Conseil de la concurrence : le marché RC automobile est trop concentré avec des tarifs identiques

| Le 28/8/2023 à 16:34
Dans son avis publié le 24 août dernier, le Conseil de la concurrence a souligné que le secteur de l’assurance automobile affichait un niveau élevé de concentration avec cinq acteurs majeurs qui captaient 75% des parts de marché. Il a également mis en avant un manque de concurrence au niveau des prix sur ce secteur, avec des critères de calcul de la prime obsolètes.

Le 24 août dernier, le Conseil de la concurrence a dressé son avis sur le secteur des assurances provenant d’une saisine d’office, initiée par le régulateur en 2022. Le document établit un diagnostic détaillé du fonctionnement concurrentiel et des défaillances du secteur.

Une occasion, à travers ce document, de revenir sur l’assurance responsabilité civile automobile, qui constitue le gros du marché national de l’assurance et draine 49% du marché de l’assurance Non-Vie en 2021.

Cinq groupes d’assurance et réassurance captent 75% du marché de la RC automobile

L’avis du Conseil de la concurrence souligne que ce marché présente un degré de concentration élevé avec un indice IHH (mesurant le niveau de concentration économique, ndlr) de 1.298, qui demeure globalement stable sur la période 2017-2021.

En effet, l’avis du Conseil fait ressortir que cinq acteurs concentrent 75% de parts de marché. "L’augmentation du degré de concentration pourrait avoir un impact sur la structure du marché traduit par l’augmentation du degré d’hétérogénéité entre les opérateurs actifs, et par conséquent l’augmentation du différentiel (de parts de marché) entre les opérateurs", précise le Conseil de la concurrence.

En effet, Sanlam Maroc, Axa Assurance, Atlanta, RMA et Wafa Assurance comptent pour les trois quarts des parts de marché.

Des prix peu concurrentiels

Le maillage territorial des entreprises d’assurance et de réassurance joue un rôle dans la compétitivité prix, notamment dans le marché de l’assurance automobile.

Dans son avis, le Conseil met en avant le fait que "la proximité de ces agences avec les clients demeure un paramètre déterminant de concurrence, et le pouvoir de marché d’une EAR (entreprise d’assurance et de réassurance) est fortement corrélé avec la puissance de son réseau. La faible évolution des réseaux directs (en moyenne 6% sur les dix dernières années) et la forte position de certaines entreprises d’assurances avec un réseau étendu et parfois difficile à concurrencer, pourrait impacter le fonctionnement concurrentiel du marché de l’assurance notamment en matière de la RC automobile".

De fait, les acteurs du secteur disposant d’un fort maillage territorial et de fortes parts de marché pourraient à l’avenir adopter des stratégies de prix pouvant constituer un risque concurrentiel.

Le Conseil de la concurrence pointe d’ailleurs l’aspect non concurrentiel du marché de la RC automobile. Un niveau identique des tarifs a été observé lors des auditions tenues dans le cadre de la saisine d’office, et ce, "malgré l’évolution du parc automobile national qui a plus que doublé entre 2002 et 2018, passant de 1,81 million de véhicules à plus de 4,3 millions, toutes catégories confondues".

L’avis note également que les critères de calcul de la prime relative à l’assurance automobile n’ont pas évolué. L’âge, la région d’habitation, le type de logement avec ou sans parking, ne font pas partis des aspects listés pour établir un profil de risque du consommateur.

"Il est à noter également que ce segment est entaché par le phénomène des arriérés des intermédiaires ainsi que le phénomène de la fraude à l’assurance. Ces deux phénomènes impactent le niveau de risque pris par les assureurs et le consommateur se trouve contraint à payer pour un risque que son profil ne présente pas vraiment", conclut le Conseil de la concurrence.

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.
lire aussi
  • | Le 9/5/2024 à 15:35

    OPCVM : les investisseurs prennent plus de risques et passent du monétaire à l’OMLT

    A fin mars, les encours OPCVM monétaires et obligataires court terme reculaient de 5,5% et 12,2% respectivement. Les investisseurs opèrent des rachats pour miser sur l’OMLT, plus risqué. Les exigences des investisseurs baissent du fait d’un déséquilibre offre/demande. Le Trésor est très confortable dans le renouvellement de sa dette.
  • | Le 7/5/2024 à 16:12

    Souss-Massa : pour plus d’export et d’investissement, les industriels sont impatients d’avoir le port sec

    Lors de sa tournée des régions dans le Souss-Massa, Médias24 est allé à la rencontre de plusieurs investisseurs et représentants des entreprises privées pour établir l’état de la situation économique, les enjeux et les ambitions de la région. Le port sec est attendu de pied ferme par les investisseurs privés qui voient en lui une opportunité unique pour la région et son dynamisme.
  • | Le 6/5/2024 à 15:48

    Auto Hall : légère croissance du marché attendue cette année, bonne perspective sur les VUL

    En 2023, le groupe détenait 39,2% de part de marché sur le segment des véhicules utilitaires légers (VUL). Les ventes en volume de ce segment sont en forte hausse à fin avril. Le groupe devrait tirer profit de cette croissance. Le léger recul des taux débiteurs à la consommation au T4-23 et le portefeuille diversifié du groupe devraient lui assurer une bonne résilience. Auto Hall peut aussi compter sur le marché de l’occasion en croissance.
  • | Le 6/5/2024 à 15:04

    Mutandis : chiffre d’affaires stable à fin mars

    Le segment produit de la mer a connu une contre-performance du fait d’une forte baisse des volumes dans un contexte de manque de stock. Les revenus du segment boissons ont en revanche fortement progressé du fait de la bonne performance de l’eau minérale et des jus de fruits. La dette bancaire recule légèrement de 2,45% par rapport à fin décembre 2023.
  • | Le 3/5/2024 à 16:28

    BTP : une bonne tenue du secteur attendue cette année

    Anticipée comme bonne par les professionnels du BTP, l’année 2024 devrait confirmer un bon trend dans les mois à venir. Au premier trimestre déjà, l’encours des crédits bancaires au secteur du BTP bondissait de 16% à 96,6 MMDH. Les ventes de ciment à fin avril, elles, progressaient de 3,5% par rapport à l’année précédente.
  • | Le 3/5/2024 à 9:08

    Forte reprise de la consommation de ciment en avril

    Le mois d’avril a connu un sursaut de consommation de ciment. Depuis le début de l’année, les ventes de ciment ont progressé de 3,5% à 4,1 MT.