Crédit : le secteur souffre toujours de la morosité économique

Bank Al Maghrib a livré son rapport annuel sur les faits marquants de l’activité des établissements de crédit en 2012. La banque centrale a également fait part des avancées des grandes réformes du secteur bancaire lancées par le Maroc.  

Crédit : le secteur souffre toujours de la morosité économique

Le 5 août 2013 à 10h55

Modifié 5 août 2013 à 10h55

Bank Al Maghrib a livré son rapport annuel sur les faits marquants de l’activité des établissements de crédit en 2012. La banque centrale a également fait part des avancées des grandes réformes du secteur bancaire lancées par le Maroc.  

En 2012, les banques ont répondu aux besoins de financement des entreprises et des ménages à une cadence moins soutenue que les années précédentes. L’encours des crédits ne s’est accru que de 5,3% contre près de 11% en 2011. Cette décélération a concerné plus particulièrement les concours aux entreprises (+4%). Et pour cause : la baisse de la demande du crédit et une politique de crédit plus sensible au risque sont le résultat de la conjoncture économique difficile.

Le volume des créances en souffrance a marqué lui une nouvelle hausse de 9%. Pour Bank Al Maghrib (BAM), cela reflète les difficultés que connaissent les entreprises, surtout celles qui opèrent dans les secteurs d’activités exposés à la concurrence internationale et aux impacts de la demande externe.

Mais en dépit de la conjoncture, les banques ont pu préserver un bon niveau de profitabilité. Leur produit net bancaire a progressé de 7,5% à 38,6 milliards de dirhams. Leur résultat net bénéficiaire global s’est maintenu presqu’au même niveau qu’en 2011, soit 9,9 milliards de dirhams.

En 2012, plusieurs chantiers de réforme lancés par la BAM

La première réforme concerne la loi bancaire. Ce projet de loi veut avant tout donner plus de pouvoir à la banque centrale et surveiller de près les agissements des établissements bancaires et financiers.

Il appelle, entre autres, à la création d’un conglomérat financier pour surveiller les risques qui peuvent peser sur le secteur financier à travers des holdings qui contrôlent à la fois des banques et des institutions relevant des autres compartiments du secteur. A titre d’exemple, nombre de sociétés de bourse relèvent des banques commerciales marocaines.

Parmi les autres dispositions de cette loi : confier la gestion du fond collectif de garantie des dépôts, gérée actuellement en interne, à une société gestionnaire externe placée sous le contrôle de la BAM.

Le projet de loi bancaire est fin prêt, on attend sa révision et son adoption au parlement.

Bâle III bientôt en vigueur en Maroc

Le comité du crédit a donné son aval ce 31 juillet et la banque centrale a engagé les travaux pour sa mise en œuvre. Cette réforme a pour objectif d’améliorer la capacité du secteur bancaire à absorber les chocs qui peuvent résulter des tensions financières ou économiques. Cela va passer par l’amélioration de la qualité et de la quantité des fonds propres des banques.

Le capital social et les réserves doivent constituer la part principale des fonds propres. Les banques sont également obligées à constituer des marges de fonds propres qu’elles peuvent mobiliser lorsqu’elles enregistrent des pertes. Pour la mise en place des ces dispositifs, la banque centrale a opté pour une approche progressive.

Bâle III passe aussi par l’adoption du ratio de liquidité à court terme. Il remplacera l’actuel coefficient minimum de liquidité des banques.

Cette nouvelle règle obligera les banques à disposer d’un volume d’actifs liquides de haute qualité pour contrebalancer les sorties nettes de liquidité auxquelles elles pourraient devoir faire face dans une crise à court terme. Pour éviter les chocs bancaires, comme ceux observés durant la dernière crise financière, les banques doivent avoir suffisamment d’actif liquide pour assurer à 100% les sorties de trésorerie de 30 jours. La mise en place de cette condition sera progressive. A partir de janvier, une exigence de 60% sera mise en place avec une augmentation progressive de 10% par an pour atteindre 100% au 1er janvier 2019. Ce projet est en cours de discussion avec les banques et lui aussi sera mis en place progressivement.

La politique d’Abdellatif Jouahri est claire : la nécessité de mettre en place un système bancaire et financier prudentiel pour éviter tout choc qui pourrait se répercuter par la suite sur l’économie réelle.

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