Cession de Maroc Telecom : Voici comment l’opération a été préparée

Mouna Ettazy | Le 19/6/2019 à 14:39

Choix des conseillers, méthode d’évaluation, décote…Les coordinateurs de l’opération de cession de 8% du capital de Maroc Telecom détenus par l’Etat ont apporté des précisions lors d’une conférence de presse organisée ce mercredi matin.

Dans le cadre de l'Offre publique de vente des actions de Maroc Telecom, les conseillers et coordinateurs globaux ont tenu une conférence de presse ce mercredi 19 juin, à la Bourse de Casablanca, afin d’apporter des éclaircissements par rapport à cette opération et à ses conditions de réalisation.

Dans son allocution d'ouverture, Abderrahmanne Semmar, Directeur des Entreprises Publiques et de la Privatisation (DEPP), a rappelé que « cette opération s’inscrit dans le cadre de la relance du programme de privatisation tel qu’il a été affiché par le gouvernement dans le cadre de la loi de finance 2019. Elle s’inscrit également dans la poursuite de la privatisation de l’opérateur téléphonique qui a débuté en 2001 et de l’IPO qui a eu lieu en 2004 ».

Abderrahmanne Semmar a jugé important d’expliquer le choix des évaluateurs qui prennent part à cette opération qui sont Attijari Finances Corps. et Upline Corporate Finance

« C’est dans le cadre des dispositions de la loi 38-89 que la mission de placement afférente à cette opération a été confiée aux banques d’affaires Attijari Finance Corp et Unpline Corporate Finance suite à de larges consultations que nous avons menées à cet effet, même si la loi accorde au ministre des Finances en charge de la privatisation des prorogatifs dérogatoires ». 

Et de souligner : « Ceci témoigne de notre objectif de garantir une transparence optimale et un professionnalisme exemplaire pour les opérations de privatisations ».

‘’ La meilleure valorisation qu’on puisse avoir c’est celle qu’offre le marché’’

Parmi les précisions qui ont été apportées à l’issue de cette conférence, le choix de la méthode d’évaluation des actions Maroc Telecom a occupé une grande partie de la présentation.

Idriss Berrada, Directeur Général chez Attijari Finances Corp, a commencé par indiquer que « sur les trois dernières années, le cours de la valeur en bourse affiche un niveau minium de 119 DH et un niveau maximum de 158 DH. Hormis ces deux pics, on voi une certaine stabilité du titre sur l’ensemble de la période, ce qui prouve sa résilience et sa solidité face au reste du marché ainsi que l’intérêt que les investisseurs institutionnels ont pour cette valeur ».

Il a rappelé qu’une seule méthode de valorisation a été retenue pour fixer le prix de cession, à savoir la moyenne des cours boursiers pondérée. Il expliquer : « nous sommes aujourd’hui face à une opération d’une société qui est déjà cotée et qui offre de la liquidité. C’est la plus grosse capitalisation de la bourse de Casablanca et qui est valorisée par le marché. C’est-à-dire que les institutionnels, les personnes physiques et tous les opérateurs du marché ont contribué à la valorisation de Maroc Telecom ».

« De toutes les manières, le marché a toujours raison. Ainsi, la meilleure valorisation qu’on puisse avoir c’est celle qu’offre le marché », estime-t-il tout en précisant qu’ « il y a d’autres méthodes d’évaluation assez classiques qui ont été faites mais qui n’ont pas été retenues pour la raison précitée ».

Plus en détails, « pour la méthode qui a été retenue, on a observé plusieurs périodes de valorisation, allant du spot (cours au moment où la décision a été prise) jusqu’à 12 mois ». 

Idriss Berrada précise que « ces moyennes pondérées prennent en compte le cours de l’action ainsi que les volumes des échangés ».

Ainsi, « On a décidé de considérer le CMP [coût moyen pondéré, ndlr] sur 6 mois comme étant la base de comparaison, pour la simple raison qu’en dessous de cette période on tombe sur un certain nombre d’éléments qui n’est pas normatif. On a donc souhaité avoir une période un peu plus longue pour permettre de lisser les éléments exceptionnels qui ont touché au cours de Maroc Telecom ». 

« De toutes les manières, les CMP sont assez flattes sur la période retenue. On est aux alentours de 143 et 146 DH. L’impact est donc minime », continue-t-il. 

Et d’ajouter : « En revanche, ce qui est important c’est que le CMP prend en considération un dividende qui est assez récurrent, détaché en 2019 pour le compte de l’exercice 2018, de 6,83 DH qui remet le CMP coupon détaché aux alentours de 138,05 DH avec une décote comprise entre 9 et 10% pour les tranches II, III et IV ».

Pourquoi cette décote ?

« L’opération porte sur un volume assez important qui est de l’ordre de 9 milliards de DH. Il s’agit de la plus grosse opération sur le marché marocain depuis l’introduction en bourse de Maroc Telecom. Il nous semblait donc essentiel, pour attirer un maximum d’investisseurs, d’accorder un minime de décote », explique Idriss Berrada.

‘’L’opération n’aura pas d’impact sur la gouvernance’’

La question de l’impact de cette opération sur la gouvernance de la société a été soulevée. 

Face à cela, Abderrahmanne Semmar a déclaré qu’ « il y a effectivement un pacte d’actionnaire entre l’Etat marocain et Etissalat comportant certaines dispositions qui sont consacrées à la gouvernance.

« Ce que je peux vous assurer c’est que les négociations qui ont eu lieu ont conduit à retenir cette part de 8% qui n’impactera en aucun cas la présence du Maroc dans les instances de gouvernance de la société », continue-t-il.

« Le Maroc assure la présidence du conseil de surveillance de la société et il continuera à le faire. Il dispose de deux sièges aux comités d’audit et il continuera à les avoir. Sur les décisions stratégiques, là aussi il n’y aura pas de changement », rassure le Directeur des DEPP.

Voici la retransmission live de la conférence :

                                                                     

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