Le statut satirique d'une Marocaine la conduit devant le tribunal antiterroriste de Salé
Kafka n’est pas mort. Il s’est réincarné… au Maroc. L’illustre auteur du Procès aurait pu s’inspirer de celui qui sera probablement intenté à Zineb Benmoussa, internaute marocaine active sur les réseaux sociaux. Son arme: le sarcasme, son attentat: à la pudeur. Elle a été convoquée mercredi soir à comparaître devant le juge d’instruction du tribunal antiterroriste de Salé, le 10 octobre prochain.
Le statut satirique d'une Marocaine la conduit devant le tribunal antiterroriste de Salé
Partager :
-
Pour ajouter l'article à vos favorisS'inscrire gratuitement
identifiez-vousVous possédez déjà un compte ?
Se connecterL'article a été ajouté à vos favoris -
Pour accéder à vos favorisS'inscrire gratuitement
identifiez-vousVous possédez déjà un compte ?
Se connecter
Amine Belghazi
Le 24 septembre 2016 à 14h06
Modifié 24 septembre 2016 à 14h06Kafka n’est pas mort. Il s’est réincarné… au Maroc. L’illustre auteur du Procès aurait pu s’inspirer de celui qui sera probablement intenté à Zineb Benmoussa, internaute marocaine active sur les réseaux sociaux. Son arme: le sarcasme, son attentat: à la pudeur. Elle a été convoquée mercredi soir à comparaître devant le juge d’instruction du tribunal antiterroriste de Salé, le 10 octobre prochain.
Dans un statut Facebook daté du 22 juin, la jeune blogueuse, fidèle à sa touche acerbe, a écrit: “Pour être tout à fait claire, je ne défends pas la liberté, je ne crois pas en la démocratie et je n’aime pas non plus l’humanisme, parce que ces termes donnent la possibilité aux islamistes (…) de choisir notre avenir, sous prétexte qu’ils sont plus nombreux. Je suis tout simplement une raciste fanatique qui combat l’islam et déteste les musulmans. Si c’était possible, j’aurais fait un attentat à l’aide d’une bonbonne de gaz (…) pour qu’on n’entende plus dire que les musulmans sont plus nombreux que les autres (…). Souvenez-vous combien de fois une troupe peu nombreuse en a vaincu une très nombreuse, par la grâce d’Allah“.
A l’évidence, ce statut écrit au second degré, aurait dû passer inaperçu ou être pris pour de l’humour de mauvais goût. Cela n’a pas été le cas. “J’ai été appelée à me rendre au Bureau central d’investigation judiciaire à la mi-aout dernier. Les agents qui m’ont interrogée étaient très courtois et m’ont fait comprendre que ce dossier n’aurait aucune suite, nous confie Zineb Benmoussa.
Quelle ne fut sa surprise lorsqu’elle a reçu la convocation à comparaître le 10 octobre prochain, devant le juge d’instruction du tribunal antiterroriste de Salé. Elle fait l’objet d’une enquête pour “apologie du terrorisme et est maintenue en liberté… cherchez l’erreur!
Avec son humour indéfectible, Zineb Benmoussa commente: “Si je suis emprisonnée demain à la prison de Salé, je m’inscrirai au programme de travaux d’intérêt général. J’animerai des rencontres philosophiques question de dé-islamiser les prisonniers. Ainsi, à ma sortie de prison, j’aurais la chance d’être remerciée pour mes efforts de déradicalisation et de réintégration des terroristes“.
Entre Zineb Benmoussa et la justice, on se demande qui des deux est le plus sérieux. Et on assiste, impuissants, à une énième mise en scène, qui ne nous laisse rien d'autre que les yeux pour pleurer… de rire.
Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!