Le président kényan, premier chef d'Etat à comparaître devant la CPI
Le président kényan Uhuru Kenyatta est devenu mercredi le premier chef d'Etat à comparaître devant la Cour pénale internationale, qui l'a convoqué pour évoquer les difficultés de l'enquête dans son procès pour crimes contre l'humanité.
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Le 8 octobre 2014 à 9h58
Modifié le 8 octobre 2014 à 9h58Le président kényan Uhuru Kenyatta est devenu mercredi le premier chef d'Etat à comparaître devant la Cour pénale internationale, qui l'a convoqué pour évoquer les difficultés de l'enquête dans son procès pour crimes contre l'humanité.
Vêtu d'un costume gris foncé, une cravate bleue et une chemise claire, Uhuru Kenyatta a assisté au début de l'audience sous le regard de dizaines de partisans présents dans la galerie du public, séparée de la salle d'audience par une vitre insonorisante, ce mercredi matin à la Cour pénale internationale. Le président kényan Uhuru Kenyatta doit comparaître pour évoquer les difficultés de l'enquête dans son procès pour crimes contre l'humanité.
Celui qui est devenu le premier chef d'Etat en cours de mandat à comparaître devant la CPI est poursuivi pour son rôle présumé dans les violences qui ont déchiré le Kenya en 2007 et 2008, qui ont fait plus de 1.000 morts et 600.000 déplacés.
M. Kenyatta a été accueilli devant le bâtiment de la Cour par une cinquantaine de partisans qui criaient, chantaient et dansaient. Visiblement détendu, souriant et serrant de nombreuses mains, il a dû se frayer un chemin à travers ses partisans pour atteindre le bâtiment de la CPI. Il ne s'est pas adressé à la presse.
Arborant les couleurs nationales, certains de ses partisans portaient des panneaux, dont les textes disaient, par exemple : "Laissez notre président en paix, il est innocent". "Nous sommes venus aujourd'hui parce qu'il est innocent bien sûr, il n'a jamais participé à quelque tuerie que ce soit", a dit à l'AFP l'un d'entre eux, Paul Kobia, 46 ans. Le co-accusé de M. Kenyatta, le présentateur de radio Joshua Arap Sang, a même été porté en héros par la petite foule présente.
Le président kényan doit comparaître à La Haye, où siège la CPI, pour une audience technique. Les juges ont estimé que la procédure contre M. Kenyatta en est "à un stade crucial" et ont exigé sa présence.
Le procès du président kényan devait initialement s'ouvrir également en septembre 2013, mais a été reporté à de nombreuses reprises sur fond d'accusations quant à des intimidations de témoins.
La probabilité que ce procès ne s'ouvre un jour n'a en fait cessé de se réduire au fil des mois, surtout depuis que l'accusation a demandé son report sine die, faute de preuves suffisantes. C'est dans ce contexte que les juges ont convoqué l'audience de mercredi.
Le procureur accuse Nairobi de ne pas coopérer avec la CPI en refusant notamment de lui transmettre des relevés bancaires ou téléphoniques. Ces derniers pourraient prouver, selon elle, que M. Kenyatta a orchestré une partie des violences de 2007-2008.
(Avec AFP)
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