Le Maroc fête le Nouvel An amazigh

Les festivités du Nouvel An amazigh 2974 ont revêtu différentes formes, avec des représentations musicales et artistiques, ainsi que des expositions mettant en avant la richesse de la culture amazighe.

Le Maroc fête le Nouvel An amazigh

Le 15 janvier 2024 à 14h17

Modifié 16 janvier 2024 à 9h34

Les festivités du Nouvel An amazigh 2974 ont revêtu différentes formes, avec des représentations musicales et artistiques, ainsi que des expositions mettant en avant la richesse de la culture amazighe.

La célébration du Nouvel An amazigh, qui intervient à la suite de la décision du Roi Mohammed VI d'instaurer ce jour férié national officiel payé, a donné lieu à diverses activités. L'occasion de revisiter et de célébrer les us et coutumes liés à un segment important du patrimoine culturel national.

Cérémonie grandiose à Rabat

Une cérémonie a été organisée, le dimanche 14 janvier au Théâtre Mohammed V à Rabat, par le ministère de la Jeunesse, de la culture et de la communication, en présence du chef du gouvernement, Aziz Akhannouch.

Elle a connu la présence de membres du gouvernement, de personnalités du monde de la politique, des droits de l’Homme et des médias, de représentants de missions diplomatiques, et d’un public nombreux venu célébrer une tradition millénaire, profondément enracinée dans le patrimoine culturel national.

À cette occasion, l’assistance a assisté à une projection retraçant les étapes phares ayant jalonné le processus de promotion de l’amazighe en tant que composante essentielle et partie intégrante de l’identité nationale.

Cette cérémonie a été ponctuée de prestations artistiques et musicales, interprétées avec brio par des figures de la musique amazighe, classique et moderne, à l’instar de Raissa Fatima Tihihit, Kawtar Barani, Mimoune Rifi, Ahmed Soltane, Houssa 46 et Aicha Maya, en plus de chants, danses et mélodies authentiques puisés dans le registre populaire amazigh.

Outre la présentation de produits d’artisanat reflétant la richesse et la diversité du patrimoine amazigh marocain, cette cérémonie a été marquée par un hommage posthume rendu au mythe de la chanson amazighe, Mohamed Rouicha.

Le ministre de la Jeunesse, de la culture et de la communication, Mohamed Mehdi Bensaid, a indiqué, à cette occasion, que le ministère n'a ménagé aucun effort pour assurer une célébration à la hauteur de cet événement, relevant que cette manifestation est une reconnaissance du rôle culturel de l'art amazigh dans ses différentes dimensions au niveau des différentes régions du Royaume.

L’IRCAM célèbre en grande pompe

L’Institut royal de la culture amazighe (IRCAM), a célébré le Nouvel An amazigh sur le thème "Yd'Ennayer : une célébration à la hauteur d'un événement enraciné dans la culture marocaine".

À cette occasion, le secrétaire général de l’IRCAM, El Houssain Moujahid, s’est félicité de la célébration de cet événement qui revêt un caractère particulier cette année, suite à la décision du Roi Mohammed VI d'instaurer ce jour férié national officiel payé, à l’instar du 1er Moharram de l’année de l’hégire et du jour de l’an du calendrier grégorien.

"Il s’agit d’une louable initiative marquant une étape décisive dans l’histoire de la culture marocaine et de l’identité nationale qui se distingue par la pluralité de ses affluents et de ses expressions", a-t-il affirmé dans une déclaration à la presse, notant que cette cérémonie a une portée culturelle, historique et identitaire, symbolisant la célébration des liens avec la terre.

La célébration cette année du Nouvel An amazigh est marquée par la présentation des spectacles artistiques du groupe "Tskiwin", issu des région touchées par le séisme du 8 septembre, en signe de solidarité avec les populations sinistrées ainsi qu’une exposition de photos de l’artiste Khalid Atlas sur des activités initiées par des enfants à Tifounit après le séisme d’Al Haouz, a-t-il fait savoir.

De son côté, le directeur du Centre de recherches didactiques et de programmes pédagogiques auprès de l'IRCAM, Abdelssalam Khalfi, a indiqué que la célébration du Nouvel An amazigh a connu d'importantes transformations au cours des dernières décennies, à mesure que les célébrations et les rituels qui accompagnent cet événement dépassent désormais le cercle des espaces familiaux et des cadres restreints, pour s'étendre à de larges espaces culturels et institutionnels, notant que ces célébrations, tenues dans les différentes régions du Maroc "reflètent la forte cohésion nationale".

"La décision royale instaurant ce jour férié national officiel payé, "est venue conférer à cette fête un caractère institutionnel, reflétant la haute sollicitude dont S.M. le Roi Mohammed VI a toujours entouré la langue amazighe, une composante essentielle de l'identité marocaine authentique, riche de ses nombreux affluents, et un bien commun à tous les Marocains", a-t-il ajouté.

