CAN 2023. Maroc vs Tanzanie, les clés du match

L’équipe nationale entre en lice ce mercredi 17 janvier face à la Tanzanie (18 h) à San-Pédro, en match d’ouverture du groupe F de la Coupe d’Afrique des nations 2023. Une victoire est quasiment synonyme de qualification en huitièmes de finale pour Walid Regragui et ses hommes. Voici quelques éléments clés pour l’emporter.

CAN 2023. Maroc vs Tanzanie, les clés du match

Le 17 janvier 2024 à 14h09

Modifié 17 janvier 2024 à 18h46

L’équipe nationale entre en lice ce mercredi 17 janvier face à la Tanzanie (18 h) à San-Pédro, en match d’ouverture du groupe F de la Coupe d’Afrique des nations 2023. Une victoire est quasiment synonyme de qualification en huitièmes de finale pour Walid Regragui et ses hommes. Voici quelques éléments clés pour l’emporter.

Ce mercredi 17 janvier 2023 (18 h), sur la pelouse du stade de San Pedro, l’équipe nationale lancera son aventure lors de la 34e édition de la Coupe d’Afrique des nations 2023. Sur le papier, le premier adversaire des Lions de l’Atlas est le plus abordable du groupe F. Cependant, au vu des résultats enregistrés jusqu’à présent par les grandes nations du football continental face à celles supposées de moindre standing, cette rencontre a tout d’un piège.

L’Egypte, la Tunisie, l’Algérie, le Cameroun, le Ghana. Ces mastodontes africains ont tous trébuché contre des adversaires censés être à leur portée. Preuve que le niveau des sélections africaines s’est resserré, mais aussi que le niveau de cette CAN 2023 est encore plus relevé qu’à l’accoutumée.

Certes, dans ce format à 24 équipes et 16 qualifiés pour les huitièmes de finale, il est plus difficile de se faire éliminer que de composter son billet pour le second tour.

Cela dit, "la CAN est une compétition très difficile physiquement et mentalement, caractérisée par un style de football et des conditions climatiques différentes de celles que l’on a vécues lors de la Coupe du monde 2022", a prévenu le capitaine de l’équipe nationale, Romain Saïss, lors du point presse d’avant-match. 

Les espoirs nés de l’aventure marocaine lors du Mondial 2022 ne risquent pas de réduire la pression qui pèse sur les Lions de l’Atlas. Bien au contraire. "On est attendus par tout le monde", a insisté Walid Regragui, le sélectionneur national. "On me traitait d’arrogant quand je disais ça, mais c’est la réalité liée à notre nouveau statut. On a grandi avec ça, et le surplus de motivation des autres contre nous s’est vu lors de nos matchs. On doit y répondre", a-t-il poursuivi. Une réponse passera sans doute par un Onze expérimenté et au top physiquement. 

En ce sens, la tendance est que le sélectionneur national, qui doit faire sans Noussair Mazraoui (mollet), aligne le Onze suivant : Yassine Bounou, Achraf Hakimi, Nayef Aguerd, Romain Saïss, Yahya Attiat Allah, Sofyan Amrabat, Azzedine Ounahi, Selim Amallah, Amine Harit, Hakim Ziyech, Youssef En-Nesyri.

Comment cette composition d’équipe sans grande surprise, si l’on excepte l’absence de Mazraoui et la probable titularisation d’Amine Harit sur l’aile gauche, peut-elle venir à bout d’une équipe tanzanienne solide défensivement, mais à l’expression offensive limitée ? Eléments de réponse. 

Les Tanzaniens défendent assez bas et en nombre

Le sélectionneur national a eu raison d’affirmer que cet affrontement face à la Tanzanie sera différent de la victoire acquise à Dar es-Salaam (0-2), pour le compte des éliminatoires de la Coupe du monde 2026. Sur le plan mental et de l’engagement, les Taifas Stars seront certainement gonflés à bloc, encore plus après les premiers résultats enregistrés dans la compétition.  

En revanche, on imagine mal les protégés du technicien algérien Adel Amrouch gommer des failles structurelles en l’espace de deux mois. Bien qu’ils aient acquis leurs qualifications à la CAN 2023 en s’appuyant sur une des meilleures défenses d’Afrique, encaissant seulement un but de plus que le Maroc (4), les Tanzaniens pèchent en termes de compacité et de discipline.  

L’animation défensive des futurs adversaires de l’équipe nationale s’articule le plus souvent autour d’une structure en bloc bas, composée d’une ligne de cinq devant le gardien, couverte par une ligne de quatre campée devant ses 20 mètres. En pointe, l’avant-centre tente sporadiquement de gêner les premiers relanceurs adverses. 

C’est l’une des raisons pour laquelle l’Algérie a eu beaucoup de mal à se défaire des Tanzaniens lors de la dernière journée des qualifications (0-0). Car cette dernière n’offre pas des positions de tir claires à ses opposants (5,68 xG en 6 rencontres de qualifications). D’ailleurs, elle concède peu de tirs cadrés par match (9).

Des Taifas Stars limités en attaque

Sur le plan offensif, la Tanzanie est loin d’être un foudre de guerre. L’une des attaques les moins prolifiques du continent est en mal de qualité technique dans le maniement du ballon. De ce fait, son expression offensive sur le terrain est aussi limitée que sa présence dans les zones dangereuses.

