Portrait. Mohamed Ould Errachid, un junior au perchoir des sénateurs
Mohamed Ould Errachid est le nouveau président de la Chambre des conseillers. Le jeune istiqlalien y remplace son cousin Enaâm Miyara. Voici son parcours.
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Mohammed Boudarham
Le 14 octobre 2024 à 12h30
Modifié 14 octobre 2024 à 12h49Mohamed Ould Errachid est le nouveau président de la Chambre des conseillers. Le jeune istiqlalien y remplace son cousin Enaâm Miyara. Voici son parcours.
L’annonce de sa candidature, soutenue par la majorité, a fait l’effet d’une bombe et pas seulement dans les rangs des dirigeants et militants du plus vieux parti du Maroc. C’était le vendredi 11 octobre via un bref communiqué de l’Instance de la présidence de la majorité gouvernementale (RNI, PAM, PI). Le lendemain, samedi 12 du même mois, 104 des 119 membres de la Chambre des conseillers se donnent rendez-vous à l’hémicycle pour définitivement tourner la page d’Enaâm Miyara. Du jamais vu chez les conseillers, un jour de week-end en plus.
"Nous avons donné la consigne pour que tous les élus soient présents et pour donner de la crédibilité au renouvellement des instances de cette chambre à commencer par la présidence", avoue une source au sein de la majorité gouvernementale. "N’oublions pas que cette élection intervient aussi au lendemain du discours royal où le Souverain avait insisté sur l’unité des rangs dans cette phase décisive pour le dossier du Sahara. Les conseillers se devaient de donner l’exemple", ajoute notre interlocuteur.
Cette élection intervient au lendemain du discours royal où le Souverain avait insisté sur l’unité des rangs dans cette phase décisive pour le dossier du Sahara
Le président sortant, Enaâm Miyara, se place près de l’urne pour surveiller le déroulement du scrutin au nom de son cousin et désormais successeur Sidi Mohamed Ould Errachid. Même dans la rivalité chez le clan des Ould Errachid, la famille reste soudée et ne manque pas une seule occasion pour le montrer.
Allah, la Patrie, le Roi et l’Istiqlal
Sidi Mohamed Ould Errachid, 46 ans le 29 octobre 2024, fait partie de ceux de nos concitoyens du Sahara dont le Roi Mohammed VI a salué le dévouement pour la Patrie et pour la défense de ses constantes. Le patriotisme, il est tombé dedans quand il a ouvert les yeux à Laâyoune, trois ans avant le cessez-le-feu. L’éducation nationaliste de l’Istiqlal a forgé cette fibre une fois pour toutes.
Contrairement à son cousin et gendre Enaâm Miyara, lauréat de l’IAV (Institut agronomique et vétérinaire Hassan-II) qui avait commencé sa carrière comme paysagiste à la commune de Laâyoune, Sidi Mohamed Ould Errachid a opté pour des études en droit à Rabat. Sa licence en poche, il se consacre à plein temps aux fructueuses affaires familiales entre commerce, services, carrières…
Chez les Ould Errachid, s’engager en politique équivaut à le faire au parti de l’Istiqlal. "Ce n’est pas un parachuté, c’est un Ould El Hizb", affirme un vieux routier du parti de la Balance. Et le parti le lui rend bien. Sidi Mohamed Ould Errachid en est à son troisième mandat de parlementaire depuis 2009. Et on ne compte plus ses autres mandats électifs au niveau de la région entre la commune et les instances régionales comme la Chambre de commerce et d’industrie.
Grâce à lui, nous sommes parvenus à beaucoup de compromis et nous avons aplani beaucoup de difficultés
Au parti de l’Istiqlal, il a fini par devenir une figure incontournable. Membre du Comité exécutif depuis 2012, ses camarades au parti ont créé la surprise lors du 18e congrès national en le portant sur les épaules face à un Nizar Baraka qui applaudissait comme le reste des militants en scandant l’un des célèbres slogans du parti. "Il a rendu de grands services au parti lors des travaux du Comité préparatoire. Grâce à lui, nous sommes parvenus à beaucoup de compromis et nous avons aplani beaucoup de difficultés", admet un membre dirigeant de l’Istiqlal.
Si le "Parrain", 77 ans, est réputé être un "grand têtu", Mohamed Ould Errachid est plutôt un homme de dialogue, un fin diplomate. Qualité qui lui sera très utile pour l’exercice de ses nouvelles fonctions d’homme d’Etat de premier plan.
La relève est assurée
Comme son père, il ne jure que par la proximité. Et comme Hamdi Ould Errachid, la journée du fils commence juste après la prière du Fajr. "Jamais pour faire du show politique au service d’une quelconque perpétuelle campagne électorale. Il n’en a absolument pas besoin, car les réalisations de la famille à Laâyoune parlent d’elles-mêmes", à en croire un membre de la direction de l’Istiqlal.
Ces réalisations qui ont transformé le visage de la capitale du Sahara marocain, Mohamed Ould Errachid ne rate jamais une occasion de les évoquer, non sans fierté. Et, du coup, rappeler à ses invités étrangers que ceux qui ont le droit de parler au nom des Sahraouis se trouvent dans les instances élues à Laâyoune, Dakhla, Aousserd, Tan Tan et Es-Smara et non à Rabouni et dans les autres mouroirs du désert algérien.
Les réalisations de la famille à Laâyoune parlent d’elles-mêmes
Généreux en politique, Ould Errachid junior l’est aussi dans la vie privée. Il donne, grâce à une sorte de fondation caritative familiale, à la veuve et à l’orphelin sans jamais le crier sur tous les toits.
Avec ce jeune, père de trois enfants, le parti de l’Istiqlal peut être rassuré quant à son avenir au Sahara. Quant à ses nouvelles fonctions à la tête de la Chambre des conseillers, on attendra pour juger et il a un peu plus de deux années pour convaincre.
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