Les chiffres marocains le confirment : la vague Omicron moins grave et moins létale
La vague Omicron génère nettement moins de cas de réanimation et de décès par rapport à la vague Delta. Si le constat est incontestable au regard des chiffres, ses explications sont multiples.
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Hayat Gharbaoui
Le 17 janvier 2022 à 20h23
Modifié 17 janvier 2022 à 20h43La vague Omicron génère nettement moins de cas de réanimation et de décès par rapport à la vague Delta. Si le constat est incontestable au regard des chiffres, ses explications sont multiples.
Après cinq semaines de vague Omicron au Maroc, l'on se demandait si ce variant était réellement moins grave et moins létal que Delta, comme le montraient les données émanant d'autres pays tels l'Afrique du Sud ou le Royaume-Uni, premiers à être frappés de plein fouet par les vagues Omicron.
Au début de la sixième semaine de la vague Omicron marocaine, nous pensons avoir suffisamment de recul pour conclure que cette vague provoque nettement moins de covidoses graves et de décès en comparaison avec la vague précédente, dominée par le variant Delta.
(Survolez les courbes pour obtenir les données hebdomadaires. Chaque chiffre correspond au bilan d'une semaine, du lundi au dimanche)
Sur le graphique ci-dessous, nous remarquons au premier coup d’œil qu'avec une courbe de nouveaux cas hebdomadaires au même niveau dans les deux vagues, celles des nouvelles admissions en réanimation et des décès sont visiblement moins importantes lors de la troisième vague, en comparaison avec la deuxième.
En chiffres, qu'est-ce que cela donne ? Comparons le cumul hebdomadaire le plus haut de la vague omicron à un niveau similaire de la vague Delta (la cinquième semaine de chaque vague) :
Date | Du 10 au 16 janvier 2022 (Omicron) | Du 26 juillet au 01 aout 2021 (Delta) |
Nouveaux cas | 46.569 | 50.445 |
Nouvelles admissions en réanimation | 536 | 1018 |
Décès | 65 | 244 |
Sur la base de ces chiffres, on conclut que, lors de la vague Omicron, il y a deux fois moins de covidoses graves et presque quatre fois moins de décès.
Les explications des experts
Selon les différents experts sondés par Médias24 ou qui se sont exprimés publiquement sur la question, plusieurs facteurs expliquent cet état de fait.
Il y a d'abord la vaccination.
"Les cas graves reçus au CHU Ibn Rochd sont principalement ceux qui ne sont pas vaccinés et ceux qui ont dépassé six mois après la 2e dose. C'est ce qui est remarqué sur le terrain", nous explique le Pr Mohamed Mouhaoui, responsable du service d’accueil des urgences et spécialiste en anesthésie réanimation et médecin urgentiste.
Ce qui signifie implicitement que le taux élevé de vaccination atteint par le Maroc contribue à réduire la gravité de la maladie. Surtout qu'un élan pour la 3e dose a été noté ces derniers jours. Celle-ci agit comme un booster de l'immunité qui s'active rapidement après son administration, permettant ainsi à la vaccination de jouer un rôle de riposte contre la maladie et la propagation.
L'autre facteur est la faible virulence du variant Omicron par rapport au Delta, constatée de par le monde, et signalée à plusieurs reprises par différents experts et scientifiques sondés par Médias24.
Dans une récente publication sur sa page facebook, le Pr Ahmed Rhassane El Adib, indique deux autres facteurs. Il cite "un mur immunitaire récent et respectable". Cela inclut la vaccination, mais aussi l'immunité naturelle acquise après la maladie, et qui dépasse de loin les chiffres officiels annoncés quotidiennement par le bilan du ministère de la Santé.
Il avance aussi comme explication une "meilleure connaissance de la maladie grave, et donc une meilleure prise charge".
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Hayat Gharbaoui
Le 17 janvier 2022 à 20h23
Modifié 17 janvier 2022 à 20h43