Médecine d’urgence au Maroc : voici les recommandations pour la gestion des catastrophes naturelles

La Société marocaine de médecine d’urgence et la Société marocaine d’anesthésie, d’analgésie et de réanimation – en collaboration avec la Société tunisienne de médecine d’urgence – ont émis de nouvelles recommandations pour la gestion de catastrophes naturelles.

Après le séisme du Haouz.

Médecine d’urgence au Maroc : voici les recommandations pour la gestion des catastrophes naturelles

Le 25 octobre 2023 à 15h09

Modifié 25 octobre 2023 à 15h35

La Société marocaine de médecine d’urgence et la Société marocaine d’anesthésie, d’analgésie et de réanimation – en collaboration avec la Société tunisienne de médecine d’urgence – ont émis de nouvelles recommandations pour la gestion de catastrophes naturelles.

Ces recommandations ont été publiées à l’issue de la 7e édition du Congrès international de la Société marocaine de médecine d’urgence (SMMU) en lien avec le séisme d’Al Haouz le 8 septembre.

Dans le domaine de la santé, les recommandations de bonne pratique sont des propositions développées méthodiquement pour aider les différents acteurs du système de santé (professionnels, patients et usagers, décideurs) à rechercher les soins les plus appropriés dans des circonstances cliniques données.

Une dizaine de recommandations

Les recommandations élaborées par le groupe de travail constitué lors de cette édition sont les suivantes :

> Le déploiement du plan d’urgence : les experts recommandent de déclencher, sans délais, le plan d’urgence en cas d’évènement majeur ; s’il y a des accidents ayant causé un nombre élevé de victimes, blessés ou morts, et des dégâts importants (humains, infrastructurels et environnementaux) et ayant conduit à des impacts sur une longue durée. Il faut ajouter les accidents ayant nécessité la mise en place d’importants moyens de secours et d’interventions diverses ou d’une organisation particulière pour la réparation des conséquences.

> Concernant les besoins en santé en temps de catastrophe, les experts soulignent que les objectifs à prendre en compte pour une intervention en temps de catastrophe, sont, entre autres : l’évaluation des aspects sanitaires concernant les populations à risque, avant l’apparition d’une crise et pendant que la situation évolue, de façon à permettre à tous les partenaires de fixer les priorités et de suivre les progrès ; le recensement des lacunes en matière de riposte à la crise et le fait de veiller à les combler ; la remise en état des institutions essentielles et la formation du personnel de santé.

> Le poste médico-chirurgical avancé (PMCA) est la structure de soins de santé temporaire qui est généralement déployée dans des situations d’urgence ou de catastrophe pour fournir des soins médicaux avancés et de proximité aux personnes touchées.

Selon les experts, cette structure doit assurer plusieurs rôles, dont l’accueil, le triage et l’orientation des patients ; la stabilisation et les soins intensifs des détresses vitales ; les soins médicaux et chirurgicaux nécessaires à la situation d’urgence ; la communication avec les autorités locales, les organismes de secours et de soutien et le grand public (médias) ; la gestion logistique des médicaments, des dispositifs médicaux, des produits sanguins labiles, des équipements et des déchets.

> Le relevage et le brancardage en catastrophe : les experts recommandent de respecter la signalisation, de s’assurer que la zone est sécurisée et que les risques environnementaux sont maîtrisés. Ils recommandent également l’évaluation des victimes, l’équipement de relevage approprié, la stabilisation, l’esprit d’équipe.

> Concernant les enfants, un seul et même secouriste doit assurer une continuité de soins auprès de l’enfant et éviter de lui mentir ; l’obliger à parler ; banaliser ou dramatiser ; encourager les attitudes héroïques ; ne pas accepter ses réactions normales liées à la douleur, à la peur et aux émotions ou le menacer.

> Le triage en catastrophe : le triage des victimes lors d’une catastrophe est réalisé chaque fois que l’on se trouve en présence de plusieurs victimes graves et que leur nombre dépasse celui du personnel de secours présent. Les experts recommandent l’utilisation d’un code couleur pour les équipes mobiles en interventions pré-hospitalières. Le codage peut se faire soit par des fiches d’identification, soit par la mise en place de bracelets colorés

> La gestion des ensevelis : la plupart des survivants sont dégagés dans les 48 premières heures, le temps moyen de dégagement des victimes vivantes est de 6,8 jours et la survie maximum des ensevelis est de 14 jours. Les experts définissent quatre étapes dans la gestion des ensevelis qui n’ont pas été extraits des décombres : le recensement et sectorisation, le ratissage, la détection, le dégagement.

> La régulation médicale en temps de catastrophe est un acte médical pratiqué au téléphone (ou au moyen de tout autre dispositif de télécommunication) par un médecin régulateur. Elle est complexe et exige une planification préalable, une formation adéquate et une coordination efficace, et vise à fournir des soins médicaux essentiels aux victimes de la catastrophe tout en minimisant les pertes humaines et en garantissant la sécurité du personnel médical, soulignent les experts.

> Le transport médical en temps de catastrophe : crucial pour assurer l’évacuation sûre et rapide des blessés. Les experts recommandent en cas de catastrophe l’élaboration d’un plan d’urgence, l’identification des intervenants et des points de ralliement, une coordination entre les acteurs du transport, une flexibilité et une innovation opérationnelle.

> La gestion initiale des blessés graves : les experts recommandent l’usage de scores d’évaluation de la gravité des blessés, qui dictent la nécessité de recourir à des mesures diagnostiques ou thérapeutiques urgentes et déterminent l’orientation des patients. Le choix du score dépend des maillages territoriaux influençant les délais de prise en charge, de la régulation médicale, des moyens humains mis en œuvre et de la qualité du plateau technique.

> Le crush syndrome est l’ensemble des manifestations locales et générales secondaires à une rhabdomyolyse traumatique massive avec ischémie de grosses masses musculaires par compression prolongée, à l’origine d’un syndrome compartimental ou syndrome des loges. Les experts recommandent d’évoquer ce syndrome dans tout contexte traumatique grave, surtout en cas d’apparition des signes cliniques comme une fatigue, une douleur associée à un œdème musculaire, des muscles tendus et douloureux à la palpation et des urines foncées. Tout retard diagnostique peut conduire à des complications d’insuffisance rénale aiguë, d’ischémie et de paralysies sensitivomotrices.

> La gestion de l’insuffisance rénale post-traumatique, une complication des plus redoutées lors de la rhabdomyolyse dans un contexte traumatique majeur, pouvant mettre en jeu le pronostic vital.

> Le soutien psychologique et social : une catastrophe naturelle constitue une mutation d’un état, d’un moment ou d’un type d’organisation à un autre, par exemple d’une situation stable ou critique à une situation catastrophique.

> La réadaptation précoce des victimes d’une catastrophe naturelle se définit comme une action qui intervient dès le moment de la blessure initiale et le début des soins médicaux aigus. Elle débute dès l’admission dans un établissement de santé, et, dans certains cas, peut même commencer au sein de la communauté. Cette approche inclut souvent des composantes de prévention et de réadaptation, mettant l’accent sur l’éducation des patients et de leurs aidants, tout en étant complexe du fait que les patients peuvent encore être gravement malades.

Pour consulter les détails et l’intégralité des recommandations du SMMU, cliquez sur ce lien.

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