COP22: En Afrique, le premier défi est celui de “l’adaptation” au changement climatique

Avancée des déserts, déficits pluviométriques, recul des espaces forestiers... Encore très dépendante de la nature, l'Afrique est le continent qui subit le plus les dégâts du changement climatique et devra chercher comment s'y adapter.

COP22: En Afrique, le premier défi est celui de “l’adaptation” au changement climatique

Le 10 novembre 2016 à 12h10

Modifié 10 novembre 2016 à 12h10

Avancée des déserts, déficits pluviométriques, recul des espaces forestiers... Encore très dépendante de la nature, l'Afrique est le continent qui subit le plus les dégâts du changement climatique et devra chercher comment s'y adapter.

Pour faire face à un changement climatique désormais inévitable, l’atténuation et l’adaptation sont les maîtres-mots. La première implique la réduction des émissions de gaz à effet de serre, à travers la modification du mix énergétique mondial, en favorisant les sources d’énergie sobres en carbone, alors que la seconde implique la réduction des dommages et des conséquences potentiels du changement climatique.

En Afrique et bien que le continent ait besoin des deux volets, c’est surtout les efforts liés à l’adaptation qui sont prioritaires, à cause de sa vulnérabilité: l’Afrique est le continent le plus adossé à la nature. Il souffre de l’avancée des déserts, de la destruction de la savane et de déficits pluviométriques importants, impactant en premier lieu sa population.

Au Maroc, le réchauffement climatique a induit une diminution des précipitations d’entre 10% et 20% sur les dix dernières années. Cette situation va s’aggraver pour atteindre 50% en 2050, selon M’hamed El Faskaoui, directeur de l’Agence du bassin hydraulique du Souss Massa et Drâa-Agadir.

Autre symptôme du stress hydrique auquel le Royaume fait face: le passage de 3.000m3 d’eau par habitant en 1960 à 700m3 actuellement, notamment avec la croissance démographique. Qui plus est, le Maroc perd 30.000 hectares par an de son espace forestier, selon Abdelmajid Tribak, expert environnement à l’Isesco.  

Ce sont donc des solutions d’adaptation qu’il faudra chercher en premier lieu, afin d’éviter des conséquences écologiques lourdes pour le continent. Ceci dit, les flux financiers adressés aux projets d’adaptation demeurent banals par rapport à ceux destinés aux activités d’atténuation (énergies renouvelables, efficacité énergétique, etc.).

Selon Hamid Tawfiki, directeur général de CDG Capital et président de la Bourse de Casablanca, les fonds cumulés destinés aux activités d’adaptation, jusqu’à 2014, ne dépassent pas 25 milliards de dollars, alors que ceux dédiés aux projets d’atténuation dépassent 360 milliards de dollars dans le monde.

Le niveau actuel de financement de l’adaptation au changement climatique est de 3 milliards de dollars par an. C’est insuffisant,  par rapport à un besoin de financement qui s’élève actuellement à 10 milliards de dollars et qui atteindra 95 milliards de dollars en 2050, selon la Banque mondiale.

L’écart entre les financements adressés aux deux activités émane, selon M.Tawfiki, d’une nouvelle conception de l’énergie, telle qu’elle est abordée dans les projets d’atténuation des effets du changement climatique: "L’énergie n’est plus considérée comme commodité abondante dans les pays du Sud (pétrole, charbon, etc.) , mais plutôt en tant que technologie, une innovation concentrée, surtout dans les pays du Nord". Et qui dit technologie ou innovation, dit investissement, surtout lorsque cette technologie est porteuse.

Autre raison de ce déséquilibre, l’opacité qui entoure les activités d’adaptation: "Le financement de l’adaptation est plus compliqué", souligne M.Tawfiki. "Il faut déterminer le périmètre de l’adaptation, les secteurs touchés, ses impacts, entre autres". En gros, il faut tracer les grandes lignes liées aux projets d’adaptation et plus concrètement, où ira l’argent des financements.

Pour M.Tawfiki, l’adaptation s’inscrit comme sujet important de la COP22, pour déterminer ses grandes lignes et tenter de converger vers un équilibre entre les flux financiers dédiés à chacune des deux activités, surtout que cette édition revêt une certaine dimension africaine.

Il espère également drainer des investissements privés vers des projets d’adaptation, même si "le public cherche l’essentiel et le privé cherche le rentable". Il suggère que les parties publiques ne financent pas les projets en totalité, mais supportent uniquement le risque inhérent à ces projets.

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