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Predator Oil & Gas dévoile ses objectifs stratégiques pour l’année 2025

Alors que les travaux s’enchaînent pour débuter le forage d’un puits stratégique à Guercif, Predator Oil & Gas a fait le point sur les prochaines étapes de son programme de développement gazier au Maroc, à l'occasion d'une réunion récente avec les investisseurs.

Predator Oil & Gas dévoile ses objectifs stratégiques pour l’année 2025

Le 27 janvier 2025 à 17h51

Modifié 27 janvier 2025 à 18h39

Alors que les travaux s’enchaînent pour débuter le forage d’un puits stratégique à Guercif, Predator Oil & Gas a fait le point sur les prochaines étapes de son programme de développement gazier au Maroc, à l'occasion d'une réunion récente avec les investisseurs.

Lors d'une réunion avec les investisseurs le 23 janvier, Predator Oil & Gas a annoncé ses principaux objectifs pour l'année 2025 : le forage du puits Mou-5, ciblant un important prospect de gaz naturel, la résolution des problèmes techniques du puits Mou-3, et l'étude des options de désinvestissement les plus favorables.

Le gaz naturel identifié dans la licence de Guercif par Predator est de deux sortes, avec des implications économiques distinctes :

- le gaz biogénique (zone Mou-3), moins profond et en moindre quantité, commercialisable sous forme de gaz naturel comprimé pour des usages industriels avec un traitement minimal (exemple du Gharb et Meskala) ;
- le gaz thermogénique (zone Mou-5), plus profond et plus abondant, nécessitant une liquéfaction, et donc un investissement dans une unité dédiée, plus adaptée à la production d’électricité.

 

Données sismiques montrant les prospects de gaz naturel pouvant piéger le gaz naturel à Guercif (d'après Predator Oil & Gas).

Actuellement, l’entreprise est en pourparlers avec Afriquia Gaz pour chercher un accord de prévente du gaz naturel biogénique et d’hélium. Tandis que l'entreprise marocaine souhaite acquérir l'intégralité du contenu, Predator préfère vendre à ce stade uniquement le gaz naturel sous forme comprimée (CNG) du prospect Mou-3 et explore des partenariats plus avantageux à l'international pour l’hélium.

"Il y a des entités du Moyen-Orient qui recherchent de l'hélium et qui ont beaucoup d'expérience dans ce domaine. Il serait bon pour nous d'avoir deux options pour l'hélium, non seulement Afriquia Gaz, mais aussi une option plus importante, si l'hélium s'avère être une option viable pour nous, car il sera très difficile à développer", estime Paul Griffiths, PDG de Predator.

Le puits Mou-5, un désinvestissement en vue

Comme annoncé dans un article précédent, l'entreprise envisage sérieusement de désinvestir, une fois les résultats de forage du puits Mou-5 connus. Elle envisage une sortie stratégique, soit par une cession d'actifs, soit par une fusion-acquisition où de la valeur peut être créée par le transfert de savoir-faire dans le cadre d'une cession de droits. Selon l’entreprise, cette opération est conditionnée par le succès du forage, à savoir la présence effective de ressources gazières dans ce puits.

Bien que surprenante au vu des ressources potentielles importantes (probables et non certaines) annoncées (jusqu'à 128 milliards de mètres cubes), l’entreprise l'explique par le fait que la réussite de ce puits est l’opportunité pertinente de monétiser ses actifs.

Or, ces estimations ont été revues à la baisse par une expertise externe du cabinet Scorpion Geosciences, selon lequel les ressources potentielles ne dépassent pas 4,8 milliards de mètres cubes.

Vu le potentiel estimé, la faisabilité d'alimenter une centrale électrique à turbine à gaz dépend exclusivement des résultats du forage du puits Mou-5 qui devrait déterminer avec exactitude les réserves de gaz, leur qualité et leur potentiel d'exploitation. En ce qui concerne l'hélium, l’entreprise a l’intention de conserver les droits sur l'hélium qui s’est avéré plus intrigant puisqu’il a été découvert pour la première fois à faible profondeur au sein du gaz biogénique de la zone Mou-3.

La production de gaz naturel comprimé (GNC) à Guercif, des défis techniques à surmonter

En ce qui concerne l’autre type de gaz naturel, l’entreprise est plus confiante quant à son exploitabilité sous forme de gaz naturel comprimé. Ces ressources de gaz biogénique, bien que non adaptées à la production d'électricité, pourraient trouver des applications dans l'industrie, à l'instar des projets de SDX Energy dans le Gharb.

