En 2024, l’année s’annonce globalement confortable pour le Trésor

| Le 12/2/2024 à 13:30
Cette année, le Trésor devrait afficher une bonne tenue de ses recettes ordinaires, à près de 340 MMDH. Malgré les investissements importants qui se profilent, les finances publiques ne devraient pas connaître de perturbations majeures en 2024. Le marché obligataire devrait donc être plutôt conduit par la politique monétaire et l'évolution de l'inflation.

A première vue et en se basant aussi bien sur les données publiées par le ministère des Finances que celles de la TGR, le Trésor a vécu une année confortable puisque le solde ordinaire s'est amélioré, de même que le déficit du Trésor. Désormais, quelle sera la tendance en 2024 et quel en sera l'impact sur le marché obligataire ? Au global, pour une source du marché contactée sur le sujet, les finances publiques ne devraient pas connaître de stress particulier cette année.

2024 devrait être confortable pour le Trésor grâce à la hausse des recettes fiscales

Cette année devrait se profiler avec autant d’aisance que celle qui vient de s’écouler concernant les finances publiques.

Notre source du marché rappelle qu'en 2023, "l’année obligataire avait été très mouvementée, mais très soutenue par des finances publiques très confortables. Les recettes fiscales de l’État ne sont pas étrangères à cette bonne évolution, principalement soutenue par les composantes IS".

Ces recettes fiscales sont de bon augure pour faire face à une politique budgétaire expansionniste et une poche d’investissement public record attendu cette année. "Nous sommes sur une bonne phase de mobilisation des ressources au niveau national, qui permet aux finances publiques de bien se comporter et de soutenir les investissements importants entrepris dans le Royaume pour assurer une politique budgétaire expansionniste", explique notre interlocuteur.

Par la suite, notre source rappelle que les prévisions d’investissement public cette année sont attendues à un niveau record. "En 2024, le budget d’investissement public global est record avec plus de 330 MMDH. L’an dernier était déjà un record en termes d’investissement. Il y a des plans importants, notamment le plan de redressement économique et les 120 MMDH concernant le fonds Mohammed VI d’investissement, et également le plan de réhabilitation des régions du Sud pour un montant proche des 120 MMDH ; donc, effectivement, c’est un effort très important qui doit être financé, non seulement par de la dette, mais aussi des ressources internes", poursuit notre interlocuteur.

Pour cela, les recettes fiscales et non fiscales jouent un rôle clé. Dans les projections de la LF 2024, on note l’évolution toujours positive des recettes fiscales, qui est notamment conduite par la réforme de la TVA mais aussi les recettes non fiscales, telles que les mécanismes de financement innovants et les privatisations. "Les recettes ordinaires du Trésor sont attendues en hausse de plus de 25 MMDH en valeur, à près de 340 MMDH", indique notre source.

"Tout cela soutient un déficit budgétaire qui sera en atténuation par rapport à 2023, autour de 4% ou 5% du PIB, dépendant des prévisions de Bank Al-Maghrib et du HCP. En somme, sur la partie finances publiques, aucune perturbation majeure n'est attendue. Nous sommes sur un trend en ligne par rapport à ce qui a été observé l’an dernier, avec des recettes fiscales attendues en hausse. Les dépenses de fonctionnement de la Caisse de compensation baisseront en 2024".

Un marché obligataire qui évoluera selon la politique monétaire plutôt que budgétaire

Du fait d’une situation budgétaire satisfaisante du Trésor attendue en 2024, le marché obligataire ne devrait pas subir de perturbations provenant de la situation des finances publiques.

Ce qui pourrait conduire principalement le marché obligataire cette année, c’est bel et bien la politique monétaire, qui elle-même est influencée par les anticipations d’inflation. Rappelons que cette dernière est en recul constant depuis le pic atteint début 2023 et que la Banque centrale a effectué une pause dans son cycle de resserrement monétaire, à l’instar des principales banques centrales que sont la FED et la BCE.

"Le Trésor est dans une phase très confortable, malgré ses efforts d’investissements importants. Nous le voyons d’ailleurs sur le solde ordinaire budgétaire en 2024 qui devrait dégager près de 30 MMDH. Il y a donc possibilité de financer les investissements sans avoir recours à l’endettement de manière très importante, ce qui est rassurant", poursuit notre source.

Les taux ne devraient donc pas être assujettis à des pressions du fait de cette situation favorable. "On ne remarque pas du tout de pression actuellement sur les taux. Il y a eu une légère correction haussière, car il ne faut pas oublier que ces derniers ont beaucoup baissé fin 2023. Cependant, la tendance est baissière et il n’y a pas de pression. Lors de la dernière adjudication, le Trésor a levé près de 7 MMDH avec une demande toujours solide", conclut notre source.

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