Les nouveaux métiers mondiaux du Maroc dynamisent les exportations
Les nouveaux secteurs d’activité réalisent de bons scores selon les statistiques de l’Office des changes sur les huit premiers mois de l’année. Reste à savoir si ces chiffres augurent d’une nouvelle orientation de l’économie marocaine.
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Mélanie Xuereb
Le 18 septembre 2013 à 18h13
Modifié 18 septembre 2013 à 18h13Les nouveaux secteurs d’activité réalisent de bons scores selon les statistiques de l’Office des changes sur les huit premiers mois de l’année. Reste à savoir si ces chiffres augurent d’une nouvelle orientation de l’économie marocaine.
Les derniers chiffres publiés par l’Office des changes concernant les indicateurs du commerce extérieur pour les 8 premiers mois de l’année montrent le dynamisme des exportations des secteurs des nouveaux métiers du Maroc (automobile et aéronautique, électronique), alors que parallèlement les exportations traditionnelles (phosphates et textiles et cuirs) sont en baisse. Doit-on voir là l’amorce d’une tendance de long terme et le succès des politiques menées pour développer les activités liées aux nouveaux métiers mondiaux du Maroc ?
Les métiers mondiaux du Maroc
Le pacte national pour l’émergence industrielle adopté en 2008 a défini 6 métiers mondiaux du Maroc : l’offshoring, l’automobile, l’aéronautique, l’électronique, les textiles et cuirs et l’agro-alimentaire.
Si certains de ces secteurs, comme le textile, sont des secteurs traditionnels d’exportation, d’autres comme l’aéronautique, l’automobile ou l’offshoring sont des nouveaux métiers pour le Maroc.
Parmi les mesures du pacte pour favoriser le développement de la production de ces secteurs, on note notamment des programmes de formation spécifiques à chaque secteur, notamment dans l’offshoring et l’automobile. C’est le cas notamment de l’usine Renault-Tanger qui dispose de son propre centre de formation. Le centre de formation IMA dédié aux métiers de l’aéronautique lancera prochainement son extension pour permettre la formation de 1.000 à 1.200 lauréats par an et l'Institut spécialisé dans les métiers de l'aéronautique et de la logistique aéroportuaire (Ismala) a été inauguré récemment par le Roi Mohammed VI.
L’automobile, secteur phare
Parmi les nouveaux métiers mondiaux du Maroc, l’automobile est celui dont les exportations sont les plus importantes. Selon l’Office des changes, sur les 8 premiers mois de l’année ses exportations ont augmenté de 19,1% par rapport à la même période l’année précédente. C’est également le secteur qui contribue le plus à la croissance des exportations, avec une contribution de 2,2 points pour les 7 premiers mois de l’année selon le Département du Commerce extérieur, devant l’agro-alimentaire (1,4 points), l’aéronautique (0,9 point) et l’électronique (0,4 point). Au contraire, le secteur des phosphates et dérivés et des textiles et cuirs contribuent négativement à la croissance des exportations, de respectivement -4,9 points et -0,6 point.
L’importance de l’automobile dans les exportations devrait continuer à croître, notamment avec la montée en puissance de la production de l’usine Renault-Tanger qui devrait atteindre 600 véhicules/jour contre 400 aujourd’hui. De plus, 6 nouveaux contrats d’investissement ont été signés en août dans le secteur pour un montant global de 360 MDH. Les projets d’investissement sont situés dans les secteurs des pièces en plastiques, des composants pour véhicules utilitaires, câblage automobile et des pièces métalliques. Ils devraient générés un chiffre d’affaires additionnel de 1.103 MDH, dont la majeure partie est destinée à l’exportation.
L’aéronautique, secteur en forte croissance
Selon l’Office des changes, les exportations du secteur aéronautique ont cru de 21,7% sur les 8 premiers mois de l’année. Selon le Gimas, «la croissance annuelle moyenne de la production du secteur a été de 25% sur les deux dernières années et de 20% sur les 5 dernières années» pour un secteur qui exporte 100% de sa production. Le Gimas confirme par ailleurs la bonne santé du secteur et les nouvelles perspectives qui s’offrent à lui, notamment avec l’extension de l’IMA.
Là aussi, la montée en puissance progressive de la production, notamment avec les nouvelles activités de l’avionneur Bombardier présage des exportations croissantes pour les années à venir.
Une modification de la structure des exportations est-elle en marche ?
La part du secteur automobile dans les exportations enregistre la plus forte hausse passant ainsi de 13% à 16% entre les 8 premiers mois 2012 et 2013, cette croissance étant tirée par la construction automobile. La part du secteur agriculture et agroalimentaire est également en hausse, passant de 17% à 19%, mais c’est l’industrie agro-alimentaire qui tire les exportations du secteur, les exportations de produits maritimes et d’agrumes et primaires étant en baisse.
Parallèlement, le secteur des phosphates et dérivés voit sa part dans les exportations reculer de 27% à 22% sur la période. Cependant, cette baisse de la part des exportations de phosphates est due davantage à un recul net de la valeur de ces exportations de 18% du fait d’une diminution de la demande mondiale, qu’à la croissance des exportations des autres secteurs. La montée en puissance de la production d’engrais, qui devrait tripler d’ici 2020, pourrait offrir de nouveaux débouchés au secteur.
En dépit des effets conjoncturels liés à la crise économiques dans les pays européens, une tendance de long terme semble bel et bien émerger, avec la montée en puissance de la production des nouveaux secteurs d’exportation, dont notamment l’automobile et l’aéronautique. Ce constat, qui est le fruit d’une politique industriel concertée, mérite d’être consolidé notamment en accroissant les efforts de formation de la main d’œuvre pour ces nouveaux métiers.