CAN 2023. Voici pourquoi le Maroc a perdu en maîtrise face à la RDC (analyse)

Alors qu'elle maîtrisait son sujet, l’équipe nationale a finalement concédé le nul face à la République démocratique du Congo (1-1), dimanche 21 janvier en phase de groupes de la Coupe d’Afrique des nations. Un rendement physique en baisse et le changement tactique opéré par Sébastien Desabre en sont les principales causes. Les entrées de Bilal Al Khannouss et Amine Harit y ont également contribué.

CAN 2023. Voici pourquoi le Maroc a perdu en maîtrise face à la RDC (analyse)

Le 22 janvier 2024 à 18h55

Modifié 22 janvier 2024 à 18h55

Alors qu'elle maîtrisait son sujet, l’équipe nationale a finalement concédé le nul face à la République démocratique du Congo (1-1), dimanche 21 janvier en phase de groupes de la Coupe d’Afrique des nations. Un rendement physique en baisse et le changement tactique opéré par Sébastien Desabre en sont les principales causes. Les entrées de Bilal Al Khannouss et Amine Harit y ont également contribué.

Un match de football s'apparente à une partie d’échecs où chaque entraîneur avance ses pions afin de contrecarrer les plans de son homologue. En témoigne le match entre le Maroc et la République démocratique du Congo, qui s’est soldé sur un nul (1-1), dimanche 21 janvier, au stade Laurent Pokou, à San-Pédro. 

Disputée dans le cadre de la deuxième journée du groupe F de la Coupe d’Afrique des nations 2023, cette rencontre a tenu toutes ses promesses, notamment sur le plan tactique. Peu inquiétés en première mi-temps, les hommes de Walid Regragui "ont fini par craquer en seconde mi-temps", selon les dires du sélectionneur, en concédant l’égalisation au terme d’une belle action collective des Léopards. 

Dans les faits, les Lions de l’Atlas ont moins bien maîtrisé les événements lors du second acte. "Nous avons concédé plusieurs occasions, alors que la défense est d’habitude notre point fort", a déploré le sélectionneur national. À l’origine de cette fragilité peu commune, leur manque d’emprise sur le jeu. 

Les changements opérés par Sebastien Desabre et Walid Regragui, ainsi que la fatigue qui s’est accumulée, ont poussé les Marocains à commettre plusieurs fautes de concentration et de placement. Rien d’alarmant à ce stade du tournoi, mais c’est une piqûre de rappel dont il faut tirer des enseignements pour la suite des événements.  

Des Marocains méconnaissables en seconde mi-temps

Avant d’exposer les raisons qui ont conduit à une prestation médiocre des Marocains en seconde mi-temps, voyons d’abord, en chiffres, cette baisse de rendement. Au-delà du but concédé, le premier de la compétition, les Lions de l’Atlas ont effectivement montré deux visages différents. 

Certes, le Maroc aurait pu être rejoint au score en première mi-temps sans l’imprécision de Cédric Bakambu sur pénalty. Néanmoins, c’est une erreur individuelle de Selim Amallah qui en est à l’origine, et non une action adverse. D’ailleurs, la République démocratique du Congo n’a pas cadré lors des 45 premières minutes. 

En face, l’équipe nationale a réalisé une bonne première mi-temps, affichant calme et sérénité. Mais au retour du vestiaire, la tendance s’est inversée, plus précisément à partir de la 60e minute. Lorsque le coach de la RDC a lancé S. Katompa Mvumpa et M. Elia, passant d’un système en 4-2-3-1 à un plan de jeu en 4-4-2. 

C’est à partir de ce moment-là que l’équipe nationale a perdu le fil de la rencontre. Un constat dont les remplaçants marocains ne sont pas exempts de tout reproche. Factuellement, les Lions de l'Atlas ont perdu en précision offensive, et le bloc équipe est devenu moins compact défensivement. En conséquence, ils ont été moins menaçants offensivement (aucun tir cadré en seconde mi-temps). L’équipe nationale a également concédé deux fois plus de tirs cadrés après la pause.  

En outre, les entrées de Bilal El Khannouss et d'Amine Harit n’ont pas aidé à stabiliser la défense. Bien au contraire. Le premier a été surclassé sur plusieurs duels, tandis que le second a perdu en vingt minutes autant de ballons (5) que Selim Amallah pendant plus de 60 minutes passées sur la pelouse. Et encore, ce dernier était en deçà de son niveau habituel. 

