Récit. Festival Gnaoua d'Essaouira, un quart de siècle d'histoire !

Le Festival Gnaoua d'Essaouira a regagné du 27 au 29 son foyer habituel, la cité des alizés où s'est déroulée la 25e édition de cette grand-messe musicale. Durant trois jours, des sons enfiévrés ont mis en transe les festivaliers venus des quatre coins du monde.

Récit. Festival Gnaoua d'Essaouira, un quart de siècle d'histoire !

Le 3 juillet 2024 à 16h05

Modifié 3 juillet 2024 à 17h09

Le Festival Gnaoua d'Essaouira a regagné du 27 au 29 son foyer habituel, la cité des alizés où s'est déroulée la 25e édition de cette grand-messe musicale. Durant trois jours, des sons enfiévrés ont mis en transe les festivaliers venus des quatre coins du monde.

Difficile de relater trois jours d'une atmosphère mystique à Essaouira qui vient d'accueillir, comme chaque année, le Festival Gnaoua. Nous allons tout de même tenter d'évoquer la richesse de ce rendez-vous incontournable, avec une particularité cette année : la grand-messe musicale célébrait sa 25e édition.

Le public toujours fidèle au rendez-vous

À Essaouira, l'expression "le Festival Gnaoua vient avec son vent" alimente les veillées familiales, nous racontent des Souiri sur place. Qu'il s'agisse d'un mythe ou d'une simple coïncidence, les habitants de la cité des alizés sont convaincus que le vent s'invite particulièrement durant le festival.

Si les visiteurs accordent peu ou pas d'intérêt au vent qui souffle sur la ville, c'est parce que le jeu en vaut la chandelle. Se perdre dans les dédales d'Essaouira pour (re)vivre l'expérience de cette manifestation artistique sans pareille.

Cette année, ils étaient 400.000 festivaliers à affluer au Festival Gnaoua, selon Neyla Tazi, soit 100.000 festivaliers de plus qu'en 2023. Les foules humaines qui se déplacent d'une scène à l'autre ne font que confirmer le chiffre avancé par la cofondatrice du Festival Gnaoua.

Hommes d'affaires ou politiques, influenceurs, jeunes et moins jeunes ont pris part à cette 25e édition inaugurée le jeudi 27 juin à Bab Doukkala.

Les mâalems gnaoua avaient repris place ce jour dans les rues d'Essaouira, en tête de la parade d'ouverture. Un spectacle haut en couleur pour donner le ton des festivités à venir.

Mehdi Bensaid, André Azoulay, Rita Zniber, Miriem Bensaleh-Chaqroun, José Luis Rodríguez Zapatero, entre autres, étaient au premier rang lors de la cérémonie d'ouverture.

Sur place, nous avons également croisé le secrétaire général du PPS, Mohamed Nabil Benabdallah. Grand habitué du festival, le politicien s'est réjoui, au micro de Médias24, de la réussite de cette manifestation artistique de grande envergure. "C'est toujours un plaisir d'être à Essaouira. C'est d'abord une ville qui présente une singularité de par le creuset qu'elle représente, de par le fort enracinement dans la tradition mais, en même temps, l'ouverture sur le monde. Le Festival Gnaoua est venu ouvrir des perspectives nouvelles. Vous le voyez, aujourd'hui, dans les rues d'Essaouira, à travers les différents spectacles. Vous voyez que toutes les composantes et les couches sociales du peuple marocain sont là, des plus défavorisés aux plus aisées, dans le cadre d'une marche et d'une fréquentation commune".

La musique, ce langage universel

Si le Festival Gnaoua remporte un franc succès auprès de différentes couches sociales, c'est parce qu'il permet à tous de communiquer dans une langue universelle, celle de la musique.

Un constat que nous confirme le chef d'orchestre du festival, Karim Ziad : "Pour une fusion musicale réussie, les artistes doivent parler ce même langage qu'est la musique. Si cela continue ainsi, je crois que le Festival Gnaoua va inventer d'ici dix ans un style musical qui sera reconnu mondialement".

Le concert d’ouverture, véritable hymne au métissage, en est la parfaite illustration. Commémorant la fraternité transatlantique en rythmes, celui-ci a en effet célébré dans la médina, sur la scène Moulay Hassan –  la plus grande –, les influences africaines, hispaniques et outre-Atlantique. Nuit mémorable où des sons endiablés venus de différents coins du monde ont ainsi déferlé sur la cité des alizés.

Des rythmes engageants et engagés

À Essaouira, les festivaliers ont également chanté la Palestine. Plusieurs d'entre eux, vêtus d'un keffieh, ce carré de tissu symbole de la cause palestinienne, ont ainsi brandi le drapeau de la Palestine, clamant ensemble de vive voix : "Free, Free, Palestine". Une scène répétée à maintes reprises, notamment lors du concert du rappeur palestinien Saint Levant, dont la performance a mêlé rythmes engageants et engagés, ou encore lors des complaintes du chaâbi-algérois version rumba et flamenco du groupe Labess.

Les moments forts de la 25e édition du Festival Gnaoua n'avaient pas trait qu'à la musique.

À l’occasion de son premier quart de siècle, le festival a ainsi initié deux nouveaux projets aux grandes ambitions, notamment le lancement d’un programme de formation en partenariat avec l’une des plus prestigieuses institutions musicales au monde, Berklee College of Music (Boston, Massachusetts), et la création d’une chaire dédiée à la culture gnaoua en partenariat avec le Center for African Studies de l’Université Mohammed VI Polytechnique de Benguérir.

Les 28 et les 29 juin s'est aussi tenue, en marge du festival, la 11e édition du Forum des droits humains sur le thème "Maroc, Espagne, Portugal : une histoire qui a de l'avenir".

"Nous avons choisi cette thématique parce que nous avons voulu sortir le débat autour de l'enjeu du Mondial de sa dimension organisationnelle, du défi logistique, du défi des infrastructures. Nous avons voulu aussi mettre en débat le fait que ces trois pays ont une très belle histoire commune, une histoire qui a pu être difficile par périodes, par moments ; mais aussi une histoire importante qui a permis à ces trois pays de se construire et qui sont des pays amis, des pays solidaires sur le plan politique, sur le plan économique, mais aussi sur le plan culturel", nous expliquait Neyla Tazi.

Loin de l'énergie débordante des grandes scènes, de la programmation spéciale prévue pour chaque édition ou encore des événements organisés chaque année parallèlement au festival, il est important de souligner, qu'à Essaouira, l'esprit gnaoua se vit toute l'année. Les mâalems se livrent quotidiennement à la tradition, envoûtant passants et résidents.

Le Festival Gnaoua n'est donc pas autre chose qu'une escapade thérapeutique qui confirme et nous rappelle la mysticité d'une ville où esprit et corps se réconcilient. À Essaouira, les âmes perdues retrouvent leur voie.

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