Les syndicats ont décidément du mal à mobilier. Le 10 novembre, ils avaient annoncé un programme progressif de mobilisation pour protester entre autres sur le projet gouvernemental de réforme de la retraite.

Le programme prévoyait :

-une marche nationale le 29 novembre à Casablanca;

-un rassemblement ouvrier de protestation le 8 décembre à Casablanca;

-une grève nationale dans la fonction publique et les collectivités locales le 10 décembre;

-un sit-in ouvrier à Rabat: date non fixée.

-une grève générale nationale, dans le secteur privé, la fonction publique et les collectivités locales: date non fixée.

Les syndicats en question sont l’UMT, l’UGTM, la CDT et la FDT-Azzouzi. C’est dire que le front syndical est large.

Ils ont eu près de trois semaines pour préparer le défilé national de ce dimanche 29 novembre à Casa. Des organisations non syndicales telles que des ONG et quelques éléments du 20-février étaient présents.

On a annoncé la volonté d’Al-Adl Wal Ihsane de participer, pour surfer comme à l’accoutumée sur les mécontentements populaires, mais si présence il y avait, elle fut discrète. Selon des sources syndicales, la présence d’AL-Adl n’était pas souhaitée par les organisateurs.

Le défilé était annoncé pour 9H00. A 10H30, la place de la Victoire à Derb Omar dans la capitale économique, était assez remplie. Ce qui représentait selon nos estimations et pour rester dans une fourchette très large, entre 10.000 et 15.000 personnes. Loin des 500.000 prévus par les organisateurs.

Vers 10H30, les marcheurs ont pris le Bd Lalla Yacout, en reprenant en chœur les slogans habituels, “cherté de la vie“, “gouvernement qui crée le chômage“ etc… Mais tout cela paraissait un peu tiède et à ce stade du défilé, les leaders syndicaux n’étaient même pas visibles en tête du cortège. Parmi les leaders politiques, seule Nabila Mounib était visible. Les troupes de l'UGTM ont brillé par leur discrétion.

Vers 11H30, l'arrivée des syndicalistes de l'enseignement et de ceux de l'agriculture a gonflé le cortège qui a atteint, selon les meilleurs estimations, entre 20.000 et 30.000 participants.

Avec une mobilisation aussi modeste, le programme de lutte syndicale avec les grèves générale et celle de la fonction publique paraissent compromis. On voit mal ce qui pourrait empêcher le gouvernement de faire passer sa réforme de la retraite. Un résultat qui semble donner raison aux ministres qui pensent que le mouvement syndical est très affaibli.