahri avoue quand même que la situation est à la limite des normes. Si un choc exogène a lieu, notre économie peut subir un choc. Mais dans ce cas là, il y aura la ligne de précaution et de liquidité du FMI… si toutefois elle est toujours à disposition du Maroc.
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Le 25 septembre 2013 à 16h28
Modifié 25 septembre 2013 à 16h28