Ukraine: le FMI reprend son aide en approuvant un versement d'un milliard de dollars

(AFP)

Le 15 septembre 2016

Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé mercredi qu'il avait approuvé le versement d'un milliard de dollars à l'Ukraine, reprenant ainsi son aide à ce pays après l'avoir suspendue plus d'un an.

Dans un communiqué, le FMI a indiqué qu'il avait procédé au second examen du plan de soutien accordé à l'Ukraine en mars 2015 et portant au total sur 17,5 milliards de dollars et qu'il avait décidé d'en verser une nouvelle tranche, portant le total des déboursements à plus de 7,6 milliards de dollars. Le dernier en date remontait à juillet 2015.

Le FMI a précisé qu'il avait accordé des dérogations à Kiev pour le non respect d'engagements en matière de réserves internationales nettes, d'accumulation d'arriérés de paiement sur sa dette extérieure et de l'introduction de mesures réduisant la convertibilité de sa monnaie. Le versement est toutefois de l'ordre de 600 millions de dollars inférieur à ce qui était attendu mais le FMI n'a pas donné de précisions sur cette différence.

Il a rappelé que son programme de soutien vise à remettre l'économie ukrainienne sur la voie de la croissance, rétablir la viabilité de sa dette, renforcer les finances publiques et soutenir les réformes structurelles et dans la gouvernance du pays, "tout en protégeant les plus faibles".

"La décision du FMI suggère que le monde reconnait qu'il y a des réformes en Ukraine et que des changements qualitatifs se produisent et que le pays va dans la bonne direction", s'est félicité le président ukrainien Petro Porochenko après la décision du FMI.

En février dernier, la directrice générale du FMI Christine Lagarde avait prévenu qu'il serait "difficile" de continuer à renflouer l'Ukraine sans "efforts significatifs" de Kiev pour combattre la corruption et réformer la gouvernance.

Elle a souligné mercredi dans un communiqué que l'"Ukraine montre des signes bienvenus de reprise nonobstant un environnement extérieur difficile et une crise économique sévère".

"Même si le coût économique et social de la crise est important, la croissance devrait être plus forte dans la période à venir. Ce progrès doit beaucoup à l'application du programme des autorités", a-t-elle souligné, citant de bonnes politiques macro-économiques, la réforme des prix de l'énergie et les mesures pour réhabiliter le secteur bancaire.

"De plus amples progrès dans les réformes fiscales sont essentiels pour assurer la soutenabilité à moyen terme", a toutefois affirmé Mme Lagarde, enjoignant les autorités à ne pas prendre de mesures qui creuseraient le déficit budgétaire et à se concentrer sur la collecte des impôts et des taxes douanières, la réforme des retraites et la lutte contre l'inflation.

- Opposition russe -

Elle a rappelé que "beaucoup reste à faire" pour combattre la corruption et améliorer la gouvernance" ainsi que dans le domaine de la restructuration des entreprises publiques.

L'Ukraine, dont l'Est industriel a été ravagé par la guerre avec des rebelles séparatistes prorusses, est en proie à une profonde récession qui s'est traduite par l'effondrement de son produit intérieur brut de 9,9% en 2015 après une chute d'au moins 6,6% l'année précédente.

Mais la reprise semble s'amorcer et l'économie a enregistré au 2e trimestre une croissance du PIB de 1,3% sur un an. Pour 2016, la banque centrale d'Ukraine table sur une hausse de 1,1% du PIB.

Les autorités russes avaient fait savoir lundi qu'elles voteraient contre la reprise de l'aide du FMI car "elle ne respecte pas les règles en vigueur", selon le ministre russe des Finances Anton Silouanov. Les décisions du conseil exécutif du FMI sont toutefois prises à la majorité et l'opposition de la Russie n'a pas permis de bloquer cette reprise de l'aide.

Moscou conteste la poursuite de l'aide internationale à Kiev car les autorités ukrainiennes refusent de lui rembourser un prêt de trois milliards de dollars consenti juste avant la fuite et la destitution de l'ex-président prorusse ukrainien Viktor Ianoukovitch.

En décembre dernier, le FMI avait changé ses règles qui l'empêchaient jusqu'alors de fournir toute assistance financière à un pays faisant défaut vis-à-vis d'un autre. Il peut désormais le faire à condition que le pays endetté ait tenté de "bonne foi" de négocier avec son créancier.

Mais Moscou affirme que ce n'est pas le cas car Kiev n'a pas demandé officiellement à négocier sur la dette russe en particulier et veut appliquer à la dette russe la même restructuration que celle décidée pour la dette vis-à-vis des institutions privées.

Le bras de fer entre la Russie et l'Ukraine concernant cette dette de trois milliards de dollars doit être examiné par la Haute Cour de Londres entre le 17 et le 20 janvier.

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Le 15 septembre 2016

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