Des erreurs de placement fatales

Ces chiffres ont trouvé un prolongement sur le terrain à travers des fautes de concentration et de placement rédhibitoires à ce niveau de compétition. Le but encaissé par l’équipe nationale en est le parfait exemple. Il doit autant à la lecture tactique pertinente de Sébastien Desabre qu’au mauvais positionnement du bloc défensif marocain. 

Les conditions climatiques difficiles (chaleur et humidité) "ont eu un impact sur la concentration des joueurs qui ont baissé le pied physiquement", a expliqué Walid Regragui en conférence de presse. Cela a été flagrant à partir du moment où le technicien français de la RDC a lancé un deuxième attaquant, passant du 4-2-3-1 au 4-4-2. 

En première mi-temps, Cedric Bakambu était isolé au milieu de la défense marocaine. En ajoutant un second attaquant, Sébastien Desabre a réussi à fixer les deux centraux marocains en les obligeant à contrôler de près les déplacements du buteur Silas Katompa Mvumpa et Fiston Mayele. 

Ce plan large montre le mauvais placement de Bilal El Khanouss sur le début de l'action et la position inconfortable dans laquelle se trouvent les Marocains, obligés d'être en un contre un. Ils ne sont plus en capacité de se couvrir mutuellement.

De fait, Nayef Aguerd et surtout Romain Saïss étaient moins prompts à rattraper les erreurs de placement de leurs coéquipiers. En particulier Mohamed Chibi. Le latéral droit avait jusque-là réussi sa reconversion en latéral gauche, même si son poste de prédilection est normalement sur le flanc droit. Tant que Romain Saïss était en couverture, il arrivait à masquer les fautes de placement de son coéquipier. 

Mais avec le changement tactique opéré par le coach de la RDC, le capitaine marocain a eu moins de liberté. L’action du but égalisateur a mis en évidence le placement approximatif de Chibi et Saïss, mais aussi le manque de concentration des Marocains qui avaient tous les yeux rivés sur le porteur du ballon et n’ont donc pas réussi à contrôler l’appel dans leur dos. 

Cependant, il convient avant tout de souligner l’erreur d’orientation du corps de Bilal El Khannouss sur le dribble de Gédéon Kalulu. Au lieu d’inviter son adversaire à longer la ligne de touche, le milieu de terrain marocain lui a ouvert le cœur du jeu et s’est fait éliminer comme un amateur. 

Mohamed Chibi tourne le dos à son adversaire et a les yeux rivés sur le ballon. Un mauvais placement aux lourdes conséquences. Romain Saïss n'a pas réussi à rattraper le coup. Pis, il a lâché le marquage du futur buteur congolais.

Cette attitude de dilettante et son positionnement haut sur l’action ont été à l’origine d’une cascade d’erreurs. À commencer par Mohamed Chibi. Le latéral du Pyramid FC s’est fait prendre dans son dos par l’appel de Meschack Elia. L’arrière marocain a quitté des yeux l’attaquant congolais, car il fixait le ballon au lieu de suivre son adversaire direct. Le temps de se retourner, la passe en profondeur était déjà sortie du pied de Kalulu. À un moment donné, M. Chibi ne voyait ni le ballon ni son adversaire direct.  

Romain Saïss, qui avait lâché le marquage Silas Katompa Mvumpa pour intervenir sur Elia, n’a pas pu rattraper son retard. Une décision lourde de conséquences, qui a permis à ce dernier de retrouver Mvumpa esseulé au point de penalty d’une belle passe en retrait. Revenu en trottinant, Bilal El Khannouss était trop loin de l'action, alors qu'il était censé aider Sofyan Amrabat en protégeant la défense. 

Globalement, l'équipe nationale a raté sa deuxième mi-temps. Le match nul est un moindre mal au vu de la prestation inaboutie des Lions de l'Atlas. Avec plus de précision, la RDC aurait pu l'emporter. Ce résultat peut être fondateur pour la suite de la compétition. Encore faut-il que les Marocains en prennent conscience et que le sélectionneur soit plus judicieux dans ses choix de remplacement. Lancer dans un match aussi serré des joueurs qui n’ont pas l’habitude des joutes africaines n’était pas l’idée du siècle. 

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