JO 2024. Le bilan de l’athlétisme au cœur des déceptions marocaines

Grâce à sa médaille d’or, Soufiane El Bakkali est le seul athlète marocain à avoir réussi à tirer son épingle du jeu en athlétisme lors des Jeux olympiques 2024. Un bilan maigre mais conforme à l’historique récent des performances de l'athlétisme marocain aux JO. Le niveau global élevé et le manque de préparation n’ont pas permis une meilleure vendange.

JO 2024. Le bilan de l’athlétisme au cœur des déceptions marocaines

Le 12 août 2024 à 12h45

Modifié 12 août 2024 à 15h35

Grâce à sa médaille d’or, Soufiane El Bakkali est le seul athlète marocain à avoir réussi à tirer son épingle du jeu en athlétisme lors des Jeux olympiques 2024. Un bilan maigre mais conforme à l’historique récent des performances de l'athlétisme marocain aux JO. Le niveau global élevé et le manque de préparation n’ont pas permis une meilleure vendange.

À chaque édition des Jeux olympiques, l’athlétisme a toujours suscité d’énormes attentes au Maroc. On s’était laissé emporter par l’enthousiasme ambiant en espérant que Fatima Ezzahra Gardadi ou encore Nora Ennadi (400 m haies) seraient médaillées. Il n’en a rien été. 

Notons que l'on parle ici des disciplines liées à la course, et aucunement des autres telles que le saut en longueur, triple, en hauteur, à la perche, ou encore des lancers (javelot, marteau, poids) ni même du sprint.

Si Soufiane El Bakkali a maintenu son rang pour qu’on ne finisse pas fanny dans le plus universel des sports, avec une nouvelle médaille en or au 3.000 m steeple, aucun autre athlète n’a réussi à gonfler le bilan du Maroc à l’occasion des Jeux olympiques 2024. 

Certes, on espérait secrètement une moisson plus riche, mais le champion du monde en titre a simplement confirmé le poids de l’athlétisme marocain, qui était estimé à une médaille, au vu des performances des quatre dernières éditions :

- Londres 2012 : une médaille de bronze ;

- Rio 2016 : aucune médaille ;

- Tokyo 2021 : une médaille d’or ;

- Paris 2024 : une médaille d’or.

Depuis sa première participation aux JO de Rome en 1960, le Maroc a remporté 21 médailles en 16 éditions. Avec une moyenne de 1,3 médaille par édition, peut-on affirmer que le Maroc est une grande nation d'athlétisme aux Jeux olympiques ? La réponse est dans la question.

Il est indéniable que l’athlétisme est le principal pourvoyeur de médailles lors de cet événement planétaire, représentant 80% des succès marocains. Les exploits de Hicham El Guerrouj, Nawal El Moutawakil, Khalid Skah ou encore Soufiane El Bakkali et d'autres encore ont écrit les plus belles pages de l’histoire du Maroc aux Jeux olympiques.

En outre, "c’est la discipline sportive la plus pratiquée et la plus répandue sur tout le territoire national, avec plus de 196 clubs et associations sportives", indique la Fédération royale marocaine d'athlétisme (FRMA). Il est donc naturel que le bilan olympique du Maroc soit jugé à l’aune des résultats en athlétisme.

Niveau relevé et préparation imparfaite

Mais il ne faut pas oublier que l’athlétisme est un sport impitoyable. Il faut être à 100% de ses capacités physiques et mentales pour espérer l’emporter le jour J. Ce qui n’a pas été le cas pour la majorité des athlètes marocains à Paris. D’autres, malgré une préparation optimale, ont dû faire face à un niveau global plus élevé que jamais.

Contactée par Médias24, Hakima Bencherifa, directrice de la communication de la Fédération royale marocaine d’athlétisme et ancienne directrice de l’Institut national d’athlétisme, affirme que se qualifier aux Jeux olympiques est un exploit en soi. "Le niveau est très élevé. Tous les athlètes qualifiés aux JO ont cet objectif en tête. Nous étions présents avec 13 athlètes dans différentes disciplines. Nous avons notamment réussi à remplir les quotas du marathon en qualifiant trois hommes et trois femmes". 

"Ils ont tous fait de grands sacrifices ces dernières années pour en arriver là et représenter le Maroc de la meilleure manière. Il faut donc rester positif”, poursuit-elle. Mais cela n’a pas suffi. À l’exception de Soufiane El Bakkali, qui a réussi son pari en conservant son titre, les 12 autres athlètes ont nourri des espoirs pour l’avenir sans pour autant marquer ces JO de leur empreinte.

Cela est dû à l’adversité, mais pas uniquement. Certains n’ont pas eu une préparation optimale. "Pour être franc, je ne suis pas satisfait de mon résultat. Je m’attendais à mieux, mais le parcours était difficile et je ne me sentais pas prêt à 100% comme je l'aurais espéré", a déploré Othmane El Gomri au micro de la chaîne Arryadia, après avoir terminé à la 18e place du marathon, à plus de quatre minutes du vainqueur, l’éthiopien Tamirat Tola. 

Eliminée en demi-finale du 400 m haies, la vice-championne d’Afrique Noura Ennadi a elle aussi regretté une préparation tronquée en raison d'une blessure. De plus, dans ce sport où l’on ne fabrique pas de génération spontanée, le trou générationnel est évident. Depuis l’édition de Pékin 2008, l’athlétisme marocain n’a pas réussi à engranger plus d’une médaille. Combler ce manque en quelques années était presque mission impossible.

Au fond, le problème est structurel et prend des allures de quadrature du cercle. Il est si profond qu’il n’est pas uniquement lié à la FRMA. Tout commence à l’école et se poursuit jusqu’à l’université. Pour l’instant, l’athlétisme n’a pas la place qu’il mérite dans le système éducatif national. Pourtant, ses bienfaits sont innombrables. Car, dans le pire des cas, la pratique de ce sport permet de former des athlètes pour d’autres disciplines.

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