Paiement Mobile : quel modèle économique pour le développement de la microfinance?

Mouna Ettazy | Le 6/11/2019 à 8:12

Intervenant lors de la conférence « Digital Act » organisée par Inwi et traitant le sujet du Mobile Money en tant que levier de la microfinance, Abdou Diop, directeur Associé chez Mazars, a soulevé 4 principaux axes pour l’implémentation de ce nouveau modèle économique. 

«Quel modèle économique pour le développement du Mobile Money comme levier de croissance de microfinance » : telle est la thématique qui a été discutée dans le cadre du deuxième opus, tenu ce mardi 5 novembre, du cycle de conférences «Digital Act by Inwi» organisé par Inwi, en partenariat avec le think tank, Digital Act, et l'Agence de développement du digital.

Prenant part à cette conférence, Abdou Diop, directeur Associé chez Mazars, a souligné que « le Mobile Money a participé à hauteur de 30% en moyenne dans plusieurs pays en Afrique à l'inclusion financière de la population principalement dans les zones rurales », démontrant ainsi que le Mobile Money ou le paiement mobile peut être un levier de l’inclusion financière.

D’après lui, pour garantir une évolution très forte de ce nouveau modèle économique focalisé sur la microfinance, il faut se baser sur les axes suivants :

> La régularisation du marché

Avec ce modèle, « On fait entrer à la fois trois régulateurs forts, à savoir les régulateurs de téléphone, les régulateurs bancaires et les régulateurs des assurances. Cela impose donc un nouveau modèle de coopération qu’il va falloir gérer », pense Abdou Diop en ajoutant que « le mobile money a très bien marché dans les pays où il y a une très forte collaboration entre les régulateurs ».

> La transparence des coûts

La transparence des coûts est essentielle dans une économie basée sur le Mobile Money, comme l’a souligné Abdou Diop. « Que ce soit des coûts des commissions sur les opérations ou encore les coûts de transaction des microcrédits », a-t-il précisé en ajoutant que « cela va constituer un changement de paradigme pour ces acteurs ».

> Une nouvelle collaboration entre les différents acteurs 

Pour que ce nouveau modèle économique réussisse, il faut que les acteurs du marché adoptent un nouvel esprit. 

« On est plus dans le modèle de l’exclusivité des transactions. Il faut qu’on s’oriente de plus en plus vers l’interopérabilité entre acteurs », a-t-il affirmé.

> Un nouveau modèle de distribution 

« Le modèle de distribution, à la fois du microcrédit ou de la microassurance, est basé sur une proximité géographique très forte, avec des agents sur le terrain qui interviennent au quotidien.

Or, avec un nouveau modèle de distribution basé sur le mobile, cette proximité va fortement se réduire puisqu’on pourra opérer des transactions à partir du mobile », a-t-il déclaré.

Ainsi, ce nouveau modèle économique doit « s’accompagner de tout un plan de développement ».

Il faut songer également à l’« équipement des ménages ». 

Et d’expliquer : « autant aujourd’hui, sur un certain nombre de transaction, notamment les transferts et autres, on joue sur la 2G autant sur la partie microassurance et microfinance on est obligé de passer à un niveau supérieur. Cela suppose un équipement plus important des ménages ».

Le paiement mobile n’a toujours pas décollé au Maroc. L’une des causes de ce retard est la mise en place de l’interopérabilité qui n’est toujours pas réalisée. En attendant, il s’avère qu’il faut procéder à plus de sensibilisation afin de préparer davantage les consommateurs, et, aussi, comme ça a été souligné, à les équiper.

>>> Lire aussi : Paiement mobile : pourquoi l'activité peine à décoller, selon les opérateurs
 

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.
lire aussi
  • | Le 16/5/2024 à 15:53

    Oncorad : “D’ici début 2026, nous souhaitons tripler la valeur du groupe” (Redouane Semlali)

    Il y a un an, le groupe Oncorad annonçait une levée de fonds de 458 MDH auprès de CDG Invest Growth et STOA. Depuis, quels sont les changements structurels et les développements qui ont été menés ? Création de holdings, acquisition de foncier... Redouane Semlali, PDG et cofondateur du groupe, nous en dit plus.
  • | Le 15/5/2024 à 16:57

    BKGR anticipe une hausse de 13,4% de la capacité bénéficiaire de la cote cette année à 33,2 MMDH

    L’industrie devrait voir sa capacité bénéficiaire progresser de 15,6% à 17,7 MMDH. Les financières devraient enregistrer une croissance de 10,7% à 13,8 MMDH. La capacité bénéficiaire des assurances devrait s’apprécier en 2024 de 14% à 1,7 MMDH. La masse des dividendes en 2024 est également attendue en hausse de 6,3% à 21 MMDH.
  • | Le 15/5/2024 à 16:53

    Auto Hall : hausse de 9,3% du chiffre d’affaires consolidé à fin mars

    Le groupe a affiché à fin mars une hausse de 4,4% de son volume de vente à 4.465 unités, alors que le marché affichait une baisse de 3,1%.
  • | Le 15/5/2024 à 13:51

    Retraites : la CDG dresse le bilan de la CNRA et du RCAC au titre de l'année 2023

    En 2023, la CNRA et le RCAC ont réalisé un résultat net respectif de 135 MDH et 1,1 MMDH.
  • | Le 15/5/2024 à 9:50

    Alliances intègre l’indice MSCI Frontier Market

    Le groupe aura davantage de visibilité aux yeux des acteurs internationaux après cette entrée dans l’indice.
  • | Le 14/5/2024 à 11:15

    TAQA Morocco : hausse de 16,8% du RNPG à fin mars

    Le groupe a affiché à fin mars un taux de disponibilité en baisse à 93,5% contre 97,9% l’année précédente suite à une révision de 11 jours au niveau de l’unité 3. Les revenus reculent de 27,6% sur la période, suite à la baisse des prix du charbon. Le périmètre de consolidation de TAQA Morocco au 31 mars 2024 a connu l’intégration de la filiale TMGE (TAQA Morocco Green Energy).