Yd’Ennayer 2974 par Attarik Foundation, We Speak Citizen et la Maison de l'oralité d'Aït Ben Haddou

We Speak Citizen, en collaboration avec l'équipe de la Maison de l'oralité d'Aït Ben Haddou et Attarik Foundation, a célébré les 13 et 14 janvier le Nouvel An amazigh "Yd’Ennayer 2974" au Marina Shopping Center de Casablanca.

"Cette expérience a brillamment reflété la diversité et la richesse du patrimoine marocain", souligne Loubna Mouna, directrice exécutive de l'association We Speak Citizen, dans une déclaration à Médias24. "Les régions du Sud-Est se sont invitées au cœur du centre commercial, offrant une immersion authentique dans le monde amazigh où tous les sens ont été comblés".

"Le goût a été éveillé à travers les délices préparés par les femmes d'Aït Ben Haddou, tandis que les arts ont pris vie grâce aux talents des artistes Hafida Zizi et Driss Ouaamar lors des ateliers artistiques", ajoute-t-elle.

Mais l'événement ne se limite pas à la cuisine et à l'art. "La quête de connaissance a été nourrie par les ateliers animés par l'équipe de la Maison de l'oralité d'Aït Ben Haddou, ainsi que par les éminents scientifiques et chercheurs tels que Mustapha Merouan, le Pr Fatima Zahra Salih, le Dr Mohamed Oubenal, Moumen Hary et Abdelkrim Jouity, qui ont captivé le public lors des conférences", explique Loubna Mouna.

"De plus, la lecture sublime des poèmes de la poétesse amazighe Mririda, présentée par Amal Ayouch, a constitué un moment particulièrement émouvant", partage Loubna Mouna.

Ce week-end a été riche en émotions et en partage, où pas moins de 200 enfants ont pu découvrir la culture amazighe. "Plus de 500 plats amazighs ont été dégustés, et nos stands ont accueilli plusieurs milliers de visiteurs", ajoute Loubna Mouna.

"Une exposition de photos signée Abdallah Azizi et Ken Wong Youk Hong se poursuit jusqu'au 31 janvier", conclut-elle.

À Bruxelles, focus sur les avancées du Maroc dans la promotion de la culture amazighe

Les avancées réalisées par le Maroc en matière de préservation et de promotion de la culture et de la langue amazighes ont été mis en avant, dimanche à Bruxelles, à l'occasion de la célébration du Nouvel An amazigh comme jour férié national.

Lors d’une rencontre organisée par l’ambassade du Maroc auprès du Royaume de Belgique et du Grand-Duché de Luxembourg, Driss Khrouz, professeur à l’Université Mohammed V à Rabat, et Meftaha Ameur, directrice de recherche à l’Institut royal de la culture amazighe (IRCAM), ont passé en revue les acquis en termes de renforcement et de promotion de la composante amazighe de la culture marocaine et l’état des lieux de l’officialisation de la langue amazighe.

Driss Khrouz, ancien directeur général de la Bibliothèque nationale du Royaume du Maroc, a passé en revue les faits historiques sur la présence de la langue amazighe au Maroc depuis plus de 30 siècles et les mécanismes sociétaux et culturels qui lui ont permis de perdurer jusqu’à nos jours, notant que la célébration du 14 janvier est l’aboutissement d’un long processus de sauvegarde, de renforcement et de promotion de la langue et de la culture amazighes.

La langue amazighe est un patrimoine commun et une composante essentielle de l’identité culturelle de tous les Marocains, quelle que soit leur langue d’expression, a-t-il fait remarquer, notant qu’il appartient à tous de s’approprier cette langue, de l’apprendre, de la travailler et de la faire vivre.

Driss Khrouz a également mis en avant l’étape cruciale de l’officialisation de la langue amazighe dans la Constitution de 2011, qui a ouvert la voie à la promotion de cette langue notamment dans l’administration, l’enseignement et les médias, stimulant par la même occasion les travaux de recherche, de renforcement et de modernisation de cette langue initiés notamment depuis la création de l’IRCAM en 2001.

Pour sa part, Meftaha Ameur a estimé que la célébration du Nouvel An amazigh est une célébration d’un "Maroc pluriel, riche de ses différents affluents tout en étant uni autour de ses fondamentaux", ajoutant que la reconnaissance de la diversité linguistique et culturelle constitue l’un des chantiers principaux du Maroc moderne et démocratique, aux côtés d’autres chantiers comme la réforme du Code de la famille ou la consolidation de l’Etat social.

Elle a ensuite abordé l’état des lieux notamment des recherches scientifiques sur la langue amazighe, de la codification et de la généralisation de l’utilisation du tifinagh, de l’introduction progressive de cette langue dans l’éducation nationale et l’enseignement supérieur, soulignant que des progrès considérables ont été réalisés dans ce domaine.

Meftaha Ameur a en outre souligné l’importance d’œuvrer pour l’intellectualisation de la langue et de la culture amazighes afin de les faire sortir du seul cadre patrimonial ou folklorique, ce qui nécessite, selon elle, l’adhésion de l’ensemble des Marocains autour d’une composante essentielle de leur identité.

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