"C’est un investissement de 188 millions de dirhams, avec un objectif fin 2026 de 3.000 emplois, une surface du site de production de 20.000 m², un total services et bureaux de 26.000 m² sur un terrain de 7,5 hectares", lance Fakhri Bouguerra, directeur général de Leoni Maroc, à l’évocation des activités du groupe à Agadir.

"Cette stratégie s’inscrit en droite ligne des directives de Sa Majesté concernant l’émulation économique de cette région", ajoute le représentant du groupe allemand au Maroc, inscrivant ainsi la création de leur unité industrielle de production de câbles électriques à Agadir dans une perspective plus globale.

Dans une région qui connaît, en effet, ces dernières années une dynamique exceptionnelle sous l’impulsion royale – qui projette de faire de Souss-Massa un véritable pôle économique régional au rayonnement national et mondial –, Leoni Maroc fait partie de ces acteurs économiques de premier plan qui ont fait le choix stratégique de se positionner durablement dans la région. Diversification, capital humain, métiers du futur... L’ancrage du groupe allemand au Sud du pays est tout sauf anodin. Il se fonde sur les potentialités de la région qui s’est dotée ces dernières années d’un véritable maillage de parcs industriels modernes et d’une offre foncière très compétitive.

Il y a un an, Fakhri Bouguerra apposait sa signature sur un protocole d’accord avec le ministère de l’Industrie et du commerce et celui délégué chargé de l’Investissement relatif à la création d’une unité de production de câbles électriques dans la zone d’accélération industrielle (ZAI) d’Agadir. Ce 30 mai 2023, le directeur général de Leoni Maroc a paraphé un autre protocole d’accord, avec le président du Conseil régional Souss-Massa, pour le soutien de l’investissement et de l’emploi à travers cette nouvelle unité industrielle de Leoni à Agadir.

Au total, ce sont deux protocoles d’accord et une convention cadre qui seront signés, engageant le groupe allemand Leoni dans six projets d’investissement au Maroc à l’horizon 2027, pour un montant global supérieur à 932 millions de dirhams.

Sur les six projets, celui relatif à l’investissement du groupe à Agadir fait figure d’exception dans la stratégie du groupe allemand au Maroc, présent historiquement dans la région de Casablanca.

Un an après cette cérémonie de signature, le Directeur général de Leoni revient sur le choix de la région d’Agadir : "Il répond au besoin d’étendre le spectre de nos activités dans tout le Maroc. Comme vous le savez, nous sommes sur le Grand Casablanca avec dix unités de production. Dans un souci de diversification, on a donc choisi la nouvelle zone franche d’Agadir en raison de la disponibilité de la main-d’œuvre, mais aussi pour ses écoles de formation et ses universités, etc.", nous confie aujourd’hui le directeur général de Leoni.

Dans son positionnement stratégique dans la région, le top management de Leoni semble en effet avoir érigé la formation, et plus globalement le capital humain, en axe clé du développement de ses activités. "On travaille avec les universités, les écoles de formation, l’OFPTT et les agences ANAPEC", insiste Fakhri Bouguerra.

Rien qu’avec l’ANAPEC, la collaboration est très soutenue. Le partenariat du groupe avec l’agence vise à faciliter le recrutement de 15.000 personnes d’ici 2026. Leoni Maroc a déjà bénéficié du programme Awrach en 2023, soutenu par l’ANAPEC, qui lui a permis de recruter massivement des jeunes non-diplômés, principalement issus des zones rurales. Ce programme a débouché sur l’insertion de 2.523 recrues, dont plus de 30% sont des femmes. Ce fort investissement du groupe dans son capital humain devrait ainsi lui permettre de mieux anticiper l’avenir. "On veut aller vers des technologies de futur, vers l’industrie 4.0, vers l’industrie connectée. En clair, l’enjeu est de prendre le lead dans le développement de tout ce qui est véhicule utilitaire ici dans le Souss", résume le directeur général de Leoni Maroc.

À l’échelle internationale, le groupe dispose d’une véritable aura en tant que grand fournisseur mondial de câbles, de fibres optiques et de systèmes de câblage pour l’automobile et d’autres industries. Il compte parmi ses clients BMW, Bosch, Fiat, GM, PSA, Renault-Nissan ou Volvo. Au Maroc, où il est installé depuis 1971, le groupe Leoni est l’un des leaders dans le secteur du câblage automobile marocain. Avec ses 6.000 salariés, Leoni avait réparti ses activités sur trois sites : Casablanca, Bouskoura et Berrechid. "Au Maroc, nos branches d’activités sont dédiées au câblage et au système électrique des voitures. Cette activité concerne en grande majorité l’export et une petite partie est tournée vers le marché local (…) Dans les détails, notre activité couvre une grande variété de véhicules. Les voitures électriques, les voitures thermiques et également les véhicules utilitaires", éclaire encore le directeur général de Leoni Maroc sur les activités du groupe allemand dans le pays.

En mettant en place une unité de fabrication de câblage automobile dans la Zone d’accélération industrielle d’Agadir Souss-Massa, le principal fournisseur européen des systèmes de câblage pour le secteur de l’électro-mobilité, mais aussi des composants spéciaux et des câbles de rechargement pour véhicules électriques et hybrides rechargeables, soutient ses perspectives de croissance dans la production de véhicules utilitaires.

Par ailleurs, cet investissement donne plus de latitude aux bénéfices recherchés par le groupe allemand dans son positionnement dans une destination industrielle compétitive comme le Maroc. "Nous sommes à Agadir sachant que cette région est le lien entre le Sud et le Nord. Il y a le port aussi, qui va jouer un rôle très important pour le rapprochement avec l’Afrique et la Transatlantique, qui nous intéresse dans notre vision du futur", confirme Fakhri Bouguerra.

Lors de la cérémonie de signature, le chef du gouvernement Aziz Akhannouch soulignait dans quelle mesure "l’industrie automobile peut transformer la région en pôle économique capable de créer des opportunités d’emploi et en plateforme compétitive pour les investissements nationaux et étrangers". Un an après, l’enthousiasme du management de Leoni Maroc, et surtout son engouement pour les potentialités de la région, n’est pas retombé.