Bourse. En 2018, le boycott a fortement pesé sur le marché (analystes)

Sara El Hanafi | Le 12/12/2018 à 15:49

Sauf miracle, le MASI clôturera 2018 en terrain rouge. De nombreux analystes estiment qu'au delà des résultats des entreprises cotées, l'effet psychologique engendré par le dernier mouvement de boycott de certaines compagnies a fortement contribué à la performance négative de la place casablancaise.

Le MASI a clôturé la séance de ce 12 décembre sur une performance annuelle de -9,48%. Et alors que l’on s’approche de la dernière séance boursière de cette année, rien n’augure d'un renversement significatif de tendance, que la BVC reprendra des nuances de vert et s’acheminera vers une performance annuelle positive ou, du moins, effacer ses pertes et retrouver l’équilibre. Un scénario possible, mais dont la probabilité est infime.

Que s’est-il donc passé au niveau de la place casablancaise pour que celle-ci affiche une performance aussi négative, rouge foncé ;  qu’elle n’a pas retrouvé depuis 2015, année durant laquelle elle a été secouée par deux événements majeurs, à savoir les crises de la Samir et d'Alliances ? Tout simplement un grand impact psychologique, s’accordent des analystes du marché.

Evolution du MASI depuis un an. L'effet boycott est visible. Ce mouvement a été déclenché le 20 avril 2018. Mais c'est à partir de mai qu'il a pris de l'ampleur. (Source: LeBoursier)

Retour au début de l’année pour comprendre l’enchaînement de cette chute de l’indice de toutes les valeurs de la BVC.

L’année 2018 démarre bien. Le MASI enchaîne une tendance haussière qui l’amène vers un pic de 13.284,94 points le 9 mars, correspondant à la période de publication des résultats financiers de 2017 des entreprises cotées. A peine les premiers résultats publiés que le MASI entame une tendance globalement baissière, en affichant toutefois quelques résistances.

Cette première phase baissière est intervenue à cause de publication des premiers profit warnings, en plus de résultats jugés "décevants" par bon nombre d’analystes: "Cette déception s’est accompagnée par une crainte vis-à-vis des performances et résultats de 2018", explique une source du marché.

Et comme un malheur n'arrive jamais seul, le fameux boycott a suivi. Il faut dire que ce mouvement, qui a visé trois secteurs et trois marques leaders à savoir Sidi Ali, Afriquia et Centrale Danone, a insufflé une dynamique tendue sur le marché, et plombé le moral des investisseurs. C'est dès lors que le MASI entame sa plus forte chute.

"La publication des premiers profit warnings, en plus de résultats 2017 décevants ; combinée à l’impact psychologique du boycott, ont fait que le marché s’est fortement replié", ajoute notre source.

Les craintes autour de l’impact du boycott sur les résultats des entreprises cotées se sont accentuées, et la frénésie baissière a continué. Ce n’est que la publication des résultats du premier semestre de l’année en cours qui a freiné le mouvement baissier.

"Les résultats du premier semestre 2018 ont montré que l’impact du boycott est contenu et que hors cet élément là, l’activité globale n’est pas en baisse mais en quasi-stagnation. C’est à partir de ce moment là qu’il y a eu un retour à la raison", estime notre source.

"Cela a permis d’atténuer un petit peu l’impact psychologique qui avait pris le dessus sur le reste et a guidé les investisseurs dans leurs décisions. Le marché commence à rattraper partiellement le retard qu’il a enregistré jusqu’à fin septembre", ajoute-elle.

D’une autre part, il faut dire que le marché lors de cette année a été marqué par une véritable crise des valeurs immobilières, notamment Addoha qui a atteint des niveaux de baisse record.

De nombreuses sources du marché s’accordent que la chute du cours de cette valeur immobilière a également eu un effet psychologique important, qui a entraîné avec lui non seulement les autres valeurs du secteur, mais a également contribué à la baisse globale du marché.

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