S&P rehausse la perspective du Maroc de ''stable'' à ''positive'' et confirme la note BB+/B

Le rating du Maroc n'a pas évolué depuis 2021 avec la succession de crise. Dans son dernier rapport publié ce vendredi 29 mars soir, l'agence de notation révise la note du Maroc de “BB+ /stable/B” à BB+ /positive/B”. Ainsi, le Royaume renoue avec la perspective positive, un pas important pour retrouver son "investment grade". Explications.

Ph. MEDIAS24

S&P rehausse la perspective du Maroc de ''stable'' à ''positive'' et confirme la note BB+/B

Le 29 mars 2024 à 22h33

Modifié 31 mars 2024 à 17h43

Le rating du Maroc n'a pas évolué depuis 2021 avec la succession de crise. Dans son dernier rapport publié ce vendredi 29 mars soir, l'agence de notation révise la note du Maroc de “BB+ /stable/B” à BB+ /positive/B”. Ainsi, le Royaume renoue avec la perspective positive, un pas important pour retrouver son "investment grade". Explications.

Le 29 mars 2024, l’agence de notation S&P Global Ratings a révisé de « Stable » à  « Positive » la « Perspective » des notes « BB+/B » de la dette à long terme et à court terme en devises et en monnaie locale du Maroc.

 S&P Global Ratings résume les explications de cette note comme suit :

  • L'économie marocaine a fait preuve de résilience face aux multiples chocs des cinq dernières années, et maintenu l’accès au financement intérieur et extérieur.
  • La poursuite de la mise en œuvre des réformes socio­économiques et budgétaires contribuera à formaliser davantage l'économie et à la rendre plus inclusive et compétitive, stimulant ainsi la croissance du PIB et réduisant les déficits budgétaires, progressivement.
  • Les déficits budgétaire et courant ont diminué plus que prévu en 2023, à 4,4% et 0,6 % du PIB, respectivement avec un prévision de la poursuite de la consolidation budgétaire

L'analyse de S&P

"Cette perspective positive reflète nos attentes selon lesquelles le Maroc s’appuiera sur ses récents acquis en matière de mise en œuvre de réformes socioéconomiques et budgétaires, ouvrant la voie à une croissance plus forte et plus inclusive et à une réduction des déficits budgétaires", argumente S&P.

L'agence présente deux scénarios :

  • Scénario positif : Relever les notes sur le Maroc dans les 12 à 18 prochains mois si le gouvernement continue à mettre en œuvre des réformes structurelles, entraînant une croissance économique plus forte et un élargissement de l’assiette fiscale, tandis que les déficits budgétaires continuent de diminuer.
  • Scénario négatif : Revoir les perspectives à stables si la croissance économique, la consolidation budgétaire ou la dynamique des réformes s’avèrent plus faibles que prévu.

Dans son rapport, S&P explique que "le changement en cours, bien que progressif, dans la structure économique sous ­jacente du Maroc bénéficiera aux perspectives de croissance, à la stabilité économique et à la trajectoire budgétaire".

Une prévision de croissance moyenne à 3,6% entre 2024 et 2027

L'agence prévoit, ainsi, "que la croissance économique annuelle du Maroc s'accélérera et s'établira en moyenne à 3,6% entre 2024 et 2027, tandis que le déficit budgétaire diminuera à 3% du PIB d'ici 2027".

Dans le détail, elle prévoit une croissance de 3,4 % en 2024 – soutenu par les solides performances des secteurs du tourisme, de l'automobile et de l'aérospatiale – puis en moyenne de 3,7 % en 2025­- 2027.

"Cette croissance sera soutenue par une demande intérieure plus forte, aidée par une baisse de l'inflation et un investissement privé accru, qui bénéficiera des réformes économiques en cours et d'une croissance plus forte dans la zone euro, le principal partenaire commercial du Maroc. L'économie marocaine bénéficiera également progressivement du développement de projets d'envergure en vue de la Coupe d'Afrique des Nations en 2025 et de la Coupe du monde de football en 2030, de la mise en œuvre de réformes socio­économiques", détaille le rapport.

Et de poursuivre que malgré les crises successives (pandémie de COVID­19, inflation et sécheresse), "l'économie marocaine a maintenu un accès sans entrave au financement extérieur et intérieur. En 2023, le nombre d'arrivées touristiques était supérieur de 12,3 % à celui de 2019 avant la pandémie, une performance meilleure que la moyenne mondiale, malgré le tremblement de terre dans la région de Marrakech en septembre 2023".

"Le déficit du compte courant s'est réduit à 0,6 % du PIB en 2023, contre notre estimation précédente de 2,7 %, reflétant en partie la diversification continue de l'économie ; Les principaux secteurs exportateurs du Maroc sont désormais le tourisme, l'automobile et les phosphates", analyse l'Agence qui note également les différentes réformes engagées comme la généralisation de l'AMO et les aides directes.

Pour S&P, "la mise en œuvre de réformes structurelles et de programmes de soutien social empêchera les déficits budgétaires de diminuer fortement à court terme, mais soutiendra l’assainissement budgétaire à moyen et long terme".

Par ailleurs, sur un registre moins positif, l'agence de rating relève le fort impact de la sécheresse sur la croissance. "La pénurie d’eau continuera probablement à freiner la croissance dans les années à venir. Malgré une diversification en cours, la croissance économique du Maroc repose encore largement sur l'agriculture pluviale (10 % du PIB mais près de 30 % de l'emploi), ce qui la rend sensible à la pluviométrie".

Autres points relevés par l'agence : la Charte des investissements qui vise à porter la part des investissements privés aux deux tiers de l’investissement total d’ici 2035 ; la LCM qui apporte au Maroc un accès immédiat à d’importantes ressources du FMI.

Le revenu par habitant reste relativement faible

Pour s&P, le revenu par habitant reste relativement faible ce qui met en évidence des faiblesses structurelles persistantes.

"Le PIB par habitant augmentera progressivement pour atteindre près de 5.000 dollars en 2027, contre environ 4.000 dollars en 2023. Malgré des réformes rapides, le revenu par habitant relativement faible du Maroc limite les bases fiscales et de financement potentielles. Le pays dispose toujours d’une importante économie informelle qui reste largement non imposée ; d'importantes disparités de revenus entre les zones urbaines et rurales ; et un chômage élevé, en particulier chez des jeunes", analyse l'Agence.

La dette publique autour de 64% du PIB d'ici 2027

En ce qui concerne la dette publique (nette des actifs liquides), elle restera autour de 64 % du PIB d'ici 2027, note S&P.  "Toutefois, l'exposition du Maroc au risque de refinancement et au risque de change est relativement limitée. La dette du gouvernement avait une maturité moyenne de plus de sept ans et un coût moyen estimé à 3,2% pour la dette intérieure et à 3,6% pour la dette extérieure, à fin 2023", poursuit l'agence.

 

S&P maintient le rating du Maroc à BB+ avec perspective stable

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