Présidentielle en Colombie: le processus de paix en ligne de mire

(AFP)

Le 25 mai 2014

Les Colombiens votaient dimanche au premier tour de la présidentielle, un scrutin présenté par le chef de l'Etat, Juan Manuel Santos, en lice pour un second mandat, comme un référendum en faveur de la paix avec la guérilla marxiste des Farc.

Plus de 32 millions d'électeurs doivent décider s'ils reconduisent ou non à la tête du pays le président sortant, artisan de pourparlers historiques avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), qui se déroulent sans cessez-le-feu depuis 18 mois à Cuba.

"L'appel lancé aux Colombiens est qu'ils aillent voter. Cela renforce notre démocratie, nos institutions et nous pourrons continuer, quel que soit le vainqueur, sur le bon chemin et trouver cette paix tant désirée", a déclaré M. Santos, venu voter très tôt dans le centre de Bogota.

Face à lui, son principal rival, l'ancien ministre de l'Economie, Oscar Zuluaga, 55 ans, chef de file des opposants au dialogue avec la principale rébellion du pays, appelle à suspendre les négociations tant qu'elle n'a pas rendu les armes.

D'après les derniers sondages, les deux hommes, autrefois alliés dans un précédent gouvernement, devraient se retrouver en duel lors d'un second tour, le 15 juin prochain, faute d'obtenir la majorité au premier.

Les bureaux de vote sont ouvert de 8h00 à 16h00 (13h00 à 21h00 GMT) et les résultats quasi-définitifs portant sur 90% des bulletins devraient être connus quatre heures après la fermeture des urnes, selon l'autorité électorale.

Issue d'une insurrection paysanne il y a un demi-siècle, la guérilla des Farc, qui compte encore officiellement près de 8.000 combattants, s'est engagée à observer une trêve unilatérale durant les élections, placées sous la surveillance de 246.000 membres des forces de l'ordre.

Au pouvoir depuis 2010, M. Santos, un dirigeant de centre droit de 62 ans, a bâti sa campagne autour d'un slogan très simple, "la guerre ou la paix", affirmant que sa réélection est la meilleure option pour résoudre le plus vieux conflit d'Amérique latine, qui a fait plus de 220.000 morts et plus de cinq millions de déplacés.

Selon les sondages, le président, donné grand favori il y a encore quelques mois, a perdu du terrain au profit de M. Zuluaga, n'affichant plus que 38% de popularité, devant la montée d'un certain scepticisme vis-à-vis des pourparlers de paix et le réveil d'un mécontentement social.

- "trahison à la patrie" -

"La question principale opposant les deux candidats est le processus de paix. Santos veut terminer ce qu'il a commencé, tandis que Zulugaga reste une inconnue. On se sait pas s'il terminera les négociations ou s'il les poursuivra sur de nouvelles bases", explique à l'AFP le politologue Yann Basset, professeur à l'Université du Rosario.

Devancés dans les sondages, les trois autres prétendants, l'ancien maire centriste de Bogota, Enrique Peñalosa, la candidate conservatrice Marta Lucia Ramirez et celle de la gauche, Clara Lopez, ont tenté en vain d'orienter les débats sur les questions sociales.

Les thèmes de la santé, de l'éducation ou de la pauvreté qui touche un tiers de la population de 47 millions d'habitants de ce pays, malgré une forte croissance (plus de 4%), ont été éclipsés durant la campagne, marquée surtout par des scandales et des échanges polémiques sur le processus de paix.

M. Santos, dont le gouvernement a impulsé une loi de réparation pour les victimes, a insisté sur les acquis des négociations, avec des pré-accords sur la nécessité d'une réforme rurale, ainsi que la participation des ex-rebelles à la vie politique et la lutte contre le trafic de drogue.

En revanche, M. Zuluaga fustige des pourparlers synonymes, selon lui, d'"impunité" et qualifie la guérilla de "plus grand cartel de narcos au monde".

Sa candidature bénéficie notamment du soutien de poids de l'ancien président Alvaro Uribe (2002-2010), ancien mentor de M. Santos qui fut son ministre de la Défense à l'époque de la guerre sans merci contre les Farc.

Toujours très populaire, M. Uribe n'a cessé d'accuser son prédécesseur de "trahison à la patrie" pour avoir ouvert un dialogue avec la guérilla.

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Le 25 mai 2014

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