Bank Al-Maghrib maintient le taux directeur et lâche un peu de liquidités
A l’issue de la troisième réunion trimestrielle de l’année de Bank Al-Maghrib, il a été décidé de maintenir le taux directeur inchangé. Compte tenu de la situation actuelle du manque de liquidité, la banque a décidé de réduire le taux de la réserve monétaire.
Le Conseil de Bank Al-Maghrib vient de tenir, ce mardi 24 septembre, sa troisième réunion trimestrielle de l’année.
L’évolution récente de la conjoncture économique et les projections macro-économique de la banque pour les huit prochains trimestres ont été analysés, indique un communiqué de la banque centrale.
Sur la base de ces analyses, notamment celles des prévisions à moyen terme de l’inflation, de la croissance, des comptes extérieurs, des conditions monétaires et des finances publiques, le Conseil a jugé que le niveau actuel du taux directeur de 2,25% reste approprié et a décidé de le maintenir inchangé.
Compte tenu de la situation actuelle du manque de liquidité, le Conseil a décidé de réduire le taux de la réserve monétaire de 4% à 2%, permettant ainsi une injection permanente d’un peu plus de 11 milliards de dirhams, vu la persistance de besoins importants de liquidité bancaire sur l’horizon de prévision.
L’inflation évoluera faiblement
Le taux de l’inflation, qui s’est établi à 0,2% en moyenne sur les huit premiers mois de l’année, en relation avec la baisse des prix des produits alimentaires à prix volatils, devrait se situer à 0,4% sur l’ensemble de l’année, d’après les prévisions de Bank Al-Maghrib.
En 2020, l’inflation s’accélérerait à 1,2%, tirée par sa composante sous-jacente qui, sous l’effet notamment de la reprise attendue de la demande intérieure, atteindrait 1,6% après 0,7% prévu en 2019.
>>> Lire aussi : L’inflation est trop faible, faut-il oser une baisse du taux directeur ?
https://www.medias24.com/l-inflation-est-trop-faible-faut-il-oser-une-baisse-du-taux-directeur-4463.html
Les activités non agricoles devraient croître de 3,6% en 2019
Selon les prévisions de la banque centrale, les activités non agricoles devraient connaître une progression de leur valeur ajoutée de 3,6% en 2019 contre 2,6% en 2018.
Tenant compte également de la révision à la baisse, par le Département de l’Agriculture, de l’estimation de la récolte céréalière de la campagne 2018/2019 à 52 millions de quintaux, la valeur ajoutée agricole reculerait de 4,7%, ramenant ainsi la croissance de l’économie nationale à 2,7% en 2019 après 3% un an auparavant.
Pour 2020, la banque table sur une amélioration de la croissance à 3,8%, avec une stabilité du rythme des activités non agricoles à 3,6% et un accroissement de la valeur ajoutée agricole de 6,3%, sous l’hypothèse d’une production céréalière de 80 millions de quintaux.
>>> Lire aussi : Croissance inférieure aux prévisions: 2,8% en 2018
Les exportations devraient augmenter de 3,9% à fin 2019
Les exportations devraient croître de 3,9% sur l'ensemble de l'année en cours, avant de connaître une amélioration notable en 2020, sous l’hypothèse de la concrétisation du programme de production annoncé de l’usine PSA, selon les anticipations de Bank Al-Maghrib.
Les importations ralentiraient sur l’horizon de prévision, avec une baisse attendue de la facture énergétique et une décélération du rythme des acquisitions de biens d’équipement.
En parallèle, les recettes de voyage connaîtraient une nette accélération de leur progression en 2019 pour s’établir à 76,3 milliards de dirhams, puis une relative modération en 2020 (à 78,8 milliards).
Les transferts des MRE enregistreraient une légère augmentation cette année à 65,9 milliards de dirhams et gagneraient en vigueur l’année prochaine (à 68,3 milliards).
Au vu de ce qui précède, et tenant compte des rentrées de dons des pays du CCG attendues pour des montants de 2 milliards en 2019 et de 1,8 milliard en 2020, le déficit du compte courant s’atténuerait graduellement, passant de 5,5% du PIB en 2018 à 5,1% en 2019 puis à 3,6% en 2020.
Pour les flux d’IDE, après une hausse exceptionnelle en 2018, les recettes avoisineraient un niveau équivalent à 3,5% du PIB sur l’horizon de prévision.
Prenant en considération deux émissions prévues du Trésor sur le marché international, l’encours des réserves internationales nettes s’établirait à 239 milliards de dirhams à fin 2019 et à 234,3 milliards au terme de 2020, continuant ainsi d’assurer la couverture d’un peu plus de 5 mois d’importations de biens et services.
Le déficit budgétaire devrait se situer aux alentours de 4% du PIB à fin 2019
Tenant compte de l’impact de l’accord conclu dans le cadre du dialogue social, le déficit budgétaire hors privatisations devrait se situer, selon les prévisions de Bank Al-Maghrib, aux alentours de 4% du PIB cette année, avant de s’alléger autour de 3,8% en 2020, sous l’hypothèse de la poursuite des efforts de mobilisation des recettes et de maitrîse des dépenses.
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