Membre de la coalition majoritaire  mené par le PJD avec le MP et le PPS depuis novembre dernier, le parti de Salaheddine Mezouar avait obtenu au terme de ses négociations avec Abdelilah Benkirane la possibilité de prendre la présidence de la première chambre, son président istiqlalien Karim Ghellab devant la quitter en avril 2014, son parti faisant désormais partie de l’opposition.

Rachid Talbi Alami rappelle à Médias 24 comment tout d’abord cette présidence est tombée dans l’escarcelle du RNI : «Lors de ses négociations avec Benkirane, raconte Talbi Alami, Mezouar négociait huit ministères dont celui des finances dans sa totalité, c’est-à-dire avec le ministère délégué au budget occupé par le PJD Azami Idrissi». «Lorsque Benkirane a communiqué à Mezouar que le PJD souhaitait garder Azami Idrissi au budget, Mezzouar ne fut pas opposé à la demande et Benkirane a proposé de compenser la bonne volonté du RNI en lui proposant la présidence de la Chambre des représentants». «C’est ainsi, continue Rachid Talbi Alami, que le RNI s’est retrouvé avec huit portefeuilles ministériels et la promesse de la présidence de la Chambre des représentants pour avril 2014».

Talbi Alami explique ensuite que les instances du parti ont décidé de le désigner pour ce poste sans qu’aucun candidat concurrent véritable ne se manifeste. « S’agissant de M. Mansouri qui réclame la démocratie interne dans ses déclarations à Médias 24 et à Akhbar al Yaoum, ajoute Talbi Alami, il devrait commencer par assister aux réunions du groupe parlementaire et à celles des instances du parti. Depuis les élections de 2011, on ne le voit plus aux réunions du parti », assène-t-il.

Interrogé pour savoir s’il entretenait des «relations proches» avec M. Mansouri, s’il lui arrivait de déjeuner, de dîner ou de passer éventuellement une soirée avec lui, Rachid Talbi Alami répond avec un petit rire comme si la question était saugrenue : « Non » dit-il.

De fait, Mustapha Mansouri, depuis quelques années, aura perdu la présidence de la première chambre au profit de Abdelouahed Radi d’abord avant d’échouer contre Salaheddine Mezzouar pour la présidence du RNI.

C’est le vendredi 11 avril prochain que Rachid Talbi Alami devrait être élu avec les voix du PJD, du MP, du PPS et du RNI au perchoir, 3^ème fonction de l’Etat dans l’ordre protocolaire. Les menaces de Mustapha Mansouri devraient se révéler vaines même s’il compte naturellement quelques fidèles.

Mais avec le RNI dans la majorité, aux Affaires étrangères, aux Finances et la présidence de la Chambre des représentants servie sur un plateau, quel député RNI osera voter contre le candidat du parti et de la majorité et prêter le flanc à une expulsion du Rassemblement ? Réponse le 11 avril à Rabat.