Ce n’est pas une surprise si le pays d’Afrique de l’Est ne fait pas de la possession une obsession, et que son rendement offensif est médiocre. En attestent ses trois réalisations lors des qualifications, dont deux de la tête et une du pied droit, sur des centres ou une erreur individuelle adverse. 

Un total légèrement inférieur à son score xG (3,87) et logique au regard du nombre de tirs cadrés faméliques par match (2).

L’analyse des schémas offensifs mis en place par Adel Amrouch révèle qu’en phase de construction, la Tanzanie est l’une des équipes qui use le plus du jeu long en Afrique, afin d’alerter rapidement en profondeur ses attaquants rapides. 

La gestion des appels en profondeur des attaquants tanzaniens sera lune des clés défensives du match.

 

C’est la variante prioritaire des Taifas Stars, qui tentent plus de 48 passes longues par match. Mais ils n’en réussissent qu’une sur deux. Ce déchet technique est flagrant en matière de ballons perdus (100 par match). L’autre schéma utilisé intervient lorsqu’ils réussissent à progresser avec le ballon au-delà de la ligne médiane. 

La latéral gauche est souvent recherché par des renversements de jeu. Il demande le ballon en voyant lespace souvrir devant lui.

 

Dans ce cas, l’intention du Onze tanzanien est de fixer la défense adverse d’un côté (souvent le droit) pour renverser le jeu vers le latéral gauche. Novatus Miroshi est l’une, si ce n’est la principale, menace offensive de la Tanzanie. Le joueur du Shakhtar Donetsk (Ukraine) est l’un des rares à avoir assez de talent individuel, dans le dribble, le tir ou la course pour mettre la pression sur la défense du Maroc. Simon Msuva, l’attaquant passé par le Wydad de Casablanca et le Difaa Hassani El Jadidi, est lui aussi à marquer de près. 

 

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Un manque de communication et d’agressivité à exploiter 

Si l’humilité a été prônée par Walid Regragui pour s’éviter des frayeurs, le sélectionneur national possède dans ses rangs suffisamment d’atouts pour faire voler en éclats la stratégie défensive de la Tanzanie. D’autant qu’en face, ils ont l’habitude de se saborder. Comme on a pu le constater lors du dernier face-à-face entre les deux sélections, la Tanzanie, malgré une supériorité numérique dans quasiment toutes les zones, a fini par s’incliner sur des erreurs individuelles et d’attitude collective.  

L’une des clés du succès pour l’équipe nationale sera, dans un premier temps, de presser son adversaire afin de récupérer rapidement le ballon et de multiplier les attaques pour faire craquer la défense de la Tanzanie.

Quasiment à chaque fois qu’ils sont mis sous pression, les Tanzaniens balancent de longs ballons devant, qu’ils perdent en majorité. Le Maroc a d’autant plus intérêt à appliquer cette méthode, du fait que c’est l’une des équipes qui pressent le mieux sur le continent, avec seulement 6 passes permises à chaque possession adverse.

Une fois le ballon récupéré, le Onze marocain ne doit pas confondre vitesse et précipitation. Les Lions de l’Atlas auront le temps de s’organiser, car les hommes de Adel Amrouche font preuve d’une intensité dans les challenges relativement faible, effectuant en moyenne 5 duels, tacles et interceptions par minute de possession adverse. 

Cette absence d’agressivité des Tanzaniens se traduit également par le nombre de passes qu’ils permettent sur chaque possession adverse. Soit près de 14 transmissions, l’un des bilans les moins bons du continent. Partant de ce principe, Harit and Co ont à leur disposition plusieurs pistes offensives pour mettre à mal la défense des Taifas Stars.

Attaquer les espaces dans le dos de la défense

La phase de préparation du Maroc doit se faire par séquences assez courtes pour attaquer les espaces entre le gardien tanzanien et sa défense, qui a tendance à prendre du temps pour s’organiser. Dans le cas où aucune solution n’est viable en profondeur, l’équipe nationale devra se montrer patiente et prendre le temps de créer une faille dans la défense qui, le plus souvent, apparaît dans le half space (zone entre le latéral et son défenseur central le plus proche), comme en témoigne le second but inscrit à Dar es-Salaam. 

L’action à lorigine du deuxième but du Maroc à Dar es-Salaam a mis en évidence la fragilité de la défense tanzanienne dans les half spaces, en dépit dune supériorité numérique.

 

Cette réalisation a souligné les lacunes en termes de discipline et de communication des Tanzaniens, puisqu’ils ont une fâcheuse tendance à lâcher le marquage de leurs adversaires directs. Pis, leur communication est minimaliste, ce qui rend leur bloc défensif frileux.

Bien sûr, ce n’est qu’une partie des ingrédients que devront incorporer les Marocains pour sortir vainqueurs de leur premier match de groupe. D’autres seront également décisifs, comme par exemple marquer rapidement pour assommer l’opposition. Il faudra aussi gérer le tempo du match pour ne pas s’épuiser rapidement et, surtout, faire appel à une intelligence collective qu’ils ont parfois du mal à exprimer contre les nations au rang inférieur.

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