Le développement de la production de gaz naturel comprimé à partir des ressources contingentes dans le prospect gazier Mou-3, estimées par l'entreprise à 1,7 milliard de mètres cubes, pourra alors être envisagé, à défaut de la résolution des problèmes techniques actuels. Ces estimations sont plus optimistes que celles de Scorpion Geosciences, qui évalue les ressources prospectives à 597 millions de mètres cubes, soit l'équivalent de la consommation annuelle de la centrale à gaz de Tahaddart.

L'entreprise prévoit une décision finale d'investissement d'ici la fin de 2025. En cas de décision positive, une licence d'exploitation sera demandée pour démarrer la production du gaz naturel comprimé au début de l'année 2026. L'entreprise se réserve toutefois la possibilité de se désengager si des opportunités plus avantageuses se présentent.

Actuellement, la production de gaz biogénique (prospect gazier Mou-3) pose des défis techniques liés à la nature spécifique du réservoir. La minéralogie particulière de ce dernier rend difficile l'utilisation de méthodes de forage conventionnelles et complique l'interprétation des données géophysiques.

Les opérations en cours consistent à ajuster les pressions au sein du puits en réduisant la pression d'équilibre et en augmentant la pression de tirage. Ces modifications ont pour but d'optimiser le nettoyage du puits et de faciliter un éventuel écoulement de gaz, notamment grâce à l'utilisation d'un lift à l'azote. À l'issue du forage du puits Mou-5, les études d'évaluation reprendront afin de confirmer le potentiel des ressources en gaz biogénique.

Une évaluation indépendante par John Tingas, un ingénieur pétrolier spécialiste dans les réservoirs pétroliers, a conclu que les puits pourront fonctionner, mais qu’il est nécessaire d’augmenter la pression de pompage, ce qui est l'étape la plus risquée. Pour cette raison, l’entreprise prépare un dossier de sécurité, pour s’assurer que si la pression de pompage augmente, aucune éruption à la surface n’aura lieu.

"La raison pour laquelle nous devons réaliser un dossier de sécurité est que si nous augmentons trop la pression de pompage, nous pourrions avoir une éruption à la surface. Et personne ne veut cela, surtout nos assureurs. Nous devons donc faire très attention à ce que nous faisons. C'est un processus extrêmement lent. Mais cela ne m'inquiète pas parce qu'au bout du compte, je dois vendre un actif qui est dérisqué", a déclaré Paul Griffiths, PDG de Predator.

À l'issue du forage Mou-5, dont la finalisation est prévue en mars, Predator sera en mesure de prendre des décisions stratégiques concernant le développement de ses actifs. Parmi ces décisions figurent la demande d'une licence d'exploitation distincte pour Mou-3, actuellement incluse dans la licence Guercif, et, sous réserve de résultats positifs pour Mou-5, le dépôt d'une demande de licence pour ce prospect, dans le but d'assurer une monétisation plus sereine.

Ce qu’il faut penser du développement de gaz naturel à Guercif

  • Les ressources mises en évidence actuellement à Guercif sont superficielles, en quantités moindres ne pouvant être utilisées qu'à des fins industrielles. Il s’agit de trois cibles dans la zone Mou-3, dont la décision de FID sera finalisée à la fin de l’année 2025 pour un début de commercialisation en début d’année 2026, et ce, après la sécurisation totale du puits Mou-3. Le potentiel est estimé à au moins 597 millions de mètres cubes (estimé par Scorpion Geosciences).
  • Bien que les estimations des ressources de la zone Mou-5 divergent considérablement entre Predator (128 milliards de mètres cubes) et le cabinet Scorpion (4,8 milliards de mètres cubes), leur importance reste notable et nécessite un forage pour en évaluer précisément le contenu, la qualité et l'exploitabilité.
  • L'éventualité d'un désinvestissement de Predator dans le projet Mou-5 reste floue et soulève plusieurs points d'interrogation :
    • Le modèle de cette entreprise repose-t-il seulement sur la réduction des risques des projets d'exploration en vue de leur cession à un prix opportun ?
    • Ou bien les chiffres avancés par l'entreprise sont-ils exagérés pour surévaluer ses actifs au Maroc ?
    • Une autre possibilité est que le projet Mou-5 requiert inévitablement la construction d'une unité de liquéfaction de gaz naturel, un investissement considérable que la compagnie ne semble pas en mesure de financer.
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