Ciment : Un léger redressement des ventes de 3% à 5% attendu en 2021

| Le 12/3/2021 à 15:03

A fin février, les ventes de ciments ont baissé de 10% par rapport à l’an dernier à cause du climat économique morose et des fortes pluies. L'évolution des ventes sur le reste de l’année est encore incertaine mais sera conduite par le comportement de l’immobilier, l’investissement public et l’amélioration de la situation sanitaire. Le niveau de vente de 2019 sera retrouvé d’ici 2 à 3 ans.

En février 2021, les ventes de ciments ont baissé de 7,96% par rapport à février 2020, selon l’Association Professionnelle des Cimentiers (APC). Malgré une amélioration de 4,14% par rapport au mois de janvier 2021, les ventes de ciments cumulées depuis le début de l'année ont reculé de 10,13% à 1,17 million de tonnes.

Contexte économique toujours morose et pluviométrie

La baisse des ventes en ce début 2021 s’explique par un contexte économique toujours timide par rapport à un début d’année 2020 qui n'a pas été affecté par la crise sanitaire.

Un analyste de la place nous explique : « Les baisses que nous voyons sur les mois de janvier et février 2021 s’expliquent facilement. L’an dernier, les deux premiers mois de l’année étaient de bons mois. La crise de la Covid-19 n’avait pas encore affecté la consommation de ciments. Quand les statistiques du mois de mars 2021 sur les ventes de ciments tomberont, la tendance commencera à normalement à s’inverser ».

A partir de mars 2020, la consommation avait drastiquement chuté à cause du confinement et de l’arrêt des chantiers. « Il faut se rappeler que la consommation nationale de ciment avait chuté de près de 30% dès le mois de mars 2020 et de plus de 50% durant le mois d’avril. Donc pour les prochains mois, il sera évident de voir une tendance haussière » poursuit notre source.

La baisse de la consommation de ciment en ce début d’année est également causée par la météorologie. Les fortes pluies qu’a connu le Maroc sur les mois de janvier et février a causé des retards dans les chantiers et dans les mise en route des projets de construction.

Amélioration des ventes de 3% à 5% en 2021 mais beaucoup d’incertitudes

A fin décembre 2020, la baisse des ventes de ciments s’élevait à 10%. Cette année, avec la reprise espérée de l’économie, un redressement est en vue. D’après notre analyste, l’année 2021 ne va pas symboliser un retour « à la normale ».

« La reprise va mettre du temps à s’amorcer. Je pense qu’un retour au même niveau que 2019 sera envisageable d’ici 2 ou 3 ans. Mais il faut préciser qu’il y a de l’incertitude car la reprise dépend de beaucoup de facteurs » explique notre interlocuteur. Selon notre analyste, la reprise du marché cimentier en 2021 dépend de trois facteurs principaux.

Premièrement, il s’agit de l’avancement de la campagne de vaccination ou l’évolution de la situation sanitaire. « Cette situation sanitaire agit indirectement sur la confiance des ménages. Si la situation va en s’améliorant et qu’il y a une meilleure visibilité économique, les ménages auront plus confiance en l’avenir et auront plus tendance à franchir le cap pour acheter un logement. L’investissement immobilier nécessite d’avoir une stabilité financière et une bonne visibilité sur l’avenir » détaille notre analyste.

Deuxièmement, la consommation de ciments est fortement conduite par la commande publique à travers les grands chantiers d’infrastructures. « L’Atat aujourd’hui est le plus grand donneur d’ordre concernant le secteur du ciment. Tous les grands projets d’infrastructures comme les barrages par exemple, sont étatiques. Ce sont des projets qui devraient conduire à la hausse la consommation nationale. Nous sommes dans une année de relance, donc est-ce que l’Etat voudra bien investir pour financer les projets d’infrastructures ? Normalement oui, mais nous ne savons pas encore » explique notre source.

Troisièmement, notre analyste rappelle également l’importance du secteur immobilier dans l’évolution des ventes de ciments. Ce dernier représente en effet 70% de la consommation annuelle. « Il faut aussi observer comment se comporte le secteur immobilier cette année. L’année 2020 a été très difficile pour ce secteur. Il devrait connaitre un rebond en 2021, mais il faut garder à l’esprit qu’il est largement conduit par les différentes incitations fiscales. Tant que le gouvernement ne se prononce pas sur ces différents sujets, il est difficile de jauger clairement la situation » conclut notre source.

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.
lire aussi
  • | Le 30/6/2024 à 13:20

    Label’Vie ambitionne de doubler ses revenus et son EBITDA d’ici 2028

    Le groupe ambitionne d’accélérer très fortement son nombre de magasins d’ici 2028 pour atteindre plus de 900 enseignes contre 179 fin 2023. Les format les plus porteurs de croissance identifiés par le groupe sont le Carrefour Express, l’Atacadao et le Supeco, les deux derniers étant peu consommateurs en Capex, à faible coût de distribution et proches des clients.
  • | Le 29/6/2024 à 10:16

    L'encours des crédits bancaires progresse de 48 MMDH en 12 mois

    D'un mois sur l'autre, en mai 2024, l'encours des crédits bancaires recule très légèrement. L'encours des crédits aux ménages progresse de 9,5 MMDH d'une année sur l'autre. Les créances en souffrance augmentent de 3,7 MMDH sur la même période.
  • | Le 29/6/2024 à 9:14

    En mai, le cash en circulation s’alourdit de 4,2 MMDH d’un mois sur l’autre

    Le cash en circulation continue de grimper en mai pour atteindre plus de 407 MMDH. Il progresse de près de 38 MMDH sur une année glissante. Les dépôts bancaires progressent légèrement pour atteindre 1.172,7 MMDH.
  • | Le 27/6/2024 à 14:47

    Immobilier : la baisse du taux directeur impactera modérément les taux des crédits

    La baisse du taux directeur de 25 pbs devrait faire baisser les taux débiteurs, mais cela de manière assez douce. Les taux des crédits immobiliers devraient en effet reculer progressivement. Plusieurs sources bancaires sondées estiment que la baisse sera limitée et prendra un peu de temps. D'autres sources du marché sont un peu plus optimistes.
  • | Le 26/6/2024 à 13:44

    L'incidence de la baisse du taux directeur sur le marché obligataire et actions

    La baisse du taux directeur de Bank Al-Maghrib a surpris tout le marché. Elle tirera à la hausse le prix des actifs sur le marché obligataire en faisant baisser la courbe des taux. Le marché actions devrait également en bénéficier du fait d'une meilleure valorisation fondamentale des entreprises cotées, liée à la baisse du taux d'actualisation. Le climat économique tel que présenté par la Banque centrale devrait également bénéficier au marché actions.
  • | Le 25/6/2024 à 16:55

    L’augmentation de capital d’Akdital financera l’ouverture de 28 établissements d’ici 2026

    A travers son augmentation de capital de 1 MMDH, Akdital a pour objectifs de financer son expansion et de renforcer ses infrastructures existantes pour atteindre 51 établissements et 5.700 lits à l’horizon 2026.