Maroc-UA: Veillée d’armes à Addis Abeba

L’admission du Maroc est évidemment acquise, mais des manœuvres de dernière minute essaient de la retarder au maximum. Deux points restent en suspens: si le Maroc va siéger dès lundi et la forme dans laquelle l’admission sera prononcée.

Maroc-UA: Veillée d’armes à Addis Abeba

Le 29 janvier 2017 à 17h27

Modifié 11 avril 2021 à 2h39

L’admission du Maroc est évidemment acquise, mais des manœuvres de dernière minute essaient de la retarder au maximum. Deux points restent en suspens: si le Maroc va siéger dès lundi et la forme dans laquelle l’admission sera prononcée.

Le sommet se déroule les lundi et mardi, 30 et 31 janvier à Addis Abeba. L’examen de la demande d’admission du Maroc au sein de l’Union africaine (UA) doit intervenir au cours de la première journée. Cette demande constitue le point 3 de l’ordre du jour du 28e sommet des chefs d’Etat. Les points 1 et 2 concernent le financement de l’UA et l’examen d’un rapport sur la mise en place d’une zone de libre-échange continentale.

La première séance, qui examinera ces trois points, se déroulera à huis clos.

L’ouverture officielle, solennelle, avec discours et caméras, se déroule APRES cette première séance. Autrement dit, l’agenda permet au Maroc de siéger dès la séance d’ouverture.

L’adhésion est d’ores et déjà acquise du fait de l’obtention par le Maroc d’une large majorité des voix, au moins 42 ou 43 sur 54, alors qu'il n’avait besoin que de 28 voix. Mme Dlamini-Zuma, présidente sortante de la Commission de l'UA, est venue gripper le déroulé diplomatique de ce retour marocain, en indiquant dans un communiqué que “la décision d’admission du Maroc ne lui sera communiqué qu’à l’issue du sommet“. 

La précédente admission, celle du Soudan du Sud en 2011, s’était traduite par un accès immédiat au siège du nouveau membre, avant même les procédures de ratification par ce pays.

Plusieurs chefs d’Etat africains souhaitent que dès la décision prise, à l’issue d’un vote ou par acclamations, d’admettre le Maroc lundi après-midi, Mohammed VI rejoigne le conclave africain pour un discours solennel de remerciements et ce, dès la séance officielle d’ouverture lundi après-midi.

Le second piège tendu par Mme Dlamini-Zuma consiste à remplacer le troisième point à l’ordre du jour. Au lieu de l’intitulé “Admission du Maroc“, le point 3 a été complété dans la version détaillée, publiée ce dimanche 29 janvier, par “La Présidente de la Commission soumettra un rapport à la Conférence, pour examen.“ Le rapport en question, on s’en doute, comportera des gracieusetés à l’égard de notre pays.

Ainsi, la présidente sortante de la commission africaine cherche à provoquer un débat et des prises de parole, alors que rien de tel n’est prévu dans une procédure mécanique et bien huilée par l’article 29 de l’Acte constitutif. Logiquement, l’admission est prononcée de facto. Point barre.

Dlamini-Zuma, l’hostilité jusqu’au dernier souffle

Pourtant la bienséance diplomatique, sa volonté de quitter l’UA avec une meilleure réputation politique, ainsi que les importants appuis obtenus par le Maroc pour son retour au sein de l’UA auraient dû inciter la commissaire sortante à exprimer moins d’animosité à l’encontre du Maroc et de son intégrité territoriale.

Un Etat africain, tel que le Maroc, mérite un traitement bien plus positif de la part de l’ancienne chef de la diplomatie sud-africaine qui s’apprête à rentrer à Pretoria pour prendre les rênes de l’ANC, en vue de concourir à la présidentielle de 2019.

Aujourd’hui, Mme Dlamini-Zuma peine à trouver des appuis, sauf à Alger. Un article du Monde publié en juin dernier était titré “comment Mme Dlamini-Zuma a plombé l’UA?“, rien de moins. Un autre article publié cette semaine par un journaliste du Monde parle de la chronique d’un rendez-vous raté entre Mme Dlamini-Zuma et l’UA.

Le Roi Mohammed VI, sur place, à la barre

Dès ce dimanche, les premiers contacts entre chefs d’Etat africains ont démarré de manière informelle et dans le cadre de ce qui est appelé dans la tradition des sommets de l’UA “la retraite des chefs d’Etat“.

C’est un moment au cours duquel les chefs d’Etat échangent en marge d’un ordre du jour en général très restreint. Ce dimanche, il s’agit d’examiner les propositions de réforme de fonctionnement de l’UA préparées par le président Paul Kagamé du Rwanda.

L’un des points cruciaux à l’ordre du sommet africain est constitué par les conditions dans lesquelles va s’opérer la réintégration du Maroc au sein du cénacle africain.

Le Roi rencontre plusieurs chefs d’Etat et Antonio Guterres

A Addis-Abeba ce dimanche, le Maroc n’a toutefois pas perdu son temps puisque le Roi Mohammed VI a rencontré plusieurs chefs d’Etat tandis que par différents canaux, la diplomatie marocaine poursuit son offensive. Outre les chefs d’Etat africains, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, le président palestinien Mahmoud Abbas ou la ministre française Ségolène Royal se trouvent également sur place.

Le Souverain a donné une réception ce dimanche soir à Addis Abeba en l’honneur de nombreux chefs d’Etat africains et en présence du secrétaire général onusien ainsi que du président palestinien.

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