Mercredi au soir, les syndicats apparentés à l’Istiqlal et à l’USFP ont, à leur tour, pris la décision commune de ne pas participer aux habituelles marches et meetings du 1^er mai.

Contacté par Al Majalla 24, Kafi Cherrat, secrétaire général de l’UGTM justifie ce boycott pour pousser le gouvernement à accéder aux revendications syndicales sur les salaires et revenus des travailleurs.

Avant même que la question ne lui soit posée, il déclare que son syndicat et celui d’Abdelhamid  Fatihi, n’ont pas suivi le mouvement initié par le front UMT-CDT-FDT Azzouzi.

« Nous avons déjà un antécédent en la matière car nous avions gelé notre participation aux célébrations du 1^er mai 2010 à cause du refus du gouvernement d’Abbas El Fassi de ratifier la convention internationale sur les libertés syndicales ».

Kafi Cherrat poursuit que le mois prochain sera l’occasion pour son syndicat d’initier de nombreux actes de protestation dont il n’a pas voulu révéler la teneur.

Sur la reprise du dialogue social prévue en mai, il conclut que son syndicat est ouvert à la participation mais que si Benkirane veut imposer des mesures, l’UGTM n’hésitera pas à aller au clash.

La décision de l’UGTM et de la CDT-Fatihi de se solidariser avec le mouvement enclenché mardi 28 avril par l’UMT, la CDT et la FDT Azzouzi est une première au Maroc.

Si la stratégie syndicale de faire la grève du 1^er mai est inédite dans le royaume, cette nouvelle forme de protestation permet aux centrales syndicales de manifester leur colère contre la gestion gouvernementale du dialogue social.

Dans une déclaration à Al Majalla 24, Abdelaziz Rammah, dirigeant de la FDT Azzouzi stigmatise « la légèreté, l’indifférence et le mépris avec lesquels les demandes syndicales légitimes ont été accueillies.»

Rappelons que la reprise du dialogue social avait été une condition sine qua non des syndicats pour discuter du dossier de réforme des retraites initié par le gouvernement.

Les syndicats s’estimaient prêts à en discuter de manière constructive si le gouvernement consentait à accorder des hausses des salaires et/ou une baisse de l’impôt sur le revenu.

Médias 24 avait révélé de source autorisée que les demandes syndicales avait été estimées à un coût annuel supplémentaire de 4,7 MMDH pour le budget de l’Etat.

Au final, seul le syndicat proche du PJD, l'UNTM, défilera. Son défilé est prévu ce vendredi 1er mai au milieu de la matinée, Boulevard Bouchaib Doukkali, à Drissia. La présence de Abdelilah Benkirane est possible, mais elle n'est pas confirmée.