Conseil de la concurrence : le marché RC automobile est trop concentré avec des tarifs identiques
Le 24 août dernier, le Conseil de la concurrence a dressé son avis sur le secteur des assurances provenant d’une saisine d’office, initiée par le régulateur en 2022. Le document établit un diagnostic détaillé du fonctionnement concurrentiel et des défaillances du secteur.
Une occasion, à travers ce document, de revenir sur l’assurance responsabilité civile automobile, qui constitue le gros du marché national de l’assurance et draine 49% du marché de l’assurance Non-Vie en 2021.
Cinq groupes d’assurance et réassurance captent 75% du marché de la RC automobile
L’avis du Conseil de la concurrence souligne que ce marché présente un degré de concentration élevé avec un indice IHH (mesurant le niveau de concentration économique, ndlr) de 1.298, qui demeure globalement stable sur la période 2017-2021.
En effet, l’avis du Conseil fait ressortir que cinq acteurs concentrent 75% de parts de marché. "L’augmentation du degré de concentration pourrait avoir un impact sur la structure du marché traduit par l’augmentation du degré d’hétérogénéité entre les opérateurs actifs, et par conséquent l’augmentation du différentiel (de parts de marché) entre les opérateurs", précise le Conseil de la concurrence.
En effet, Sanlam Maroc, Axa Assurance, Atlanta, RMA et Wafa Assurance comptent pour les trois quarts des parts de marché.
Des prix peu concurrentiels
Le maillage territorial des entreprises d’assurance et de réassurance joue un rôle dans la compétitivité prix, notamment dans le marché de l’assurance automobile.
Dans son avis, le Conseil met en avant le fait que "la proximité de ces agences avec les clients demeure un paramètre déterminant de concurrence, et le pouvoir de marché d’une EAR (entreprise d’assurance et de réassurance) est fortement corrélé avec la puissance de son réseau. La faible évolution des réseaux directs (en moyenne 6% sur les dix dernières années) et la forte position de certaines entreprises d’assurances avec un réseau étendu et parfois difficile à concurrencer, pourrait impacter le fonctionnement concurrentiel du marché de l’assurance notamment en matière de la RC automobile".
De fait, les acteurs du secteur disposant d’un fort maillage territorial et de fortes parts de marché pourraient à l’avenir adopter des stratégies de prix pouvant constituer un risque concurrentiel.
Le Conseil de la concurrence pointe d’ailleurs l’aspect non concurrentiel du marché de la RC automobile. Un niveau identique des tarifs a été observé lors des auditions tenues dans le cadre de la saisine d’office, et ce, "malgré l’évolution du parc automobile national qui a plus que doublé entre 2002 et 2018, passant de 1,81 million de véhicules à plus de 4,3 millions, toutes catégories confondues".
L’avis note également que les critères de calcul de la prime relative à l’assurance automobile n’ont pas évolué. L’âge, la région d’habitation, le type de logement avec ou sans parking, ne font pas partis des aspects listés pour établir un profil de risque du consommateur.
"Il est à noter également que ce segment est entaché par le phénomène des arriérés des intermédiaires ainsi que le phénomène de la fraude à l’assurance. Ces deux phénomènes impactent le niveau de risque pris par les assureurs et le consommateur se trouve contraint à payer pour un risque que son profil ne présente pas vraiment", conclut le Conseil de la concurrence.
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