Le Federal Open Market Committee de la banque centrale américaine a lancé le resserrement de la politique monétaire avec une augmentation d'un quart de point de pourcentage, faisant passer cet indice de référence clé du niveau actuel proche de zéro à un niveau qui se répercutera sur une variété d'autres taux facturés aux consommateurs et aux entreprises.

Mais plus particulièrement, de nouvelles projections de la Fed ont montré que les décideurs étaient prêts à passer à la vitesse supérieure dans leur lutte contre l'inflation. Un décideur, le président de la Fed de Saint-Louis, James Bullard, étant dissident en faveur d'une approche encore plus agressive.

La plupart des décideurs voient désormais le taux des fonds fédéraux atteindre une fourchette comprise entre 1,75 % et 2 % d'ici la fin de 2022, soit l'équivalent d'une augmentation d'un quart de point de pourcentage lors de chacune des six réunions politiques restantes de la Fed cette année. Ils prévoient qu'il grimpera à 2,8% l'année prochaine - au-dessus du niveau de 2,4% qui, selon les responsables, contribuerait à ralentir l'économie.

Le président de la Fed, Jerome Powell, s'exprimant après la fin de la dernière réunion politique de deux jours, a déclaré que l'économie était suffisamment forte pour résister aux hausses de taux et maintenir sa forte croissance actuelle des embauches et des salaires. Il a annoncé que la Fed devait maintenant se concentrer sur la limitation de l'impact des hausses de prix sur les familles américaines.

Même avec les actions du 16 mars, l'inflation devrait rester au-dessus de l'objectif de 2% de la Fed jusqu'en 2024, et Powell a déclaré que les responsables n'hésiteraient pas à augmenter les taux de manière plus agressive s'ils ne constataient pas d'amélioration.

"La façon dont nous pensons à cela est que chaque réunion est une réunion en direct" pour une hausse des taux, a déclaré Powell lors d'une conférence de presse, soulignant que la Fed pourrait ajouter l'équivalent de plus de hausses de taux en réduisant également ses énormes avoirs obligataires. "Nous allons examiner l'évolution des conditions, et si nous concluons qu'il serait approprié d'agir plus rapidement pour supprimer les logements, nous le ferons."

Les augmentations de taux contribuent à ralentir l'inflation en freinant la demande d'articles coûteux comme les maisons, les automobiles ou les projets de rénovation domiciliaire qui deviennent plus coûteux à financer, ce qui peut également ralentir la croissance économique et potentiellement augmenter le chômage.

L'économie ralentit peut-être déjà pour d'autres raisons. Les décideurs de la Fed ont ramené leur estimation de la croissance du PIB pour 2022 à 2,8 %, contre 4 % projetés en décembre, alors qu'ils commençaient à analyser les nouveaux risques auxquels l'économie mondiale est confrontée.

"Ce n'est qu'une première évaluation des effets des retombées de la guerre en Europe de l'Est, qui frappera notre économie par un certain nombre de canaux", a déclaré Powell. "Nous observons des prix du pétrole plus élevés, des prix des matières premières plus élevés. Cela pèsera sur le PIB dans une certaine mesure."

Au fil du temps, la politique de la Fed elle-même commencerait à freiner l'activité économique, a déclaré Powell.

(Avec Reuters)