Le rideau est tombé, samedi 29 juin au soir, sur la 10ème édition du festival "Timitar, signes et cultures" d'Agadir (26/29 juin), avec des spectacles hauts en couleurs, dont ceux animés, Place Al Amal, par le groupe légendaire Nass Al Ghiwane et le chanteur algérien Cheb Khaled.

Nass Al Ghiwane, dirigé par le doyen du groupe Omar Sayid, ont livré un spectacle époustouflant de chansons puisées dans leur riche répertoire qui s'étale sur plus de 40 ans, avec à la clé la présentation pour la première fois d'une chanson amazighe.

Il s'agit de "Tamaguite", une chanson écrite par le poète Mohamed Hanafi, le parolier par excellence de la troupe Izenzaren, qui devrait paraître, durant cet été, dans un album de dix chansons intitulé "Al Baraka".

Cette chanson de six minutes environ célèbre l'unité et la diversité et aborde les questions de l'identité. Elle a été déjà enregistrée grâce au soutien des membres du groupe "Izenzaren" qui ont aidé à la correction de la prononciation des termes amazighs.

Après "Ghiwani" et "Nahla Chama", le groupe intemporel Nass Al Ghiwane, fidèle à son esprit d'ouverture, revient avec cette nouvelle chanson amazighe porteuse de messages forts adressés à un Maroc uni comme les doigts de la main et à une société multiculturelle.

De son côté et comme à l'accoutumée, Cheb Khaled a enflammé la scène avec ses célèbres tubes qui ont porté la musique Raï au firmament, bien au-delà de ses frontières traditionnelles de l'oranais ou de la diaspora maghrébine de l'Hexagone.

Connu pour ses collaborations avant-gardistes comme "Didi" avec Don Was, "Aïcha" avec Jean-Jacques Goldman, "Imagine" en duo avec Noa, "Un, deux trois soleils" avec Faudel et Rachid Taha, la star incontournable du Raï ne finit pas de surprendre.

Au grand bonheur des mélomanes, Khaled a interprété plusieurs morceaux de ses récents succès, notamment son nouvel album "C'est la vie", réalisé par le producteur au trois Grammy Awards, aux 50 millions de disques vendus, en l'occurrence RedOne.

Toujours à Place Al Amal, le public a eu droit à des spectacles variés animés par Ahwach Aït Bâamrane (Sidi Ifni), Aârab Atigui (Casablanca), DJ Sbik et VJ Kalamour, alors qu'au Théâtre de verdure, les spectateurs ont pu apprécier les performances d'Ahwach Tissent (Tala) et d'Ahmed Soultan (Maroc/France) en plus d'un hommage à la parole des rayssates (Souss), en l'occurrence Rayssa Talbensirt et Rayssa Fatima Tachtoukt.

Pour cette 10ème édition, Timitar aura réussi le pari de se positionner sur l'échiquier culturel en tant que rendez-vous d'un fort ancrage régional, avec une vocation internationale avérée et de plus en plus confirmée.

S'il est vrai que, depuis 2004, plus de 3.000 artistes y ont été conviés, riches de leurs cultures, de leurs identités multiples et de leurs aspirations, cette édition a été à nouveau l'occasion de faire le tour de la planète en musique, entre têtes d'affiche et découvertes.

Pour souffler sa dixième bougie, Timitar, égal à lui-même, a ratissé encore et toujours plus large avec des têtes d'affiche où, pour ne citer que quelques uns, Kenny Rogers a donné, en ouverture, le ton à Fatima Tabâmrant, des Inouraz ou Fnaïr ont donné la réplique à Latifa Raafat ou à Marcel Khalife et l'Ensemble Al Mayadeen, Oudaden et Ribab Fusion ont fait vibrer la scène avec Majda El Roumi et Idir.