Dans les couloirs d'un des quatre lycées que compte la ville d'Essaouira, retrouvant soudainement vie en prévision de l'année scolaire, Abdelaziz, déambule, le regard perdu, documents enroulés dans la main et deux idées dans la tête: accomplir les formalités d'inscription dans la section sportive et décrocher un lit dans l'internat sis au sein même de l'établissement.

Petite taille, cheveux frisés, habillé en slim couleurs vives, le jeune homme brun à la fière allure, semble même faire passer la question de l'hébergement avant tout, car il est impossible pour lui de composer avec le programme, à une phase décisive de son cursus, tout en faisant la navette entre son domicile à Sebt Sidi Bouâlam (Caïdat de Tafetacht) et Essaouira.

«Il faut 1h30 ou plus, selon le trafic, pour faire le trajet, sans oublier le coût du transport, les contraintes et les aléas du déplacement en grand taxis». C'est en ces termes que le lycéen novice résume la préoccupation qui taraude une bonne partie des étudiants et qui est partagée par les responsables du secteur dans une province à vocation essentiellement rurale et où l'hébergement s'impose comme une condition sine qua none pour réussir toute l'opération de la scolarisation et toucher au maximum la population jeune concernée par l'enseignement et la formation.

«Nous concentrons nos efforts sur la préparation de l'hébergement des élèves dans les internats et les Maisons d'étudiants», indique dans ce sens le délégué provincial de l'Education nationale à Essaouira, Ahmed El Ghannami.

L'hébergement constitue un élément central pour assurer un bon démarrage de l'année scolaire, vu la nature essentiellement rurale de la province d'Essaouira, observe M. El Ghannami, ajoutant que «les structures d'hébergement doivent elles aussi être prêtes à temps pour pouvoir assurer un bon début de l'année scolaire».

Dans ce sens, Adelaziz et ceux qui ont le même souci que lui, peuvent compter sur 11 internats à Essaouira (4), à Tmanar (2) et à Talmest, Tafetacht, Mejji, Al-Henchane et Smimou (une pour chaque localité) et dont la capacité d'accueil varie entre 120 et 300 places pour chaque unité.

La province compte également 40 Maisons de l'étudiant, gérées en vertu d'un partenariat entre le ministère de l'Education nationale, les collectivités locales et l'Entraide nationale.

Des efforts sont également entrepris pour rapprocher l'enseignement secondaire qualifiant des étudiants établis dans les environs, afin de les fixer dans leurs régions et limiter le nombre d'internes.

«Dans ce cadre, il a été procédé à la mise en place, pour la première fois, de troncs communs à Ait Daoued, Mejji et Mramer», souligne le délégué provincial.

Cette double préoccupation, à caractère pédagogique et social, requiert une préparation à temps et une démarche participative.

Au niveau de la province d'Essaouira, les préparatifs ont commencé tôt, à travers la tenue de plusieurs réunions avec différents intervenants (inspecteurs de l'Education nationale et directeurs d'établissements et autorités locales), affirme à ce propos M. El Ghannami, faisant état de la mise en place de commissions de suivi, pour veiller au bon déroulement de la rentrée scolaire.

Parmi les points positifs à l'actif de l'actuelle année scolaire, observe le délégué provincial, figurent la concomitance de la rentrée pour le secteur public et le privé (11 septembre pour le primaire et 12 pour le secondaire) et le démarrage après la finalisation de toutes les procédures relatives au mouvement des enseignants, ce qui signifie que ces derniers vont rejoindre leurs postes et entamer les cours à temps.

Les chiffres démontrent clairement le cachet rural de la province d'Essaouira, qui peut être qualifiée de laboratoire de l'enseignement dans le monde rural. Ainsi, sur les 63.221 élèves qui font la rentrée dans l'enseignement primaire, 53.871 sont issus du monde rural, dont 25.624 filles et 9.772 nouveaux inscrits (4.650 filles). Sur les 9.350 élèves des zones urbaines, 1.347 découvrent l'école pour la première fois.

La province compte 153 écoles primaires, dont 131 établis dans le monde rural, alors que les 22 autres sont réparties entre la ville d'Essaouira et des communes urbaines comme Talmest, Tmanart, Ait Daoued et Al-Henchane.

Ce chiffre comprend des groupements scolaires qui comptent à leur tour plusieurs unités scolaires, explique M. El Ghannami, affirmant que le nombre total de ces unités est de 636, couvrant près de 95% des douars.

Pour le cycle collégial, la province compte 30 établissements, accueillant 17.969 élèves, dont 10.353 issus du monde rural. Le nombre des collégiennes s'élève à 3.739 dans les zones rurales et 3.430 dans les zones urbaines.

Concernant le secondaire qualifiant, 6.735 élèves, dont 3.140 filles rejoindront les dix établissements que compte la province, dont quatre se trouvent à Essaouira.

L'encadrement pédagogique est assuré par 2.333 enseignants dans le primaire, dont 2004 opérant dans le monde rural, 633 dans les différentes matières du collégial et 348 au cycle qualifiant.

(MAP)