Italie: le sort de Berlusconi tient à nouveau le pays en haleine

Une fois de plus, le sort de Silvio Berlusconi va focaliser l’attention des médias et de la classe politique en Italie avec le démarrage lundi au Sénat d’un processus qui risque de l’exclure rapidement du parlement.  

Italie: le sort de Berlusconi tient à nouveau le pays en haleine

Le 9 septembre 2013 à 6h51

Modifié 9 septembre 2013 à 6h51

Une fois de plus, le sort de Silvio Berlusconi va focaliser l’attention des médias et de la classe politique en Italie avec le démarrage lundi au Sénat d’un processus qui risque de l’exclure rapidement du parlement.  

Sur le papier, il n’y a aucun suspense: en vertu de la loi Severino adoptée en 2012 le Cavaliere doit être privé de son fauteuil de sénateur et devenir inéligible, après la confirmation en Cassation le 1er août d’une peine de prison à son encontre pour fraude fiscale, sa première condamnation définitive en 20 ans de péripéties judiciaires.

«La loi est égale pour tous», a rappelé ces derniers jours le président du Sénat, Piero Grasso, en citant la devise affichée dans tous les tribunaux italiens.

Le fait que Berlusconi -- qui a fait l’objet depuis son entrée en politique en 1994 de multiples poursuites pour faux en bilan ou corruption -- n’ait pas démissionné de son poste représente déjà «une exception dans le panorama des démocraties occidentales» où la plupart des hommes politiques jettent l’éponge dès qu’ils font l’objet d’une simple enquête, a souligné Nichi Vendola, chef du petit parti de gauche SEL.

Mais berlusconiens et anti-berlusconiens savent que le magnat des médias milliardaire ne s’avoue jamais vaincu. Même lorsqu’il avait cédé la place au technocrate Mario Monti en novembre 2011, discrédité et en pleine tourmente dans la zone euro, il avait affirmé partir «pour le bien de l’Italie».

Depuis des semaines, il refuse de demander une grâce au président Giorgio Napolitano car cela impliquerait qu’il reconnaisse sa culpabilité. Or M. Berlusconi est convaincu d’être victime d’une persécution de magistrats de gauche. «On veut éliminer politiquement mon père», a déclaré l’une de ses filles Barbara au journal Messagero samedi.

Des tractations se poursuivraient en coulisses entre ses bras droits, Fedele Confalonieri et Gianni Letta d’un côté, et l’entourage de M. Napolitano de l’autre pour éviter à l’ex-chef du gouvernement, bientôt 77 ans, l’humiliation d’un vote au parlement qu’il a qualifié de «peloton d’exécution».

Première étape lundi avec une réunion à partir de 13H00 GMT de la commission sénatoriale pour les élections où la parole sera donnée à un représentant de sa formation de centre droit, le PDL. Celui-ci exposera les raisons pour lesquelles la loi Severino ne peut pas, selon lui, s’appliquer à Berlusconi. Le PDL conteste le caractère «rétroactif» de cette loi adoptée après les faits reprochés au Cavaliere et a annoncé vouloir solliciter la Cour de justice européenne.

Un premier vote est prévu mercredi ou jeudi et les partis de gauche, majoritaires au sein de la commission, ont déjà annoncé qu’ils se prononceront pour la déchéance et l’inégibilité du Cavaliere: deux sanctions qui, pour entrer en vigueur, nécessitent un autre scrutin en assemblée plénière.

«Si après avoir été jugé et condamné, Berlusconi s’en sort encore une fois, cela voudra dire qu’il est le plus fort de tous», a estimé Antonio Padellaro, directeur du journal de gauche Il Fatto Quotidiano, interrogé par la chaîne Sky TG24. M. Padellaro a ironisé sur l’alternance de déclarations de guerre puis de paix de Berlusconi contre le gouvernement d’Enrico Letta (neveu de Gianni mais au centre gauche), qui unit de façon inédite la droite et la gauche.

«Tous les faucons, colombes, pythons ou hérons du PDL doivent leur poste à Berlusconi donc si le patron leur donne un ordre, tous les animaux du zoo le suivront», a-t-il estimé, en confiant avoir «l’impression qu’il n’y aura pas de crise du gouvernement».

«Ce serait une honte pour le pays si le gouvernement tombait parce qu’un homme politique a été condamné de façon définitive», a asséné pour sa part le populaire maire de Naples, Luigi de Magistris, un ancien juge d’instruction.

Les sondages d’opinion montrent aussi que les Italiens, plus préoccupés par la récession et le chômage des jeunes que le sort de Berlusconi, préfèreraient garder cet exécutif né il y a moins de quatre mois.

Selon une étude de l’Institut Piepoli publiée cette semaine, 66% des Italiens auraient «un sentiment positif» si on cessait de parler de risque de chute du gouvernement.

(Par AFP)

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