Dans un long communiqué, Maghreb Steel confirme l'information divulguée par Médias 24 et se montre optimiste pour la suite des événements.

Voici le texte intégral du communiqué:

"Un projet structurant

"Sa production se situe en amont de plusieurs industries utilisatrices de ce métal: électroménager, matériel de climatisation, équipements électriques, mobilier, tubes et tuyaux, réservoirs, conteneurs, bouteilles de gaz, profils, constructions métalliques (toitures, cloisons, panneaux sandwichs), citernes, garde-corps, équipements routiers, mais aussi automobile, aéronautique, construction navale et bien d’autres.

"A ce titre, Maghreb Steel est une véritable industrie industrialisante pour notre pays.

"Résultat d’une stratégie courageuse et volontariste d’intégration industrielle, entamée en 2001 et complétée en 2010, l’outil de production ainsi mis en œuvre est l’un des plus grands investissements industriels privés jamais réalisés au Maroc, avec plus de six milliards de dirhams, hors foncier, employant près de 1.500 personnes.

"Avec une capacité d’un million de tonnes, cette entreprise permet au Maroc de réduire considérablement ses importations en acier et d’en exporter une partie, contribuant ainsi à l’allègement du déficit commercial de notre pays.

"L’entreprise a lancé en 2008 un important investissement d’intégration en amont (aciérie et laminage à chaud), créateur de forte valeur ajoutée. Le déploiement de cet investissement a coïncidé avec un contexte international extrêmement défavorable, lié à un fort ralentissement de la demande mondiale, particulièrement en Europe. Les marchés se retrouvent actuellement avec une surcapacité de production d’aciers et de produits dérivés, au niveau mondial.

"Une concurrence  déloyale en réponse à une crise sectorielle qui dure

"Persistant depuis la fin de la dernière décennie,  cette situation s’est traduite par d’importantes surcapacités de production et un effondrement des prix et des marges, conduisant bon nombre d’opérateurs à des pratiques de concurrence déloyale sur le marché international, en général, et sur le marché marocain en particulier. Ces pratiques ont été à l’origine de nombreuses difficultés que rencontre Maghreb Steel.

"Pour faire face à ces pratiques déloyales, les dirigeants de Maghreb Steel ont sollicité les autorités compétentes pour la mise en place de mesures de défense commerciale (mesures de sauvegarde et antidumping), prévues par la Loi 15/09 et par la réglementation internationale et les accords signés par le royaume. Ces mesures sont en vigueur jusqu’en 2018.

"Des économies plus puissantes que la nôtre ont eu recours à ces mesures pour défendre leurs industries contre ce genre de pratiques.  A ce titre, les importations illégales et abusives ont été le principal thème abordé par la dernière réunion annuelle de l’Association mondiale de l’acier.

"En dépit de ces difficultés, Maghreb Steel constituera, à moyen terme, un gage de sécurité d’approvisionnement et de compétitivité pour plusieurs écosystèmes industriels au Maroc, dont celui de l’automobile. Cette assurance peut s’étendre, à terme, à une partie du continent africain.

"Un Plan de restructuration à la dimension des enjeux

"Dans ce contexte, et pour préserver cet outil structurant de notre industrie, les dirigeants de Maghreb Steel et l’ensemble des parties prenantes, avec l’appui des pouvoirs publics marocains, ont mis en place un plan de restructuration et de transformation profonde de l’entreprise.

"Les études diligentées par les principales parties prenantes et la direction de Maghreb Steel ont conclu à la viabilité à moyen terme du business model de la société et à la solidité de ses fondamentaux: pertinence des choix technologiques, marges significatives d’amélioration de la productivité, importants potentiels sur les marchés marocain et africain….

"Ainsi, les différentes parties prenantes sont parvenues à un accord général, prévoyant entre autres la consolidation financière de la société et  la restauration des marges de manœuvre de sa trésorerie, à travers l’injection de fonds propres, la restructuration de l’ensemble des encours bancaires et financiers et la mise à disposition de concours additionnels, en vue d’accompagner le plan de transformation de l’entreprise. A ce titre, les actionnaires ont procédé à la libération de 75 millions de dirhams sur une augmentation de capital programmée pour un total de 200 millions de dirhams).

"Que ce soit par le montant,  par le nombre de créanciers impliqués ou par la diversité des sources de financement mobilisées, cet accord représente le premier refinancement de cette envergure pour une entreprise industrielle privée au Maroc. Il a impliqué de façon concertée l'ensemble des créanciers comprenant les banques et les détenteurs de billets de trésorerie, ainsi que les actionnaires et l’Etat. Cet accord a été scellé le 18 mai 2015, puis formalisé le 1er décembre courant.

"Parallèlement à cette consolidation financière, le nouveau management de la société procède au déploiement rigoureux d’un  plan d’amélioration des performances industrielles, de restructuration organisationnelle et de développement commercial. L’objectif est de permettre à Maghreb Steel de jouer son rôle d’opérateur clé, créateur de valeur, pour l’industrie des IMME au Maroc, en rééquilibrant ses résultats d’exploitation à l’horizon 2017".