Aéronautique au Maroc : encore des défis à relever, selon la Banque mondiale

S.E.H. | Le 9/8/2019 à 14:19

En dépit de multiples facteurs positifs, la Banque mondiale estime que le secteur aéronautique marocain continue d’être confronté à plusieurs défis, qui l'empêchent de créer davantage de liens entre les équipementiers, les grands fournisseurs et les petites entreprises nationales.

Au cours des 15 dernières années, l’industrie aéronautique marocaine s’est considérablement développée pour se positionner sur un marché très concurrentiel, et constitue aujourd’hui l’un des secteurs émergents du pays pour la croissance et la création d’emplois. C'est ce qui ressort du dernier rapport de la Banque mondiale sur le Maroc, dont une partie est dédiée à l'étude du secteur aéronautique marocain.

L'institution de Bretton Woods avance que le développement de deux nouveaux écosystèmes aéronautiques, celui des moteurs et celui des composites, devrait permettre d’augmenter sensiblement la valeur ajoutée et d’améliorer le taux d’intégration locale de 29%.

"On s’attend à ce que d’ici 2020, ces écosystèmes industriels représentent 23.000 emplois, portent le chiffre d’affaires à l’exportation à 1,6 milliard de dollars et le taux d’intégration locale à 35%, et attirent plus de 100 nouveaux fournisseurs", explique-t-elle.

Mais en dépit de ces facteurs positifs, la Banque mondiale estime que le Maroc continue d’être confronté à des défis qui l'empêchent de créer davantage de liens entre les équipementiers, les grands fournisseurs et les petites entreprises nationales: "Certains problèmes affectent à la fois les investisseurs étrangers et nationaux, tandis que d’autres sont spécifiques à un segment donné", indique le rapport.

Celui-ci évoque, entre autres, le problème du foncier et la demande croissante de terrains autour de Casablanca: "Cette région est très attrayante en raison de sa proximité avec d’autres entreprises aéronautiques, ainsi qu’avec le port et l’aéroport", peut-on lire sur le document. "En conséquence, les prix ont fortement augmenté, affectant principalement les petites entreprises".

Il ajoute: " Pour compliquer les choses, la durée des baux de la Technopole de l’ONDA à Casablanca n’est que de dix ans, ce qui crée une grande incertitude pour l'industrie et l’empêche d’être considérée comme une bonne option d’emplacement, malgré des coûts intéressants".

La Banque mondiale avance que des solutions à ce problème doivent être étudiées, y compris la possibilité de trouver d’autres emplacements, comme la zone franche de Tanger, qui offre des prix compétitifs mais également la proximité de l’aéroport et du port Tanger Med: "Un programme d’incitation pourrait être envisagé pour inciter les entreprises à s’installer à Tanger", note-elle.

L'institution évoque également la problématique des coûts de transfert, qui sont élevés pour les investisseurs étrangers et pourraient être prohibitifs pour certaines entreprises. Ces coûts comprennent entre autres le coût du transfert des machines et des ensembles de travail dans un autre pays, ainsi que le coût de l’installation des machines et de la formation des nouveaux employés à leur utilisation ou les frais d'expatriation.

"En raison de la complexité de l’industrie aéronautique, ces coûts sont particulièrement élevés. Les programmes de subventions marocains ne les couvrent pas", explique le rapport, qui recommande par conséquent d'envisager l'extension des programmes incitatifs pour couvrir ces coûts de transfert.

L'accès au financement pose également problème: "Pour bénéficier de subventions, les entreprises et entrepreneurs locaux sont tenus de travailler avec les banques marocaines. Toutefois, celles-ci ne fournissent pas de soutien à l’investissement ou à la trésorerie, imposent des taux d’intérêt élevés et exigent des garanties importantes. Cela crée un obstacle majeur à l’entrée de nouvelles entreprises dans le secteur aéronautique", conclut la Banque mondiale.

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