Frontières : en 1963, une note de la CIA indiquait déjà que la France avait favorisé l'Algérie
Une note d'information en date du 29 octobre 1963, publiée sur le site de la Central Intelligence Agency (CIA), évoque le background historique des escarmouches frontalières entre le Maroc et l'Algérie.
"La partie sud de la frontière maroco-algérienne s'étendant de Figuig au Sahara (alors, ndlr) espagnol n'a jamais été délimitée. Pendant la colonisation française, les redéfinitions successives de la ligne administrative séparant la juridiction française marocaine de la juridiction française algérienne ont été portées à favoriser l'Algérie, laquelle faisait juridiquement partie de la France, contrairement au Maroc qui était sous protectorat", souligne la note.
Et d'ajouter : "En 1958, alors que les rebelles algériens opéraient dans cette zone saharienne, les Français et les Marocains se sont mis d'accord de manière informelle sur des zones opérationnelles respectives afin d'éviter tout conflit entre leurs forces. En vertu de cet accord, la zone d'occupation française 'de facto' a été étendue quelque peu au nord et à l'ouest des lignes antérieures."
Bien que la nouvelle ligne n'ait pas été dotée d'un statut juridique, celle-ci a toutefois été adoptée par les Algériens, poursuit la même source.
"Les Marocains insistent sur le fait que la véritable frontière est une ligne antérieure, qui place les postes de Hassi Beida et de Tinjoub au Maroc. Ces postes sont importants, car ils se trouvent sur une piste caravanière principale reliant Colomb-Bechar et Tindouf", lit-on encore dans la note d'information publiée par la CIA.
"Après l'indépendance de l'Algérie en milieu d'année 1962, des difficultés frontalières sont apparues tout au long de la zone Sud du Maroc. Plusieurs anciens postes français ont changé de mains. Cependant, peu de ces établissements ont été occupés de façon constante ; beaucoup d'entre eux n'ont été habités qu'occasionnellement", conclut-on.
